Des inondations record ont frappé Pékin et certaines parties de la province voisine de Hebei, faisant au moins 21 morts et provoquant des destructions massives.
Le typhon Doksuri a engendré de fortes précipitations à Pékin, Tianjin et Hebei dès le 29 juillet.
Le 31 juillet au matin, des inondations soudaines se sont produites dans le district de Mentougou, à l’ouest de Pékin. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent de nombreuses voitures emportées par des eaux turbulentes et boueuses. Dans le même temps, des images ont présenté l’aéroport international Daxing de Pékin tel un lac, avec des avions de ligne garés dans l’eau.
Le 1er août, huit réservoirs du district de Changping, au nord-est de Pékin, du district de Pinggu, et de la rivière Yongding – le plus grand cours d’eau traversant Pékin – ont déversé leurs eaux de crue en même temps.
La ville de Zhuozhou, dans la province de Hebei, qui compte 718.000 habitants, et les zones avoisinantes ont ensuite été inondées, et de nombreuses personnes n’ont eu que deux heures pour évacuer. Un grand nombre de personnes ont été prises au piège dans les inondations qui se sont multipliées rapidement.
Le personnel du Bureau de gestion des urgences de Zhuozhou a admis aux médias de Chine continentale que les inondations en provenance de l’amont (Pékin) ont provoqué une montée rapide du niveau des eaux à Zhuozhou.
Les autorités chinoises ont admis que 21 personnes avaient trouvé la mort et que 26 étaient portées disparues à la date du 3 août. Toutefois, le nombre réel de victimes pourrait être plus élevé.
Les besoins politiques et la lutte contre les inondations
Wang Weiluo, un expert en hydrologie installé en Allemagne, a expliqué au journal Epoch Times le 2 août que les inondations dans le Hebei étaient cette fois-ci bien plus graves que celles de Pékin. Les inondations à Zhuozhou ont été causées par la rivière Juma, qui a été grossie par les décharges des districts de Fangshan, Mentouguo, et la rivière Yongding à Pékin.
« Les eaux de crue ont été libérées par Pékin, c’est une certitude. Les autorités ont pris des mesures pour détourner les eaux de crue », a ajouté M. Wang. « Ce détournement a permis de réduire la pression sur l’aval, où se trouve la nouvelle zone de Xiong’an. »
Xiong’an est le nouveau centre politique que Xi Jinping, le chef du Parti communiste chinois (PCC), a prévu de créer.
En effet, Zhuozhou et les régions voisines entre Pékin et Xiong’an sont devenues une zone de rétention des crues, a poursuivi M. Wang.
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des villages, des villes et de vastes terres agricoles de la région de Zhuozhou submergés par des eaux abondantes.
Les autorités locales de Zhuozhou estiment que les eaux de crue ne se retireront pas avant un mois.
« La stratégie de lutte contre les inondations élaborée par le PCC ne se focalise pas sur la sécurité de la population. Les principales zones urbaines de Pékin ou de Tianjin, où se trouve le gouvernement central, et la nouvelle zone de Xiong’an sont au centre de ce dispositif de protection. »
L’échec des « villes-éponge » de Xi
Les graves inondations qui ont frappé Pékin ont attiré l’attention du public sur les problèmes de drainage urbain des villes chinoises.
Selon M. Wang, les inondations sous le régime du PCC sont souvent dues à deux types de catastrophes : une grande quantité d’eau ou des systèmes de drainage urbain défectueux.
« Cette fois-ci, les graves inondations qui ont touché Pékin sont dues à la combinaison de ces deux facteurs. »
En décembre 2013, Xi Jinping a mis l’accent sur la construction de « villes éponges » lors de la « Conférence centrale sur l’urbanisation », pour que 70% des précipitations de la ville soient absorbées et utilisées localement.
Les « villes-éponge » sont un concept de drainage qui laisse entendre que les zones urbaines dotées de vastes espaces naturels, tels que des lacs et des parcs, peuvent absorber la pluie et prévenir les inondations.
Selon les médias d’État chinois, à la fin de l’année 2021, 5237 projets d’éponge avaient été réalisés dans les zones urbaines de Pékin.
« Pour les pluies torrentielles en Chine, l’objectif de récupérer 70% de l’eau localement est impossible en termes d’ingénierie, et le coût est trop élevé. »
« La ville devrait fonctionner comme Londres, Tokyo, Chicago, Munich et Cologne, où les installations de drainage conduisent l’eau dans le sol, où elle est stockée, puis l’évacuent. La capacité de stockage doit être très importante. »
« Si 70% des eaux de crue restent dans la zone pour être absorbées, les maisons des habitants vont être complètement submergées. »
En 2021, la ville de Zhengzhou, dans la province du Henan, a été frappée par des pluies torrentielles, provoquant de graves inondations qui ont tué 71 personnes. Zhengzhou est l’une des « villes éponges » pilotes depuis 2016 et a dépensé 50 milliards de yuans (6,98 milliards de dollars) pour la construction urbaine correspondante.
Pour M. Wang, le PCC n’a pas de vision globale sur l’ingénierie hydraulique et la gestion des cours d’eau. Le fleuve Haihe, qui traverse la ville de Tianjin, en est un exemple.
« Dans le bassin de la rivière Haihe, Mao Zedong a construit des réservoirs au début des années 1950 et des communes populaires ont été créées. De nombreux réservoirs ont été construits pour interrompre l’écoulement de l’eau dans la rivière. En conséquence, la rivière s’est asséchée en de nombreux endroits et les nappes phréatiques peu profondes ont disparu, tandis que des inondations se sont produites ailleurs. »
« En 1963, les pluies torrentielles ont été encore plus fortes qu’aujourd’hui. Un réservoir du bassin de la rivière Haihe, appelé réservoir Dongchuankou, s’est rompu pendant les fortes pluies, provoquant une grande inondation. Le nombre de personnes décédées n’a jamais été révélé. »
Ning Haizhong et Luo Ya ont collaboré à la rédaction de cet article.
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