AMéRIQUE DU SUD

COP16 : « Sauver l’Amazonie, c’est nous sauver nous-mêmes »

octobre 22, 2024 11:15, Last Updated: octobre 22, 2024 11:38
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« Sauver l’Amazonie, c’est nous sauver nous-mêmes »: les peuples indigènes d’Amazonie ont besoin d’un « financement direct » pour protéger leurs territoires, a plaidé lundi l’un de leurs chefs, à l’occasion de l’ouverture officielle de la COP16 sur la biodiversité dans la ville colombienne de Cali.

« En tant que mouvement autochtone amazonien, nous voulons participer à l’élaboration des documents, tant sur le plan technique que politique, mais nous voulons aussi parler de l’aspect financier » de cette COP16, a déclaré à la presse le président de l’Organisation des peuples indigènes de l’Amazonie colombienne (OPIAC), Oswaldo Muca Castizo.

Des aras à front marron sont photographiés avant le sommet de la COP16 à Cali, dans le département du Valle del Cauca, en Colombie, le 18 octobre 2024. La Conférence des parties à la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (COP16) se tient à Cali, en Colombie, du 21 octobre au 1er novembre 2024. (Photo JOAQUIN SARMIENTO/AFP via Getty Images)

« Nous avons besoin d’un mécanisme de financement direct pour les peuples indigènes, afin qu’ils puissent continuer à conserver, à protéger ces territoires », a expliqué M. Muca lors d’une conférence de presse, y voyant notamment « une compensation pour les soins apportés depuis des milliers d’années par les peuples indigènes » à la forêt amazonienne.

« Aujourd’hui nous pouvons parler de territoires, de biodiversité, de changement climatique (…). Mais pour pouvoir continuer à protéger (l’Amazonie), nous avons besoin d’étendre nos territoires », face aux « acteurs extérieurs qui continuent à nuire », a-t-il estimé. « Si nos terres cessent d’être des réserves, d’autres personnes de l’extérieur viendront les exploiter, les détériorer ».

« C’est l’Amazonie qui sauve les peuples frères, qui sauve l’humanité »

« Nous ne pouvons pas seulement parler des arbres, de l’eau, des animaux. Il y a des peuples indigènes, des gens qui prennent soin de ces territoires en permanence », a-t-il martelé.

Des membres de communautés autochtones participent à la Rencontre internationale des peuples autochtones du bassin amazonien, dans le cadre du sommet COP16 sur la biodiversité qui se tient à Cali entre octobre et novembre, à Bogota le 14 août 2024. (Photo RAUL ARBOLEDA/AFP via Getty Images)

« Le monde entier cherche à savoir comment sauver l’Amazonie. Je leur réponds qu’il ne s’agit pas de sauver l’Amazonie, car c’est l’Amazonie qui sauve les peuples frères, qui sauve l’humanité ». « Il est temps de faire la paix avec la nature », a plaidé M. Muca, reprenant l’un des slogans phares de cette COP16.

« Nous, nous faisons la paix avec la nature parce que nous y sommes nés, nous y avons grandi, nous vivons d’elle, mais nous la protégeons aussi », dans une « interaction équitable… C’est pourquoi nous continuons à dire que nous allons protéger cette grande région amazonienne et notre diversité culturelle », avec les autres peuples du Brésil, du Pérou, de l’Equateur, du Surinam…

CALI, COLOMBIE – 20 OCTOBRE : Présentation de l’École nationale des arts Delia Zapata Olivella lors de la cérémonie d’ouverture dans le cadre de la « COP16 : Paix avec la nature » au Valle Del Pacífico Event Center le 20 octobre 2024 à Cali, Colombie. Des représentants des différents peuples indigènes de Colombie ont participé à l’École nationale des arts Delia Zapata Olivella, parmi lesquels des mamos de la Sierra Nevada de Santa Marta (nord), des maloqueros de l’Amazonie (sud) et des femmes sages d’autres communautés. (Photo Gabriel Aponte/Getty Images)

Le président de l’OPIAC s’exprimait devant des représentants de plusieurs communautés autochtones de ces pays du bassin amazonien, le visage pour certains maquillés de symboles traditionnels, d’autres avec de spectaculaires coiffes de plumages multicolores. En Colombie, les peuples amazoniens sont au nombre de 64 sur 115 peuples indigènes, et leur territoire s’étend sur près de la moitié du pays.

« Nous appelons donc le monde entier à savoir, à reconnaître que nous, mouvement indigène, nous jouons un rôle important pour sauver l’humanité. Nous demandons aux gouvernements, au niveau mondial, de prendre des mesures réelles et efficaces. Et je suis de ceux qui disent que pour pouvoir mener ces actions, nous avons besoin de mécanismes de financement direct pour les peuples qui s’en occupent », a répété M. Muca.

CALI, COLOMBIE – 21 OCTOBRE : Guido Boekhoven, Sandra Valenzuela du WWF Colombie, Bernadette Fischler Hooper, Vishaish Uppal et Lin Li lors d’une conférence de presse de la World Wide Foundation (WWF) au cours de la première journée de sessions dans le cadre de la « COP16 : Peace With Nature » au Valle Del Pacífico Event Center le 21 octobre 2024 à Cali, en Colombie. (Photo Gabriel Aponte/Getty Images)

Ces représentants indigènes s’exprimaient lors l’inauguration d’une « maloca » (maison communautaire) dans la « zone verte », en plein centre de Cali, où des dizaines de stands en bois ont été montés et de nombreux événements et manifestations seront organisés pendant les deux semaines de la COP, avec l’idée d’une plus grande participation du public et de diverses communautés à ce forum international sur la planète.

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