La Mutualité française (qui regroupe les complémentaires santé à statut mutualiste) souhaite restreindre le remboursement des lunettes et des prothèses auditives, pour éviter une « pseudo-gratuité » qui contribue à gonfler les dépenses de santé, indique vendredi son président Éric Chenut dans un entretien aux Échos.
« Il n’y a qu’en agissant sur la dynamique de dépense de santé qu’on arrivera à rendre notre système soutenable », indique le président de la Fédération de la Mutualité française au quotidien.
« Pseudo-gratuité »
« On est dans une pseudo-gratuité où les gens ne se rendent plus compte de combien cela coûte », indique-t-il également.
Ainsi, plutôt que de permettre aux Français de se faire rembourser de nouvelles lunettes tous les deux ans, la Mutualité « suggère de passer ce délai à trois ans », indique le quotidien.
Pour les audioprothèses, « il ne serait possible d’en changer en étant remboursés intégralement que tous les cinq ans plutôt que tous les quatre ans ».
Selon les Échos, la Mutualité souhaite également que les garanties du « contrat responsable et solidaire », le contrat-type soutenu fiscalement par l’État qui est plébiscité par les complémentaires santé et les assurés, soient concentrées sur « le socle des soins essentiels ».
« De quoi limiter les charges des complémentaires qui par exemple, ne rembourseraient que 30 euros pour des montures de lunettes, contre 100 actuellement, et ne seraient plus obligées, entre autre de rembourser les culottes menstruelles », selon le quotidien.

Des cotisations qui pourraient baisser
La remise à plat du contrat responsable et solidaire pourrait aussi toucher les soins dentaires et la pose d’audioprothèses, avec des cotisations qui pourraient ainsi, selon la Mutualité, coûter « 20,25% » moins chers qu’actuellement.
Selon les Échos, les assureurs privés, qui représentent de leur côté environ un tiers du marché de la complémentaire santé, sont globalement sur la même longueur d’onde que la Mutualité.
Les deux fédérations doivent faire des propositions communes à l’exécutif « dans les prochains jours », indique le quotidien.
Les dépenses de santé en France augmentent plus vite que la richesse produite. Cette dépense (DCSI, dépense courante de santé au sens international) a progressé de 20% entre 2019 et 2023, pour peser désormais 11,5% du PIB, contre 11,2% en 2019, selon les derniers chiffres de la Drees (direction statistique des ministères sociaux).
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