Coronavirus: 100.000 porcs risquent l’euthanasie au Québec si les abattoirs n’arrivent pas à augmenter leur cadence

Par Nathalie Dieul
6 mai 2020 12:43 Mis à jour: 6 mai 2020 12:43

Les éleveurs de porcs du Québec, au Canada, lancent un cri d’alarme: si les usines d’abattage et de découpe ne reprennent pas rapidement leur rythme de travail habituel, 100 000 bêtes vont devoir être euthanasiées.

« Les cochons sont rendus trop gros, alors ils sont trop tassés dans les bâtiments. Ils commencent à manquer un peu d’air et de place, ils deviennent hargneux et se mettent à se battre entre eux », déclare à Radio Canada David Duval, président des Éleveurs de porcs du Québec.

Les porcs ont en effet continué à grossir dans les bâtiments conçus pour des animaux d’un certain poids.

« Quand ils grossissent trop, on ne peut pas les faire jeûner. Ce serait inhumain de faire ça. Alors c’est sûr qu’on continue de les nourrir, de leur donner une espèce de diète pour qu’ils grossissent moins vite, mais on le voit bien, si rien n’est fait, si rien ne s’améliore, on va en arriver [à l’euthanasie] », précise le président à la chaîne de télévision TVA.

À l’origine du problème se trouve, entre autres, la fermeture de l’usine d’abattage et de découpe de porc d’Olymel de Yamachiche, dans la région de la Mauricie située entre les villes de Québec et de Montréal. À la fin mars et au début avril, 129 travailleurs y ont été diagnostiqués positifs au virus du PCC*, communément connu comme le nouveau coronavirus.

Les employés ont du se placer en quarantaine et l’usine a été fermée pour deux semaines suite à toutes ces contagions, rapporte La Presse. Les chaînes d’abattage n’ont pas été pensées à l’origine pour respecter les règles de distanciation de mise lors d’une pandémie mondiale.

Avant la réouverture de l’usine, des mesures ont été prises pour s’adapter aux nouvelles conditions de travail et d’hygiène. Toutefois, elle n’a pas repris sa capacité d’abattre jusqu’à 37 000 cochons chaque semaine.

Dans d’autres abattoirs, des employés sont absents et la production est ralentie à cause des nouvelles règles d’hygiène et de distanciation. Résultat : «On a 100 000 porcs en attente présentement. Un moment donné, on ne pourra plus les garder en stand-by dans nos fermes», déplore David Duval.

CORONAVIRUS: CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR

Malgré le nombre impressionnant de porcs qui attendent leur tour de passer à l’abattoir, un autre facteur inquiète les producteurs québécois: les usines d’Olymel continuent d’acheter des cochons de la province voisine de l’Ontario, alors que si elles n’achetaient plus que les porcs québécois, le nombre d’euthanasies pourrait être limité à 50 000 bêtes d’ici la mi-juin.

Si les cochons québécois doivent être euthanasiés au lieu d’être abattus pour leur viande, ils seront transformés en farine animale qui rentrera dans la production de nourriture pour chats et chiens.

«En tant que producteur agricole, on n’a jamais fait cette job-là pour faire un produit qui va se retrouver dans de la farine animale ou des choses comme ça. On le fait vraiment pour nourrir la planète», explique le président des Éleveurs de porcs du Québec, qui assure que le problème n’est pas uniquement la perte de revenus, estimée à 20 millions de dollars canadiens, soit environ 13 millions d’euros.

Au niveau du ministère de l’Agriculture du Québec, on assure que l’on « travaille ardemment » pour éviter l’euthanasie des cochons. « Le gouvernement et les membres de la filière porcine s’entendent sur le fait qu’un scénario d’euthanasie est un scénario de dernier recours », déclare Laurence Voyzelle, attachée de presse du ministre.

*Epoch Times désigne le nouveau coronavirus, responsable de la maladie du Covid-19, comme le « virus du PCC », car la dissimulation et la mauvaise gestion du Parti Communiste Chinois (PCC) ont permis au virus de se propager dans toute la Chine et de créer une pandémie mondiale.

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