Certaines pharmacies d’Île-de-France profitent de l’engouement pour les masques chirurgicaux depuis le début de l’épidémie du coronavirus, les vendant jusqu’à 10 fois le prix habituel.
C’est ce qu’a constaté France Bleu : sur la quinzaine de pharmacies visitées cette semaine par leurs journalistes, environ la moitié d’entre elles vendent des masques chirurgicaux au moins un euro, alors que le prix habituel est de 30 centimes l’unité. Les prix peuvent même atteindre jusqu’à 3 euros, soit 10 fois plus cher.
« Il faut avoir une conscience professionnelle », s’indigne une pharmacienne des Hauts-de-Seine qui a décidé de rester anonyme. Elle dénonce une « truanderie » d’une partie de ses confrères qui jouent sur la peur pour faire du profit.
Alors que les masques de protection respiratoire de type FFP2, ceux qui servent à la prévention, sont extrêmement difficiles à trouver en Île-de-France, les masques chirurgicaux sont à porter par la personne malade elle-même pour éviter de contaminer les gens autour d’elle.
Ces derniers, qui sont des masques en papier, « sont uniquement utiles quand on est soi-même malade pour éviter de contaminer les autres », comme le rapporte la ministre de la Santé Agnès Buzyn. Malgré tout, ils sont quand même très en demande.
« À l’échelle nationale, nous vendons actuellement sept fois plus de masques à nos clients par rapport à une période dite normale, ce qui provoque des tensions sur la chaîne d’approvisionnement », a expliqué à L’Union Clotilde Larrose, directrice de la communication du grossiste-répartiteur OCP, au mois de janvier.
Selon l’ordre des pharmaciens d’Île-de-France, le fait de vendre les masques beaucoup plus cher pose des questions d’« éthique » mais n’est pas illégal. « On attend de la part des pharmaciens une attitude professionnelle et déontologique », espère-t-il.
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