Le confinement imposé par le gouvernement pour lutter contre la propagation trop rapide du coronavirus est déjà source de complications dans la vie quotidienne mais il peut devenir un véritable casse-tête pour certaines personnes. Lorsque des parents isolés se retrouvent rejetés à l’entrée des magasins parce qu’ils sont accompagnés de leurs enfants, faute de pouvoir les faire garder, cela s’appelle de la discrimination.
Les réseaux sociaux abondent de messages dénonçant cette injustice, relate France 3 Provence Alpes Côte d’Azur.
Géraldine, mère célibataire de deux enfants, a vécu une expérience traumatisante alors qu’elle se rendait à son magasin primeur habituel, rue de France à Nice. Ce jour-là, elle était accompagnée de sa fille âgée de 7 ans. Comme il était indiqué sur un panneau devant le magasin « Une seule personne dans le magasin », elle a alors laissé sa fille dehors, juste devant la porte d’entrée. La petite, qui n’était pas rassurée, a osé pousser la porte mais le gérant est immédiatement intervenu en criant à l’enfant : « Tu sors de là immédiatement ! ». Géraldine, outrée d’une réaction aussi virulente, ne remettra pas les pieds dans ce magasin.
Nour Hassan résidant à Nice et maman de deux enfants en bas-âge, fait également partie des personnes qui ont eu à souffrir de ce genre de comportement de la part d’un vigile. « J’ai fait la queue, comme tout le monde, pour attendre mon tour et entrer dans le magasin. Quand je suis arrivée à son niveau, le vigile m’a simplement dit : ‘Vous ne rentrez pas, vous avez vos enfants’ », raconte-t-elle, dépitée. « J’ai protesté, je lui ai dit ‘Sortez-moi une loi qui m’en empêche !’, il n’a rien voulu savoir », renchérit-elle.
D’autant plus que ce n’était pas la première fois qu’elle vivait une telle situation. La deuxième fois, elle a même dû demander de l’aide à un agent de police et le vigile a été contraint d’obtempérer.
CORONAVIRUS: CE QU’IL FAUT SAVOIR
Ayant l’habitude de se rendre dans cette grande surface du quartier de la gare du Sud à Nice elle avoue : « Ça m’est arrivé deux fois. Après, j’ai renoncé à y aller ». Nour Hassan préfère aller faire ses courses dans un autre magasin, « quitte à devoir marcher dix minutes de plus avec ma poussette », conclut-elle.
Ces deux témoignages ne sont qu’un échantillon, on en trouve de nombreux sur les réseaux sociaux. Des femmes se confient, elles racontent comment elles sont devenues la cible de ces propos déplacés. Car ces personnes n’ont souvent pas d’autres solutions que de venir faire leurs courses avec leurs enfants.
Marlène Schiappa, secrétaire d’État à l’égalité femmes hommes et contre les discriminations, s’exprime sur ce sujet houleux. Pour elle, « les rejeter est une discrimination, le Défenseur des droits en a rappelé le principe » et pour ce dernier « refuser l’entrée dans les magasins d’alimentation, ne fait pas partie des mesures restrictives relatives à la lutte contre la propagation du virus Covid-19 ».
Afin de lutter contre ces discriminations, un service d’aide a été mis en place par la secrétariat d’État. Les personnes victimes de ces abus pourront effectuer un signalement à l’adresse mail suivante : dgcs-coursesparentsisoles@social.gouv.fr
Ces personnes peuvent également se tourner vers la plateforme Enfance et Covid. Celle-ci propose d’accompagner les familles dans la gestion du confinement, à l’aide de fiches pratiques, de numéros de téléphone d’entraide et des professionnels de la petite enfance qu’on peut joindre par téléphone.
Les services du secrétariat d’État s’engagent, pour chaque signalement, à entamer un « dialogue avec les équipes des magasins concernés pour rappeler que le refus des enfants à l’entrée de ceux-ci ne fait pas partie des mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la propagation du virus et ainsi permettre aux femmes et hommes seuls accompagnés de leurs enfants de faire leurs courses alimentaires aussi sereinement que possible ».
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.