Membre depuis trente ans de la paroisse de la cathédrale protestante de Berlin, Susanne Romberg croyait avoir tout connu dans cet édifice imposant de style néo-Renaissance qui domine le centre historique de la capitale.
Mais dimanche, avec le tout premier service religieux en public autorisé dans l’église depuis le confinement mi-mars dû au nouveau coronavirus, « a été une journée historique », dit-elle à l’AFP à la sortie.
« Cet office religieux était comme un nouveau départ, c’était très émouvant », explique-t-elle.
Retour à une normale progressive
Les autorités allemandes ont décrété mercredi un large retour à la normale en raison d’un ralentissement de la pandémie de covid-19 et autorisé, parmi diverses mesures, les offices religieux à se tenir à nouveau en public, dans les temples, églises, mosquées ou synagogues.
Avec de strictes conditions toutefois, telles que le port du masque obligatoire pour les fidèles et un nombre très limité de personnes autorisé dans l’édifice.
Pour le culte du dimanche, ils n’étaient qu’une cinquantaine, tous membres inscrits à la paroisse, à être autorisés à venir assister à l’office dans la cathédrale, le plus demandé et suivi dans la capitale.
Abritée derrière un guichet protégé d’une vitre en plastique
Vision quelque peu surréaliste à l’entrée, où une membre de la communauté accueille les croyants, abritée derrière un guichet protégé d’une vitre en plastique et avec un masque de protection sur la bouche et le nez.
Tous portent le masque et les rares personnes autorisées dans l’assistance semblent un peu perdues dans les travées de bois au milieu de cette grande cathédrale.
Les chants sont aussi interdits par mesure de sécurité pour éviter des projections de postillons potentiellement infectieux.
Cette restriction suscite la polémique au sein de l’Eglise chrétienne allemande.
« Le culte évangélique vit des chants des fidèles, leur participation est l’un des éléments » du message de la messe, critique un responsable de la musique religieuse protestante en Allemagne, Peter Ammer, dans une interview à l’agence de presse évangélique allemande EPD.
« Un culte religieux sans chants est absurde », critique-t-il.
Retrouvailles de leur communauté
Néanmoins, les croyants dimanche à Berlin veulent surtout retenir les retrouvailles de leur communauté au culte après des semaines d’isolement dues au virus.
« Après presque deux mois d’abstinence c’était très beau de pouvoir y participer avec les autres fidèles », dit Klaus Nitzche, 66 ans.
« Les diffusions à la télévision ou sur internet des offices ne parviennent pas à transmettre cette spiritualité », ajoute-t-il.
« Que c’est bien de vous retrouver! formidable », dit un autre en pénétrant tout sourire dans la cathédrale.
Susanne Romberg en est persuadée elle aussi. Aujourd’hui, plus encore que la messe, « ce qui était émouvant c’était de se revoir ». Même le visage barré par des masques.
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