L’assassinat d’un homme tué d’une balle dans la tête et retrouvé calciné dans un bois du Doubs est probablement lié à un trafic de stupéfiants, a indiqué lundi le procureur de la République de Besançon, Étienne Manteaux.
La victime, dont les analyses ADN ont pu déterminer qu’il s’agissait d’un jeune de 26 ans, a été « tué d’une balle dans la tête (…) tirée de l’arrière vers l’avant », a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse.
Son corps, dont une partie « était dans un état de carbonisation très avancée », a été incendié pendant « au moins 180 minutes », a ajouté Étienne Manteaux, qui n’a pas confirmé le lien, évoqué par le quotidien régional L’Est Républicain, entre cette enquête et l’assassinat fin février d’un homme de 51 ans tué par balles dans une voiture à Besançon.
Enquête élargie sur l’assassinat
Selon Étienne Manteaux, la jeune victime avait été aperçue mercredi soir dans une voiture avec un autre homme de 21 ans qui s’est depuis volatilisé. Le procureur a jugé cette disparition « particulièrement inquiétante ». Samedi, il avait déjà indiqué à l’AFP avoir élargi l’enquête sur l’assassinat « à des faits de séquestration possible d’un second individu ». Cette deuxième personne a été « condamnée à 11 reprises », notamment pour « trafic de stupéfiants » et son train de vie ne correspond en rien à ses ressources officielles, « proches du néant », a poursuivi Étienne Manteaux.
« Cela donne une toile de fond qui justifie l’extension de la saisine de la section de recherche (de la gendarmerie) à des faits d’association de malfaiteurs en lien avec des trafic de produits stupéfiants », a encore déclaré le magistrat.
Règlements de compte ?
Dans ce dossier, « de façon tout à fait nouvelle, il y a énormément d’informations qui remontent aux services d’enquête », a-t-il relevé. Dans les affaires précédentes, « nous n’avions jamais d’information » car les victimes, qui estiment que « c’est au réseau criminel de régler ses comptes », renâclent à coopérer, a expliqué le procureur.
Mais « manifestement, certains délinquants ont peur de ce qui est en train de se passer à Besançon », où « des individus « n’hésitent pas à donner la mort, voire à brûler des corps », a estimé Étienne Manteaux, selon lequel « il y a un sentiment de peur qui conduit certains délinquants ou certains témoins (…) à parler à la gendarmerie ». Les règlements de compte se sont multipliés ces dernières années dans la capitale franc-comtoise, notamment dans le quartier de Planoise, théâtre de plusieurs fusillades meurtrières sur fond de guerre de territoire entre revendeurs de drogue.
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