Au moins 15 personnes ont été tuées dans des inondations causées par des pluies torrentielles qui se sont abattues sur Abidjan dans la nuit, un lourd bilan déjà enregistré les années précédentes en pleine saison des pluies dans la capitale économique ivoirienne. A l’issue d’une réunion de cellule de crise interministérielle mardi matin, le ministre ivoirien de l’Intérieur Sidiki Diakité a annoncé un premier bilan de 13 morts, qui a été ensuite été revu en hausse à 15 morts.
D’autre part, « cent-quinze personnes ont été secourues par les sapeurs pompiers militaires et la Marine nationale » pendant la nuit, « appuyés par la population », a indiqué à la presse le ministre, sans préciser s’il y avait des blessés. « Des postes médicaux avancés ont été mis en place », a-t-il ajouté. Des « pluies torrentielles » sont tombées sans interruption « de 23 heures lundi à 6 heures mardi » sur Abidjan, qui compte environ 5 millions d’habitants et comporte de nombreuses zones inondables, a précisé le ministre.
Le niveau de l’eau est monté jusqu’à 2,50 mètres dans des maisons, selon des témoignages d’habitants relatés par le ministre, qui a fait état de dégâts matériels « particulièrement importants », sans donner davantage de détails. « Des habitants étaient perchés sur le toit des maisons », « des véhicules sous les eaux », a rapporté le directeur général de l’Office national de la protection civile, Fiacre Kili. « Les recherches (d’éventuelles autres victimes) se poursuivent », a-t-il précisé.
Plusieurs quartiers d’Abidjan ont été frappés : on compte huit morts dans la commune de Cocody (trois dans le quartier d’Akouedo, trois à Alabra dont un bébé, deux à Riviera Palmeraie), deux dans la commune populaire de Yopougon (quartier Mossikro), un mort à Adjamé (quartier Paillet), selon un décompte partiel du ministre de l’Intérieur.
Dans le quartier Riviera 3 à Cocody, des murs de clôture étaient effondrées, de nombreuses maisons ont été inondées, et, une fois l’eau retirée, les meubles et l’électroménager étaient hors d’usage, selon un photographe de l’AFP, qui a vu des dizaines de voitures emportées par les eaux. « Je n’ai jamais vu ça de ma vie », a témoigné un habitant, qui a vu sa voiture emportée à 600 mètres de son domicile.
Certaines rues étaient devenues de véritables torrents d’eau mardi matin, selon des images diffusées par la télévision nationale RTI. Des bandeaux d’alerte étaient également diffusés par la RTI, alors qu’une nouvelle alerte de fortes pluies était prévue pour 13H (locales et GMT), finalement annulée par les services météo, le système pluvieux orageux s’étant déplacé vers le sud ouest du pays.
Le Premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly a déploré le lourd bilan de ces inondations et la récurrence de ce type de catastrophe à chaque saison des pluies, de mai à juillet. L’an dernier, les pluies avaient fait 15 morts entre mai et juin à Abidjan. En juin 2015, 16 personnes étaient mortes. Et le 19 juin 2014, 23 personnes avaient péri dans des glissements de terrain. Le plus lourd bilan remonte au 29 mai 1996, où des pluies diluviennes avaient fait 28 morts à Abidjan.
« Les zones à risque, nous les connaissons, ce sont toujours les mêmes quartiers », avec « des constructions sur des bassins d’orage ou des bassins versants », a déclaré le Premier ministre qui présidait la cellule de crise. Il faut « des prévisions météo plus fines », pour « avertir les populations au moins 24 heures à l’avance », afin qu’elles évacuent leurs logements, a-t-il plaidé. « Nous travaillons avec les maires des communes pour identifier les zones de relocalisation » pour ces populations.
« Des travaux d’assainissement sont en cours mais il faut du temps avant qu’ils ne produisent leurs effets », a ajouté le Premier ministre. Métropole d’Afrique de l’ouest en croissance continue, construite autour de lagunes bordant la mer, Abidjan pâtit d’infrastructures défaillantes, en particulier pour les égouts et la gestion des eaux.
DC avec AFP
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