La Chine et Cuba ont signé un plan de coopération destiné à faire avancer les projets de construction du programme controversé d’infrastructures à l’étranger lancé par Pékin, l’Initiative ceinture et route (ICR), qui a plongé de nombreux pays y participant dans une situation financière désastreuse.
L’ambassade de Chine à Cuba a rendu public cet accord sur son site Web le 26 décembre, en précisant qu’il avait été signé deux jours plus tôt par He Lifeng, directeur de la Commission nationale du développement et de la réforme, le principal organisme chinois de planification économique, et le vice-Premier ministre cubain Ricardo Cabrisas.
L’accord permet la mise en vigueur d’un protocole d’entente signé en 2018 par les deux nations, lorsque Cuba acceptait de participer à l’ICR.
Selon l’agence de presse Agencia Cubana de Noticias, l’accord prévoit que les deux nations collaborent sur des projets dans plusieurs secteurs clés, comme la communication, l’éducation, la biotechnologie et la santé, la science et la technologie, le tourisme, etc.
Sans entrer dans les détails, l’ambassade de Chine a fait savoir qu’un plan et un échéancier ont été proposés.
La Chine a lancé l’ICR en 2013 en vue de construire des réseaux commerciaux terrestres et maritimes centralisés par Pékin en finançant des projets d’infrastructure dans toute l’Asie du Sud-Est, l’Afrique, l’Europe et l’Amérique latine. Ces dernières années, les critiques ont dénoncé la stratégie de Pékin qui repose sur une « diplomatie de la dette » visant à piéger les États.
De nombreux pays ont cédé des morceaux de leur souveraineté territoriale après avoir échoué à rembourser leur dette chinoise. Par exemple, la société China Merchants Port Holdings gère désormais le port de Hambantota au Sri Lanka via un bail de 99 ans depuis que le Sri Lanka a converti ses emprunts de 1,4 milliard de dollars en actions en 2017. S’emparer du port a permis à Pékin d’acquérir un pied-à-terre clé dans l’océan Indien.
Le régime a également cherché à s’associer à des pays riches en ressources naturelles – c’est le cas des pays africains qui participent à l’ICR comme le Ghana et la Zambie. Cela permet à la Chine d’avoir accès à des matières premières qui renforcent son économie.
Il semble que la Chine ait les yeux rivés sur les ressources naturelles de Cuba. Un chercheur chinois a déclaré au média d’État chinois Global Times le 26 décembre que l’accord de l’ICR allait dans le bon sens. La Chine et Cuba présenteraient » une forte complémentarité économique ».
Le chercheur a ajouté : « Cuba est riche en ressources minérales et pétrolières, et c’est une des principales sources de minerai de nickel pour la Chine. » Cuba possède l’un des plus grands gisements de nickel au monde.
La Chine est de longue date le grand partenaire énergétique de Cuba. Des entreprises chinoises ont fourni des turbines aux parcs éoliens cubains et ont supervisé la construction de la première centrale électrique à biomasse cubaine située à Ciro Redondo.
Dans un article publié au mois de mars, l’organisation American Security Project a lancé une mise en garde contre la dépendance énergétique de Cuba vis-à-vis de la Chine et du Venezuela, estimant qu’elle entraînait « de graves conséquences pour la sécurité du continent américain ».
En outre, les paramilitaires chinois ont également dispensé une formation en « contre-terrorisme » aux forces militaires et policières cubaines chargées de réprimer les manifestants anti-gouvernementaux.
En réalité, les ambitions de la Chine vont bien au-delà de Cuba. Lors d’une audition au Sénat tenue au mois de mars, Craig Faller, amiral à la retraite et ancien commandant du Commandement sud des États-Unis, a affirmé (pdf) : « [Pékin cherche] à établir une logistique mondiale et une infrastructure de base sur le continent américain pour déployer et maintenir une puissance militaire sur une plus grande portée ».
M. Faller a déclaré aux parlementaires (pdf) lors de cette audition que la Chine employait « les grands moyens » pour atteindre son objectif.
« Je considère le continent américain comme la ligne de front de la compétition », a déclaré M. Faller. « Notre influence [sur le continent] s’érode. … Il est important que nous restions impliqués sur le continent. »
Lors d’un point de presse suivant l’audition, M. Faller a décrit l’influence du régime chinois comme « insidieuse », « corrosive » et « corrompue ».
« Parmi les exemples, on peut citer la recherche d’accords portuaires multiples, les prêts destinés à exercer un effet de levier politique, la diplomatie vaccinale qui porte atteinte à la souveraineté, la surveillance informatique des États et l’exploitation de ressources telles que la pêche illégale, non réglementée et non déclarée », a-t-il ajouté.
Un mois après l’avertissement lancé par M. Faller, la représentante Stephanie Murphy (Parti Démocrate-Floride) a présenté un projet de loi exigeant que plusieurs agences fédérales américaines, dont le Département d’État, rédigent un rapport à l’intention du Congrès. Ce rapport aurait pour vocation d’évaluer l’influence de la Chine en Amérique latine et dans les Caraïbes.
L’une des questions examinées par le rapport concerne les relations de la Chine avec Cuba et le Venezuela. Une autre concerne les efforts déployés par la Chine pour exploiter les ressources naturelles de la région.
« Il est essentiel pour les décideurs américains de comprendre ce que la Chine fait dans la région et de mettre en place une stratégie efficace pour contrer la conduite agressive de la Chine et tenir le Parti communiste chinois responsable de ses actions », a déclaré Mme Murphy, selon un communiqué de son bureau.
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