Les enfants scolarisés à la maison sont de plus en plus nombreux, principalement depuis la rentrée 2020. Port du masque à l’école, enfants ballotés entre les protocoles sanitaires, obligation de faire trois tests dans le nez par semaine, autant de raisons qui poussent des parents comme Julie à déscolariser leurs enfants.
Depuis le mois de novembre 2020, Julie, sociologue à Bordeaux, a décidé de scolariser sa fille de 8 ans à la maison. Avoir fait le grand pas pour choisir l’IEF (Instruction en famille) est « la meilleure décision de sa vie », assure‑t‑elle pour Actu Bordeaux.
C’est lorsque le masque est devenu obligatoire dans les écoles pour les enfants à partir de 6 ans que Julie a pris cette décision. « Il était absolument hors de question que je fasse subir cela à ma petite », s’exclame la mère de famille.
Un total de 62 398 enfants inscrits en IEF à la rentrée 2020
À la rentrée 2020, 62 398 enfants faisaient l’IEF, une augmentation de plus de 30 % par rapport à l’année précédente qui en comptait 47 671, ou encore 73,5% de plus qu’en 2018‑2019, selon des données provisoires publiées dans une étude d’impact, un rapport du 8 décembre 2020.
Les données publiées depuis la rentrée 2007‑2008 montrent que le nombre d’enfants instruits à la maison augmente régulièrement. Toutefois, dans un diagramme compilé par Liberté éducation, on voit clairement à quel point cette augmentation a connu un boom à la rentrée 2020. Il faut quand même relativiser cette hausse spectaculaire puisque le gouvernement a intégré dans ses chiffres de 2020‑2021 les enfants de 3 à 5 ans qui font l’IEF, à la suite de l’abaissement de l’âge de l’instruction obligatoire depuis la rentrée scolaire 2019.
Il serait intéressant de savoir le nombre d’enfants qui ont été retirés de l’école à la rentrée 2021, ainsi qu’en cours d’année, lorsque des mesures comme l’obligation de porter le masque en classe à partir de l’âge de 6 ans ont été mises en place. Toutefois, elles ne sont pas encore disponibles. « Aucune statistique n’est disponible depuis le début de la crise sanitaire », a déclaré au Parisien le ministère de l’Éducation nationale
Du côté des associations, on a remarqué une forte hausse des adhésions depuis le début de la crise sanitaire. « Nous avons enregistré une hausse des adhésions en décembre » 2021, explique Alix Fourest, coprésidente et porte‑parole de l’association Laia (Libres d’apprendre et d’instruire autrement). « En 2020, l’association les Enfant d’abord a aussi connu une forte hausse des adhésions, de 500 à 1500 », assure de son côté Claudia Renau, membre active de cette association à Paris.
« De nouveaux profils apparaissent. On recense de plus en plus de familles monoparentales. Parfois, ce sont les grands‑parents qui s’occupent de l’instruction », ajoute Alix Fourest.
Des raisons multiples
Comme pour d’autres parents, l’obligation de porter le masque à l’école a été l’élément déclencheur pour que Cécile et son mari retirent leur fils de 10 ans de l’école. Souffrant d’asthme, l’enfant était « traité comme un pestiféré depuis la rentrée », en plus de faire des crises à répétitions chaque soir. « Mon fils était menacé en permanence par le corps enseignant d’heures de colle et d’expulsion car il ne portait pas correctement son masque », raconte la mère de famille au Populaire.
La loi dite « contre le séparatisme », adoptée en août 2021, est une autre raison qui a poussé des parents à choisir l’IEF. À partir de son entrée en vigueur à la rentrée 2022, cette loi contraindra les familles à dépendre d’une autorisation de l’État pour pouvoir instruire leurs enfants à la maison. Actuellement, une simple déclaration suffit.
« Je pense que beaucoup de parents, qui redoutaient les mesures sanitaires à venir, ont vu dans cette année leur dernière occasion de monter dans le train », estime Julie.
Pour d’autres parents, comme Laura, infirmière de profession, et son mari, la décision de déscolariser leurs deux enfants de 7 et 9 ans à partir du 6 janvier dernier a été prise à cause des tests nasaux à répétition.
« Les protocoles précédents avec le test salivaire, c’était faisable, mais les trois tests dans le nez par semaine, ce n’est plus possible pour eux », explique la maman, évoquant les tremblements et hurlements de son fils ainsi que les larmes de sa fille chaque fois qu’un cas se déclarait dans leur classe.
Julie ne regrette pas d’avoir choisi l’IEF, bien au contraire. « Je pense que je ne remettrais par Lise à l’école. On a pris nos habitudes maintenant », remarque celle qui apprécie d’instruire son enfant dans son appartement perché au 10e étage, avec une vue panoramique sur Bordeaux.
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