Les abattages de loup vont continuer. La préfecture d’Auvergne-Rhône-Alpes, en charge de la gestion du loup, a annoncé jeudi que le quota d’autorisations d’abattage de 90 animaux tués pour 2019 avait été atteint et qu’en conséquence le plafond avait été relevé à 100.
Cette décision, prise « après consultation du groupe national loup », est conforme à l’arrêté interministériel du 26 juillet 2019 relatif aux destructions de loups, pris face à la recrudescence d’attaques de troupeaux, précise-t-elle.
« Les 90 prélèvements de loups ont été atteints ce matin. Le préfet coordonnateur du plan national loup et des activités d’élevage a décidé d’augmenter le plafond global de prélèvements de 2% et ainsi de porter le nombre de loups pouvant être tués à 100 », a annoncé la préfecture à l’agence France Presse (AFP).
Face à la pression des bergers, le gouvernement avait alors décidé le relèvement du pourcentage d’animaux pouvant être tués, de 10-12% à 17-19% de la population estimée, soit un plafond de 90 à 100 loups, déclenchant les protestations de plusieurs organisations de défense de la faune sauvage.
Des associations de défense de l’environnement annoncent qu’elles vont déposer un recours au Conseil d’État.
Le loup, une espèce protégée menacée
Yves Verilhac, directeur général de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) explique sur France Inter : « Au lieu d’essayer d’organiser la cohabitation, la France ne trouve rien de mieux que de tuer de plus en plus de loups, qui est pourtant une espèce protégée par les conventions internationales. On est passé de deux à quatre loups, puis à huit, puis à seize, et aujourd’hui on nous dit qu’on peut tuer jusqu’à 19% d’une population estimée à 530 loups. »
Le loup, éradiqué en France dans les années 1930, est revenu naturellement par l’Italie dans les années 1990. Malgré l’augmentation rapide de la population, l’espèce protégée en France et en Europe est toujours « menacée », a insisté en juin le directeur du comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui classe le loup gris comme « vulnérable » sur sa fameuse liste rouge.
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