Les agriculteurs ne décolèrent pas !
Alors que les manifestations des agriculteurs se poursuivent un peu partout en France, certains d’entre eux ont arrêté des camions frigorifiques arrivant de l’étranger et contenant des marchandises alimentaires. Leur but était de vérifier les produits et leur provenance. Ils n’ont pas été déçus.
« Quand vous remplissez vos caddies, regardez d’où ça vient et là vous nous soutiendrez vraiment »
À Séméac (Hautes-Pyrénées), en pleine manifestation, de jeunes agriculteurs ont arrêté un camion en provenance d’Espagne, comme le montre la vidéo postée ce 29 janvier sur X par « Le Tifosi patriote ». « On vient contrôler un peu ce qui rentre chez nous », lance l’un d’eux avant d’ouvrir le camion frigorifique et de nous faire découvrir son chargement. « Regardez ce qui va partir pour les cantines, pour nourrir nos gosses, […] de la belle carcasse espagnole. Exactement ce qu’on ne veut pas chez nous. Donc le camion va passer un peu de temps avec nous », poursuit l’agriculteur agacé.
Comme le prouvent les documents de transport récupérés par les manifestants, il s’agit donc bien de viande engraissée et élevée en Espagne – avec des normes qui sont beaucoup plus souples que celles qui sont appliquées en France – et à destination d’un grand groupe industriel renommé, à savoir Bigard.
« Aujourd’hui, les consommateurs, c’est bien, vous voulez être avec nous. Mais surtout, regardez quand vous remplissez vos caddies, regardez d’où ça vient et là vous nous soutiendrez vraiment bien », conclut le jeune agriculteur.
Des œufs d’Ukraine « non conformes aux normes CE »
Une scène similaire s’est produite entre Sedan (Ardennes) et Bouillon (une ville francophone de la province de Luxembourg), où un barrage filtrant était organisé par des agriculteurs belges. Ils ont intercepté un camion, apparemment en provenance d’Ukraine.
« Ici nous sommes sur un blocage au niveau de la Belgique, avec nos amis français, juste à la frontière », explique le jeune agriculteur dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux. Il dit avoir trouvé dans ce camion des œufs de classe A en provenance d’Ukraine. « C’est quand même une bonne classe » assure-t-il, avant d’expliquer que, comme indiqué sur les papiers de ce chargement à destination de la France, ces œufs sont non conformes aux normes CE quant au « mode d’élevage ».
« Est-ce que ce n’est pas scandaleux quand on voit tous nos éleveurs qui sont avec des lois et des normes scandaleuses », pointe-t-il passablement énervé par cette découverte. De plus, les produits viennent d’Ukraine et ce pays ne fait pas partie de l’Union européenne bien qu’il ait obtenu le statut de candidat de la part des Vingt-Sept après avoir envoyé, début 2022, sa candidature d’adhésion à l’UE tout comme la Moldavie et la Géorgie.
En guise d’action symbolique, les agriculteurs ont décidé de « taguer » le derrière du camion, inscrivant à la bombe « NON CONFORME CE », avant de le laisser repartir.
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