Des experts en technologie façonnent la future administration Trump

Musk, Ramaswamy, Thiel et d'autres technologues vont laisser leurs empreintes sur le processus de transition

Par Nathan Worcester
19 décembre 2024 21:19 Mis à jour: 20 décembre 2024 06:18

Alors que le président élu Donald Trump forme sa deuxième administration, l’influence de la Silicon Valley est plus évidente que jamais.

Il y a le Département de l’efficacité gouvernementale, ou DOGE, une commission à durée limitée sur le gaspillage et les coûts du Gouvernement, dirigée par Elon Musk et Vivek Ramaswamy, deux chefs d’entreprise. Comme beaucoup d’autres dans le camp de Trump en 2024, Musk a fait ses débuts dans ce qu’on appelle la « mafia PayPal », en rejoignant l’entreprise de technologie financière à un stade précoce de sa formation.

Peter Thiel, cofondateur de PayPal, investisseur en capital-risque et théoricien politique, a été le mentor de JD Vance, investisseur en capital-risque et vice-président élu.

David Sacks, également membre de la mafia PayPal, est le futur tsar de la Maison-Blanche pour les cryptomonnaies et l’intelligence artificielle.

Dans le même temps, Paul Atkins, une voix procrypto, devrait prendre la tête de la Commission des opérations de bourse (SEC : Securities and Exchange Commission), bouleversant ainsi l’environnement réglementaire moins favorable mis en place par l’actuel président de la SEC, Gary Gensler.

Dans les semaines qui ont suivi l’élection de Donald Trump, Mark Zuckerberg, PDG de Meta, et Tim Cook, PDG d’Apple, se sont rendus à Mar-a-Lago pour dîner avec le président élu.

Et de nombreux initiés sont enthousiasmés par ce qu’ils voient.

« La technologie a, sans conteste, produit le plus de valeur de tous les secteurs au cours des deux dernières décennies car elle a attiré les personnes les plus innovantes et les plus compétentes du pays, en particulier la mafia PayPal », a déclaré Augustus Doricko, fondateur de la startup de « cloud-seeding » (Ensemencement des nuages) Rainmaker, dans un message adressé à Epoch Times.

« Nous devrions de toute évidence accueillir de telles personnes au sein de notre gouvernement. »

Mark Andreessen, cofondateur de la société de capital-risque Andreessen Horowitz, a été l’un des principaux donateurs du super PAC pro-Trump Right for America.

« Les grandes entreprises technologiques ont passé une décennie à faire tout ce qui était en leur pouvoir pour être le meilleur allié progressiste possible. En retour, elles ont été traitées avec un mépris total, pilonnées quotidiennement, crucifiées. Une remise en question complète est nécessaire », a écrit M. Andreessen sur la plateforme de médias sociaux X.

Le scepticisme est également de mise, notamment chez certains pro-Trump.

Le siège de PayPal à San Jose, en Californie, le 9 avril 2018. (Justin Sullivan/Getty Images)

Kevin Lynn, de U.S. Tech Workers, un groupe militant pour les Américains touchés par l’externalisation, craint que la Silicon Valley ne fasse pression sur le président élu pour qu’il assouplisse sa politique en matière d’immigration.

Il a attiré l’attention sur l’apparition de M. Trump en juin sur le « All-In Podcast » de M. Sacks, un forum de discussion influent de la Silicon Valley.

Au cours de ce podcast, Donald Trump a suggéré que les non-ressortissants diplômés d’une université ou même d’un collège reçoivent des cartes vertes afin de fournir des travailleurs qualifiés aux entreprises américaines.

« La réalité, c’est que nous avons les travailleurs. Nous les avons simplement laissés partir », a déclaré M. Lynn à Epoch Times, notant que des programmes de visas tels que le O-1 existent déjà pour les immigrés vraiment exceptionnels.

Il se demande si la transition, influencée par la technologie, servira les intérêts des Américains qui travaillent dans ce secteur.

« Tout ce que je vois me rassure. C’est ce que j’entends qui me pose problème », a ajouté M. Lynn.

D’autres nominations, notamment celles de Stephen Miller, Tom Homan et Jamieson Greer, le protégé de Robert Lighthizer, rendent M. Lynn plus confiant quant à l’administration qui est en train de se mettre en place.

« Il faut accorder au président le bénéfice du doute. Je veux dire, ce type a pris une balle pour nous », a-t-il lancé.

La technologie et les liens avec Thiel abondent

La liste des personnes nommées par M. Trump ayant des antécédents ou des liens étroits avec le monde de la technologie est longue. Ces sélections sont le résultat d’un processus de transition qui aurait été façonné par de nombreux initiés de la technologie, notamment l’investisseur et ancien de PayPal Joe Lonsdale, l’ancien directeur de la technologie des États-Unis Michael Kratsios, et Andreessen, entre autres.

(À g.) Marc Andreessen, cofondateur d’Andreessen Horowitz, assiste à un événement à San Francisco le 6 octobre 2015. (À dr.) Michael Kratsios, directeur adjoint de la technologie des États-Unis et assistant adjoint du président au Bureau de la politique scientifique et technologique de la Maison-Blanche, assiste à une réunion au siège de l’OCDE à Paris le 22 mai 2019. (Mike Windle/Getty Images pour Vanity Fair, Eric Piermont/AFP via Getty Images)

Jacob Helberg, choisi par M. Trump comme sous-secrétaire d’État à la Croissance Économique, à l’Énergie et à l’Environnement, a été conseiller du PDG de Palantir, Alex Karp. M. Thiel a également cofondé cette société de logiciels, qui produit le logiciel de défense et de renseignement Palantir Gotham. M. Helberg est marié à Keith Rabois, un autre mafioso de PayPal.

Jared Isaacman, entrepreneur dans le domaine de l’espace et fondateur de l’entreprise de paiement Shift4 Payments, est le candidat proposé par M. Trump pour diriger la NASA.

Doug Burgum, probable futur secrétaire d’État à l’Intérieur et chef du nouveau Conseil national de l’énergie, a commencé sa carrière chez Great Plains Software, une société de logiciels d’entreprise rachetée par la suite par Microsoft.

Le secrétaire adjoint présumé à la Santé et aux Services sociaux, Jim O’Neill, a cofondé la Thiel Fellowship, qui finance de jeunes entrepreneurs et d’autres personnes à la recherche d’une alternative à l’université. M. Doricko, de Rainmaker, a bénéficié d’une bourse Thiel.

George Glass, choisi par M. Trump comme ambassadeur au Japon et ambassadeur au Portugal pendant son premier mandat, a cofondé la banque technologique Pacific Crest Securities, souscripteur actif de l’introduction en bourse de Facebook. Troy Edgar, qu’il avait choisi comme secrétaire adjoint à la Sécurité Intérieure et comme directeur financier pendant son premier mandat, est actuellement cadre chez IBM.

Peter Thiel, cofondateur de PayPal, Palantir Technologies et Founders Fund, s’exprime lors de la conférence Bitcoin 2022 à Miami Beach (Floride), le 7 avril 2022. (Chandan Khanna/AFP via Getty Images)

Même ceux qui n’appartiennent pas au monde de la technologie ont des liens avec les puissants acteurs de la droite.

Lors d’un discours prononcé à la conférence nationale sur le conservatisme en 2021, M. Thiel a décrit Jay Bhattacharya, actuellement en passe de diriger les Instituts Nationaux de la Santé (NIH), comme « un bon ami à [lui] depuis [ses] années d’études à Stanford ».

M. Lynn, de l’association U.S. Tech Workers, espère que l’approche de Donald Trump à l’égard du secteur technologique américain tiendra compte de la sécurité nationale. Des ressortissants étrangers, a-t-il fait remarquer, travaillent dans de nombreuses universités et laboratoires nationaux.

« C’est ainsi que l’on procède au transfert de technologie. Il n’est pas nécessaire de recourir à de nombreuses opérations clandestines. Il suffit d’interroger les étrangers qui travaillent dans ces laboratoires », a-t-il expliqué.

Ces vulnérabilités pourraient également s’étendre aux entreprises privées spécialisées dans l’intelligence artificielle qui sont le moteur de l’innovation américaine dans ce secteur, une préoccupation soulignée par le chercheur en IA Leopold Aschenbrenner dans son mémoire intitulé Situational Awareness (Connaissance de la Situation).

M. Doricko a fait l’éloge de la coalition de la Silicon Valley qui s’est ralliée à Trump 2.0.

« Les technologues sont au pouvoir parce qu’ils le méritent », a-t-il conclu.

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