Une trentaine de pêcheurs bretons ont manifesté lundi matin devant la maison de la présidente de Sea Shepherd France, Lamya Essemlali, à Riec-sur-Belon (Finistère) pour protester contre les actions de l’ONG.
Des pêcheurs de Lorient, Quiberon (Morbihan) et Concarneau (Finistère), se sont rendus sur place dans le calme, en présence de gendarmes, selon les manifestants.
« Ils pensent qu’on est responsable de tout ce qui leur arrive, qu’on veut la mort des petits pêcheurs », a déclaré à l’AFP Mme Essemlali, qui n’était pas sur place. « On n’a jamais dit qu’on voulait que la pêche s’arrête, c’est irréaliste. Par contre, on veut préserver l’océan et limiter les techniques de pêche désastreuses et qu’il y ait plus de contrôle », a-t-elle ajouté, plaidant aussi pour une « meilleure valorisation de la pêche » face à un système qui « pousse à pêcher toujours plus ».
Des pêcheurs opposés à la fermeture de zones de pêche dans l’Atlantique
La semaine dernière, le Conseil d’État, saisi par plusieurs ONG dont Sea Shepherd, a ordonné au gouvernement de fermer certaines zones de pêche dans l’Atlantique afin de préserver les dauphins dont les échouages dans le golfe de Gascogne se sont multipliés. Dans la foulée, le président du comité national des pêches Olivier Le Nézet, a dénoncé « des associations de défense de l’environnement radicalisées », des « groupuscules aux pratiques à la limite de la légalité », qui « promeuvent une écologie radicale ». « C’est très clair, on veut tout simplement mettre fin à notre métier », a-t-il écrit dans une lettre ouverte au président de la République.
Des propos « irresponsables » et « dangereux », selon Mme Essemlali. « On est le bouc émissaire de tous les problèmes de la pêche artisanale », a-t-elle ajouté. Le mouvement des pêcheurs s’inscrit dans le sillage des blocages des ports débutés il y a deux semaines pour exiger une rencontre avec Hervé Berville, le secrétaire d’État à la Mer, au sujet des restrictions nationales et européennes imposées aux pêcheurs.
« Nous continuerons nos actions tant que nous n’aurons pas le rendez-vous demandé au secrétariat d’État », a déclaré l’un des pêcheurs, David Le Quintrec, à un correspondant de l’AFP. Les pêcheurs se sont ensuite dirigés vers la criée de Concarneau qu’ils veulent faire fermer dans le cadre d’une opération « ports morts » prévue en fin de semaine.
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