Alors que les consommateurs du monde entier sont confrontés à la hausse des prix, les détaillants en ligne chinois tels qu’AliExpress et l’homologue international de Pinduoduo, Temu, gagnent du terrain grâce à leurs offres à très bas prix.
Leurs produits pénètrent rapidement les marchés de détail notamment aux États-Unis et en Corée du Sud. Toutefois, l’attrait d’un prix abordable est rapidement éclipsé par les risques sanitaires importants que présentent certains produits chinois à faible coût.
Une enquête récente du gouvernement sud-coréen a tiré la sonnette d’alarme : de nombreux produits chinois de contrefaçon contiennent des niveaux dangereusement élevés de métaux lourds cancérigènes. Cette révélation fait suite à une campagne de répression ciblée menée par les services douaniers sud-coréens, qui ont constaté que les produits de contrefaçon avaient été multipliés par six au cours des quatre dernières années.
Entre le 6 novembre et le 1er décembre de l’année dernière, 142 930 articles de contrefaçon ont été confisqués. Environ 90 % de ces articles provenaient de Chine, dont 62,3 % de Chine continentale et 27,5 % de Hong Kong. Le Vietnam représentait 10 % supplémentaires.
Cette recrudescence des produits de contrefaçon coïncidait avec la haute saison des achats en ligne, y compris les grands événements de rabais en novembre. Les mesures de répression ont ciblé divers canaux d’importation, tels que la livraison express, les services postaux et les importations générales.
Les types de marchandises contrefaites varient, bien que les vêtements, les chaussures et les sacs soient les plus courants. À l’aéroport international d’Incheon, près de Séoul, l’accent a été mis sur les articles de mode, tandis que le port d’Incheon a connu une augmentation des produits électroniques et alimentaires contrefaits. Le port de Pyeongtaek a été confronté à un afflux de fausses montres et de produits électroniques.
En termes de volume, les vêtements constituent la part la plus importante avec 40 %, suivis par la papeterie (16 %), les accessoires (14 %), les porte-clés (8 %) et les sacs (5 %). Les jouets, les chaussures et les portefeuilles représentent chacun 2 % des articles saisis.
Des taux de produits toxiques cancérigènes jusqu’à 930 fois supérieurs à la limite autorisée
Le laboratoire central des douanes coréennes a procédé à une analyse détaillée de 83 types de produits en contact avec la peau, notamment des boucles d’oreilles et des sacs en cuir, en raison de préoccupations concernant le respect des normes de sécurité. Il est choquant de constater que 30 % de ces produits contiennent des niveaux excessifs de plomb et de cadmium, certains présentant des niveaux de plomb et de cadmium jusqu’à 930 fois supérieurs à la limite autorisée.
Par exemple, sur 24 articles de mode populaires, y compris des boucles d’oreilles contrefaites prétendant provenir de marques renommées telles que Louis Vuitton, Dior et Chanel, 83 % contenaient du cadmium. Certains de ces articles présentaient également des niveaux dangereusement élevés de plomb. Une broche Chanel contrefaite présentait une teneur en plomb 153 fois supérieure à la norme de sécurité.
L’étude indique que pour réduire les coûts, les fabricants de contrefaçons utilisent non seulement du cadmium dans les traitements de surface, mais aussi du plomb et du cadmium comme matériaux de base. Parmi les boucles d’oreilles contenant du cadmium, 75 % présentaient des niveaux dépassant de 600 fois la limite de sécurité, certains atteignant même 930 fois la quantité autorisée.
En outre, plusieurs sacs et portefeuilles de contrefaçon présentaient également des niveaux excessifs de ces métaux nocifs.
Selon l’Administration américaine de la sécurité et de la santé au travail (OSHA) et l’Institut national du cancer (NCI), les dangers de l’exposition au cadmium comprennent un risque accru de cancer et des dommages à divers systèmes corporels.
De même, le plomb, selon le ministère américain de la Santé et des Services sociaux (HHS), est un cancérogène connu qui affecte presque tous les systèmes organiques, en particulier le système nerveux. L’exposition à long terme au plomb peut entraîner des problèmes de santé importants, notamment l’anémie, des lésions rénales et un déclin cognitif.
À la lumière de ces résultats, le service coréen des douanes a lancé un avertissement sévère : la distribution et la consommation de produits contrefaits ne sont pas seulement une question de violation de la propriété intellectuelle, mais constituent une « menace très sérieuse pour la santé ».
La Chine domine le marché sud-coréen des achats en ligne en 2023
En 2023, la Chine a dépassé les États-Unis devenant ainsi l’acteur prédominant du marché du commerce électronique transfrontalier en Corée du Sud. C’est la première fois que la Chine domine le marché sud-coréen des achats en ligne à l’étranger, ce qui témoigne de l’influence croissante du commerce électronique chinois dans le paysage international de la vente au détail.
Les données du Service coréen des douanes mettent en évidence cette tendance. Au cours des trois premiers trimestres de 2023, le marché du commerce électronique transfrontalier de la Corée du Sud a augmenté de 20,4 % en glissement annuel. Au sein de ce marché en plein essor, la Chine a revendiqué une part substantielle de 46,4 %, dépassant les États-Unis, qui représentaient 29,1 %.
Cette augmentation de la part de marché de la Chine est frappant, la valeur des achats des consommateurs coréens en Chine ayant augmenté de 106 %, ce qui contraste fortement avec la modeste augmentation de 9,7 % des achats en provenance des États-Unis.
La croissance des achats directs en provenance de Chine est également attestée par la délivrance record de codes de dédouanement personnels en Corée du Sud. À la fin de l’année 2023, plus de 25 millions de ces codes avaient été délivrés, un nombre sans précédent correspondant à la moitié de la population sud-coréenne.
Ces codes, spécifiques aux achats directs à l’étranger, facilitent les transactions et les procédures douanières. Les achats en provenance des États-Unis inférieurs à 200 dollars sont exemptés de droits de douane, tandis que le seuil pour les autres pays est de 150 dollars.
Cet afflux de commerce électronique chinois a suscité un débat public en Corée du Sud, de nombreuses personnes plaidant pour un renforcement des barrières non tarifaires et des stratégies visant à renforcer la compétitivité des plateformes de commerce électronique sud-coréennes.
Pour ajouter à la complexité de cette question, Li Yuanhua, expert en affaires chinoises et ancien professeur associé d’histoire à l’Université normale de la capitale de Pékin, a déclaré le 29 janvier à Epoch Times que les bas prix de nombreux produits chinois n’étaient pas uniquement dus à des violations de la propriété intellectuelle, mais aussi à l’utilisation de substances interdites ou toxiques pour réduire les coûts. Selon M. Li, ces produits sacrifient souvent la qualité, trompant les consommateurs avec des produits de qualité inférieure.
M. Li a insisté sur la nécessité de faire preuve de vigilance et de prendre des mesures réglementaires. Il préconise la suppression des exemptions tarifaires et la mise en œuvre de restrictions et de tests rigoureux pour les produits achetés en ligne. Ces mesures visent à protéger les consommateurs de différents pays contre les risques posés par des produits contrefaits, de qualité inférieure et potentiellement toxiques.
Produits chinois toxiques : Des incidents au Royaume-Uni et au Japon sonnent l’alarme
Le problème des produits dangereux et non conformes aux normes en provenance de Chine dépasse largement le cadre de la Corée du Sud et touche de nombreux pays dans le monde. Des incidents récents au Royaume-Uni et au Japon soulignent la portée mondiale de ce problème.
Au Royaume-Uni, Chloe Norris, une fillette de 11 ans, a subi de graves brûlures après avoir utilisé un kit de vernis à ongles artificiels. Les médias britanniques ont rapporté le 26 janvier qu’elle avait utilisé un kit de vernis à ongles acheté par son père sur le site web de Temu.
La mère de Chloe a raconté cette expérience éprouvante, décrivant comment sa fille a ressenti une brûlure et une douleur intenses peu de temps après avoir appliqué le vernis. Malgré un premier traitement à domicile, Chloe a développé de grandes cloques et a été diagnostiquée à l’hôpital comme souffrant de brûlures cutanées graves.
Elle a subi deux greffes de peau et a été avertie qu’elle risquait d’avoir des cicatrices à vie.
Cet incident alarmant a conduit les parents de Chloe à demander l’interdiction de la vente de produits aussi dangereux. Ils ont révélé que le vernis à ongles avait été acheté pour moins d’une livre (environ 1,30 dollar) sur le site Temu, qui leur a offert un dédommagement sous la forme de coupons d’une valeur de 1 750 livres sterling (environ 2 200 dollars), mais la famille s’est engagée à ne plus jamais utiliser le site.
Un autre cas inquiétant est survenu au Japon à la fin de l’année 2023. Un consommateur japonais a souffert d’une nécrose cutanée après avoir utilisé une crème pour enlever les grains de beauté achetée sur le site chinois de vente en ligne AliExpress. Cela a incité les autorités japonaises à émettre une mise en garde sévère à propos de ce produit.
Le 13 décembre 2023, le National Consumer Affairs Center of Japan (NCAC) a indiqué qu’il avait reçu de nombreuses plaintes concernant cette crème, dont trois cas de graves lésions cutanées. L’enquête du NCAC a révélé que la crème avait un pH très alcalin de 14, ce qui présentait un risque grave de lésions cutanées. Il a été vivement conseillé aux consommateurs de cesser d’utiliser le produit.
Ces incidents soulignent la nécessité urgente d’une vigilance accrue et d’une surveillance réglementaire pour protéger les consommateurs des dangers engendrés par les produits toxiques et de qualité inférieure qui circulent sur le marché mondial.
Kane Zhang a contribué à cet article.
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