« La couche est pleine »: quelques centaines de professionnelles de la petite enfance ont manifesté mardi à Paris pour demander une révision des normes d’accueil dans les crèches, une semaine après des annonces du gouvernement qui ont laissé le secteur sceptique.
À l’appel du collectif « Pas de bébé à la consigne », les manifestantes à en très grande majorité des femmes – se sont rassemblées devant le ministère des Solidarités avec des pancartes proclamant « nous voulons des crèches, pas des usines », ou « de l’accueil, pas de la garderie pour nos petits ».
Le collectif demande notamment l’inscription dans la loi d’une norme plus stricte d’encadrement dans les crèches, avec un adulte pour cinq enfants au total (au lieu, aujourd’hui, de un pour cinq bébés qui ne marchent pas et un pour huit qui marchent).
Il souhaite également des règles plus exigeantes concernant la qualification des professionnelles au contact des enfants, et une refonte des modes de financement des établissements, actuellement calculés par heure et par place, ce qui conduit « à une logique de remplissage », voire à du « surbooking » .
Une « grosse déception »
La Première ministre Élisabeth Borne a présenté la semaine dernière un plan pour la petite enfance qui prévoit notamment de créer 200.000 places en crèches d’ici 2030, et ce malgré la pénurie criante de personnels dans ce secteur.
Pour les membres du collectif, ces annonces « surprenantes » ont constitué une « grosse déception », a expliqué à l’AFP Emilie Philippe, l’une des porte-parole du mouvement. « Ça semble assez irréaliste, d’autant qu’en parallèle il n’y a aucun objectif chiffré de formation de professionnelle », a-t-elle relevé.
En avril, un rapport de l’Inspection générale des Affaires sociales (IGAS) avait souligné que la « qualité de l’accueil » n’était pas toujours au rendez-vous dans certaines crèches, et que les bambins pouvaient même y être exposés à des risques de négligences. Après ce rapport, « on attendait des annonces sur le taux d’encadrement ou le ratio de professionnels diplômés, mais ça n’a pas été le cas », a commenté Mme Philippe. Pour les professionnelles en colère, « la priorité n’est pas la création de places, mais l’accueil qu’on propose aux enfants », a-t-elle insisté.
Un plan d’urgence sera annoncé fin juin
Interrogé sur ce dossier mardi après-midi à l’Assemblée nationale, le ministre des Solidarités Jean-Christophe Combe a assuré de son côté que le plan présenté par Mme Borne avait aussi pour objectif « d’assurer de meilleures conditions d’exercice pour l’ensemble des professionnels ».
« J’annoncerai d’ici la fin du mois de juin un plan d’urgence qui reprend les recommandations du rapport » de l’IGAS, avec notamment des « mesures d’amélioration de l’accueil pour le bien-être des enfants », mais aussi des « contrôles » qualité, a-t-il ajouté.
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