Le républicain Ron DeSantis a annoncé mercredi sa candidature à la Maison Blanche, mais le lancement de campagne du rival de Donald Trump a tourné au fiasco, parasité par de gros problèmes techniques.
La candidature du gouverneur de Floride était extrêmement attendue auprès des républicains cherchant une alternative à l’ancien président américain, dont il partage les idées, mais pas les outrances. Elle a été officialisée mercredi dans l’après-midi.
Dans une vidéo publiée sur Twitter, le quadragénaire, perçu comme le principal challenger républicain du milliardaire new-yorkais, a promis de « mener le grand retour de l’Amérique ». Une expression qui évoque le slogan phare de la campagne victorieuse de Donald Trump en 2016 : « Rendre à l’Amérique sa grandeur. »
I’m running for president to lead our Great American Comeback. pic.twitter.com/YmkWkLaVDg
— Ron DeSantis (@RonDeSantis) May 24, 2023
Le gouverneur devait ensuite s’épancher plus en détail sur sa candidature lors d’un échange avec Elon Musk sur Twitter. Mais de sérieux problèmes techniques ont perturbé le déroulé de l’émission, écoutée par des centaines de milliers d’utilisateurs. « Merci de votre patience », « votre micro n’est pas ouvert »… le patron de Twitter a tenté tant bien que mal de gérer cette situation chaotique.
S’attaquer aux questions importantes
Le gouverneur a lui essayé de dérouler sa vision pour le pays, prenant toujours pour exemple la Floride, qu’il a transformé en laboratoire des idées conservatrices. « Je m’engage à être un dirigeant énergique qui s’attaquera aux questions importantes », a-t-il promis, insistant notamment sur les questions migratoires.
Mais son message a semblé parasité par la série de bugs autour de ce lancement, qui ont aussi fait les choux gras de Donald Trump. « Des problèmes techniques. Des silences gênants. Un échec total », a taclé un porte-parole de l’ancien président à l’AFP. Le vainqueur des primaires républicaines affrontera en novembre 2024 le candidat choisi par le parti démocrate, très probablement Joe Biden.
Moquerie de Joe Biden
Le dirigeant octogénaire s’est lui aussi empressé de moquer le lancement de campagne de Ron DeSantis. « Ce lien-ci fonctionne », a ironisé le président-candidat dans une publication Twitter redirigeant vers sa campagne de levée de fonds.
This link works: https://t.co/9PzIJkseYI
— Joe Biden (@JoeBiden) May 24, 2023
Ancien officier de marine, Ron DeSantis avait gagné en popularité en multipliant les coups d’éclats ultraconservateurs sur l’éducation ou l’immigration au nom d’une bataille contre la supposée « bien-pensance ». Mais son chemin jusqu’à la Maison Blanche est semé d’embûches.
De nombreux conservateurs ont placé leurs espoirs dans sa candidature après sa réélection triomphale à la tête de la Floride en novembre 2022, un moment où Donald Trump semblait lui en perte de vitesse. Mais le gouverneur accuse désormais un sérieux retard face à l’ancien président selon de nombreuses enquêtes d’opinion.
Des sondages qui doivent être pris avec des pincettes, tant le scrutin est encore loin, mais que Donald Trump partageait avec joie mercredi sur son réseau, Truth Social. Le principal handicap du conservateur de Floride, père de trois enfants : un manque de charisme, pointé de toutes parts. Et sur lequel le camp Trump n’hésite pas à l’attaquer. Les invectives entre les deux hommes ont débuté avant même que le gouverneur de Floride ne se lance, à coups de déclarations acides et par meetings interposés. Cerné par les enquêtes judiciaires, Donald Trump s’est jeté à corps perdu dans sa troisième course à la Maison Blanche, mobilisant sa base qui lui est en grande partie restée fidèle.
Dans ce face-à-face Ron DeSantis pourra tout de même s’appuyer sur un imposant trésor de guerre. Son équipe a d’ailleurs annoncé qu’il avait levé un million de dollars durant la première heure de sa campagne. Élu à la tête de la Floride en 2018, avec le soutien de… Donald Trump, Ron DeSantis prétend incarner la nouvelle garde.
Les autres candidats républicains déclarés – Nikki Haley, Tim Scott, Asa Hutchinson – dépassent eux pour l’instant rarement les 5% d’intentions de vote.
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