L’UE doit d’urgence faire baisser les prix de l’énergie et alléger les réglementations face au « risque réel de désindustrialisation », a réclamé lundi le patronat européen, alors que Bruxelles s’apprête à dévoiler de nouvelles propositions pour améliorer la compétitivité du Vieux continent.
« Le risque de désindustrialisation est réel », a alerté le directeur général de BusinessEurope, Markus Beyrer, dans un message transmis à l’AFP. De nombreuses sociétés sont en train de délocaliser partiellement ou totalement leur production hors d’Europe, affirme l’organisation qui regroupe les fédérations d’employeurs de 35 pays, dont le Medef en France et le BDA en Allemagne.
La Commission européenne doit dévoiler dans les prochains jours une proposition de réforme du marché européen de l’électricité ainsi que des textes pour accélérer les procédures de nouvelles implantations dans les technologies vertes en Europe et mieux garantir l’approvisionnement en matières premières critiques.
L’exécutif européen a déjà adopté jeudi un texte facilitant les aides d’État en faveur des entreprises pendant trois ans dans les secteurs contribuant à réduire les émissions de CO2, afin de répondre aux subventions massives distribuées aux États-Unis et en Chine. Mais BusinessEurope juge ces efforts insuffisants et trop lents. L’organisation réclame « des réductions de taxes » pour faire baisser rapidement les tarifs de l’énergie.
Le prix de l’énergie reste élevée et non compétitive
« Les décideurs politiques ne doivent pas se laisser abuser par (…) la baisse récente des prix de l’énergie » en Europe, car ils restent élevés en comparaison internationale et « resteront plus élevés que ceux des principaux (pays) concurrents », avertit M. Beyrer. Les milieux d’affaires européens « appellent l’UE à changer de cap de toute urgence », a ajouté le dirigeant autrichien.
Après l’énergie, « l’empilement des réglementations est le problème numéro un des entreprises », assure-t-il, s’appuyant sur une enquête récente de l’organisation patronale. « Pour la seule année 2023, la Commission européenne prévoit de présenter 43 nouvelles initiatives politiques en plus de 116 propositions déjà en attente, (…) dont un nombre croissant n’a pas fait l’objet d’une étude d’impact appropriée », déplore Markus Beyrer.
Cette charge réglementaire « pousse encore plus les entreprises et les investissements à quitter le continent », affirme-t-il. La baisse des taxes sur l’énergie et la réduction des demandes redondantes en matière de reporting social et environnemental figurent en tête d’un paquet de 11 propositions concrètes formulées par BusinessEurope dans un document publié lundi.
Le chimiste BASF a annoncé en février la fermeture de plusieurs unités de production en Allemagne, invoquant un manque de compétitivité lié aux prix du gaz. Quelques jours plus tôt, le constructeur automobile Ford avait annoncé 3.800 suppressions de postes en Europe d’ici 2025.
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