Youssef T., 29 ans, a déclaré lors de son audition avoir voulu commettre une action après avoir visionné des vidéos relatives à Gaza et à la Palestine, et prêté allégeance à Daesh.
Un automobiliste a blessé deux motards de la police lundi 27 avril, les percutant volontairement en marge d’un contrôle routier à Colombes, près de Paris.
Les faits se sont déroulés peu avant 17H40 sur une avenue proche du stade Yves du Manoir à Colombes dans les Hauts-de-Seine. Deux motards étaient à l’arrêt en train de contrôler un véhicule quand une « BMW noire » qui arrivait en sens inverse s’est déportée sur la gauche pour venir violemment les percuter, atteignant également une voiture de la police municipale qui se trouvait derrière eux, selon le parquet de Nanterre.
Un geste « volontaire »
L’un des motards a été grièvement blessé à la tête, victime d’un traumatisme crânien et de diverses fractures. Le second a été blessé aux jambes et au bassin, selon le parquet. Tous deux ont été hospitalisés mais leur pronostic vital n’est pas engagé. Aussitôt interpellé par les policiers municipaux, le conducteur de la BMW, un Français de 29 ans, identifié comme Youssef T., a indiqué que son geste était « volontaire », selon des sources proches du dossier.
Mourir en martyr
D’après Le Parisien, ce dernier aurait déclaré aux policiers avant même le début de son audition, avoir voulu commettre une action après avoir visionné des vidéos relatives à Gaza et à la Palestine. « Il a indiqué lors de son interpellation avoir regardé des vidéos sur la Palestine avant d’agir ». Dans la soirée de lundi, lors de la perquisition de son appartement, il aurait également évoqué une allégeance au groupe terroriste État islamique (EI), a précisé Le Parisien. Dans sa voiture, les enquêteurs ont retrouvé un couteau et une « lettre expliquant son geste ». Dans cette dernière, selon le quotidien, il y indique qu’il avait l’intention de mourir en martyr.
« L’enquête qui débute fera toute la lumière sur (les) motivations » du suspect, a promis le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner dans un tweet.
Pas fiché S et inconnu des services de renseignement
Le suspect a été placé en garde à vue et était dans la soirée en cours d’audition. « On vérifie les éléments de personnalité et son profil psychologique », a ajouté le parquet.
Le suspect n’a pas d’antécédents judiciaires récents, il n’était « pas fiché S et était inconnu des services de renseignement », a précisé la procureure de la République de Nanterre Catherine Denis, qui s’est rendue sur place. L’homme était seulement connu pour des « faits de droit commun anciens », a précisé une source au sein de son parquet. Il avait par ailleurs fait l’objet d’un rappel à la loi pour outrage à agent en 2014. En 2010, il avait été condamné à des travaux d’intérêts généraux pour des faits de violences, indique Le Parisien.
Le parquet national antiterroriste en phase « d’observation »
Le parquet national antiterroriste (Pnat) était dans la soirée en phase « d’observation » pour déterminer s’il allait se saisir de l’enquête. Les enquêteurs attendent notamment l’expertise psychiatrique du suspect qui sera menée ce mercredi, ainsi que le résultat des perquisitions à son domicile, notamment de ses supports informatiques. La DGSI a également été mise en alerte.
Les deux motards blessés font partie de la Direction de l’ordre public et de la circulation, qui dépend de la préfecture de police de Paris (PP). Dans un tweet, le préfet de police de Paris Didier Lallement leur a exprimé « tout son soutien » .
Les policiers municipaux qui se trouvaient dans le véhicule sont « en état de choc », selon la maire Nicole Goueta qui s’est rendue sur place. La brigade criminelle a été saisie, avec l’appui du Service départemental de la police judiciaire des Hauts-de-Seine.
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