En raison d’un problème cardiaque, Baptiste, un collégien en classe de 5e, était dispensé de sport. Mais son professeur d’EPS est passé outre et a insisté pour qu’il participe à une course. Elle lui a été fatale et l’élève est décédé le lendemain. Les faits remontent à décembre 2020. Aujourd’hui, les parents de Baptiste réclament que justice soit faite.
Deux ans après la mort de leur fils, les parents de Baptiste n’ont toujours pas obtenu de réponse. Ils ont perdu leur fils à l’aube de ses 13 ans, le 1er décembre 2020. L’adolescent a fait un malaise cardiaque après avoir participé à une course dans le froid, lors d’un cours d’EPS. Scolarisé dans le collège de Bons-en-Chablais (Haute-Savoie), il était pourtant dispensé de sport en raison d’une hypertrophie du myocarde décelée dans sa petite-enfance. Le collège en avait connaissance, un certificat médical établi par un cardiologue ayant été fourni.
« Nous nous sentons complètement abandonnés par l’Éducation nationale, par la justice »
Les parents de Baptiste, Mélanie Jacques et Xavier Ledoux, ont décidé de sortir de leur silence deux ans après les faits. « Nous ne savons toujours pas comment ce drame a pu arriver. On a aucune réponse à nos questions. Nous nous sentons complètement abandonnés par l’Éducation nationale, par la justice. On est seuls. On souffre tous les jours. Baptiste nous manque énormément. Notre vie est brisée », expliquent-ils au Parisien.
Le professeur d’EPS de l’époque occupe désormais un poste administratif. À la suite de ce décès, une information judiciaire avait été ouverte par le parquet de Thonon-les-Bains et l’enseignant avait été mis en examen pour « homicide involontaire par la violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou les règlements ».
« J’ai tout de suite compris que mon fils était déjà parti » : Baptiste, dispensé, avait succombé en cours de sport
via @le_Parisien https://t.co/9vTsJL6fDU— Irene Martin (@kiddodig) January 31, 2023
Il a plaidé l’avoir « fait courir progressivement »
En arrivant sur le terrain de foot ce jour-là, Mélanie a lancé au professeur : « Qu’est-ce qui s’est passé ? Mon fils était dispensé, il n’avait pas le droit de courir », ce à quoi l’enseignant a répondu l’avoir « fait courir progressivement… » Son fils est mort le lendemain, bien qu’il ait été héliporté jusqu’à l’hôpital de Genève pour y subir une opération.
Aujourd’hui, une question hante la maman de Baptiste : Pourquoi l’a-t-on obligé à courir ce jour-là ? Il avait pourtant « un certificat médical établi par un cardiologue, où il était bien stipulé qu’il ne devait pas courir, ne pas faire d’endurance ». De plus, sa maladie « était connue du corps enseignant ».
« Que les personnes qui ont commis des fautes soient punies »
Malgré cela, « l’Éducation nationale obligeait quand même Baptiste à être présent lors des cours d’éducation physique, même s’il n’y participait pas », déplore Xavier Ledoux. Le 3 octobre 2019, Baptiste était même rentré du collège en disant qu’on l’avait forcé à courir. L’incident avait obligé Mélanie Jacques à remettre les choses au clair auprès de sa professeur d’EPS d’alors.
« Il faut que la justice recherche toutes les responsabilités et que les personnes qui ont commis des fautes soient punies », réclament les parents de Baptiste, également remontés contre l’Éducation Nationale. « Je voudrais aussi faire changer les textes pour que les enfants dispensés de cours d’EPS à l’année ne soient plus obligés d’assister à ces séances de sport, dehors, par tous les temps. Physiquement c’est dur pour eux. Mais psychologiquement aussi, car ils se sentent mis à l’écart par rapport à leurs camarades », conclut auprès du quotidien francilien la maman de Baptiste.
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