Donald Trump signe un décret gelant l’aide à l’Afrique du Sud

Le Président s'efforcera également de réinstaller les fermiers blancs sud-africains et leurs familles, en les qualifiant de réfugiés

Par Jacob Burg
8 février 2025 21:59 Mis à jour: 8 février 2025 23:30

Le président Donald Trump a signé le 7 février un décret gelant l’aide à l’Afrique du Sud, dénonçant une discrimination à l’encontre de la minorité blanche du pays.

« Le gouvernement sud-africain discrimine de manière flagrante la minorité ethnique des Afrikaners », a écrit la Maison-Blanche dans un résumé du décret.

Le Président s’efforcera également de réinstaller les fermiers blancs sud-africains et leurs familles, en les qualifiant de réfugiés, a ajouté la Maison-Blanche.

« Tant que l’Afrique du Sud continuera à soutenir de mauvais acteurs sur la scène internationale et à autoriser des attaques violentes contre des fermiers minoritaires innocents, les États-Unis cesseront de fournir de l’aide et de l’assistance à ce pays », peut-on lire dans le résumé.

Le décret mentionne également les accusations portées par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice, accusant Israël d’avoir commandité un génocide dans sa guerre contre le Hamas.

Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a signé en janvier une loi autorisant l’expropriation ou la redistribution de certaines terres inutilisées. Cette loi vise à remédier aux injustices commises pendant les années d’apartheid en Afrique du Sud, lorsque les habitants noirs ont été dépouillés de leurs terres et contraints de vivre dans des lieux réservés aux personnes de couleur.

Elon Musk, qui dirige aujourd’hui le département de l’Efficacité gouvernementale de Donald Trump, a grandi en Afrique du Sud et a décrit la loi comme une menace pour la communauté blanche du pays.

Le 2 février, Donald Trump avait déclaré qu’il gèlerait les fonds américains destinés à l’Afrique du Sud en réponse à cette loi.

Le président Trump a accusé la nation de s’emparer de terres et de « traiter très mal certaines catégories de personnes », dans un message publié sur Truth Social.

« Une violation massive des droits de l’homme, au minimum, est en train de se produire aux yeux de tous. Les États-Unis ne resteront pas les bras croisés, nous agirons », a écrit M. Trump.

Après la signature de la loi par M. Ramaphosa fin janvier, certains membres du gouvernement de coalition sud-africain ont mis en doute sa constitutionnalité et suggéré des recours potentiels devant les tribunaux.

Le gouvernement du pays a fait remarquer que des conditions spéciales doivent être remplies avant d’exproprier des terres, notamment le fait qu’elles aient eu des occupants informels de longue date, qu’elles soient inutilisées et détenues uniquement à des fins de spéculation, ou qu’elles aient été laissées à l’abandon.

« Nous sommes impatients de discuter avec l’administration Trump de notre politique de réforme agraire et de questions d’intérêt bilatéral. Nous sommes certains qu’à l’issue de ces discussions, nous parviendrons à une meilleure compréhension commune de ces questions », a déclaré M. Ramaphosa dans un communiqué publié le 3 février.

« L’Afrique du Sud est une démocratie constitutionnelle profondément ancrée dans l’État de droit, la justice et l’égalité. Le gouvernement sud-africain n’a confisqué aucune terre. »

Le bureau de M. Ramaphosa a déclaré que les expropriations foncières étaient motivées par la promotion de l’inclusion et l’ouverture de l’accès aux ressources naturelles.

« En vertu de cette loi, une autorité expropriatrice ne peut pas confisquer une propriété de manière arbitraire ou dans un but contraire à l’intérêt public », a déclaré son bureau.

Le leader de l’Alliance démocratique sud-africaine, John Steenhuisen, s’est opposé à la loi et l’a qualifiée d’inconstitutionnelle.

À ce moment-là, M. Trump a déclaré que le financement de la nation cesserait jusqu’à ce que son administration mène à bien une enquête complète.

Le 5 février, le secrétaire d’État, Marco Rubio, a écrit dans un message sur le réseau social X qu’il ne participerait pas au sommet du G20 à Johannesburg pour protester contre la loi sur l’expropriation, la qualifiant comme un exemple d’« antiaméricanisme ».

Aldgra Fredly et Andrew Thornebrooke ont contribué à la rédaction de cet article.

Avec Associated Press

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