Le solstice d’hiver occupe une place importante au panthéon des festivités traditionnelles chinoises. Appelé Dongzhi en mandarin, le jour le plus court de l’année est un moment important : après cela, les jours rallongent. L’obscurité du yin laisse peu à peu place à la lumière, achevant ainsi une étape du cycle éternel du temps.
La Chine ancienne divisait l’année en 24 périodes solaires, généralement de 15 jours chacune, marquant les changements de climat et les transitions saisonnières. Leurs fonctions se reflètent dans le calendrier impérial chinois et dans les dates des diverses festivités et rituels, dont Dongzhi.
Se déroulant le 21 décembre, Dongzhi a toujours eu une place importante dans les traditions chinoises depuis des milliers d’années. Depuis les dynastie Shang (1600-1046 av. J.-C.) et Zhou (1045-256 av. J.-C.) jusqu’à la Dynastie Gin (221-206 av. J.-C.), le solstice d’hiver était considéré comme le début de la nouvelle année.
Dongzhi et les rituels ayant lieu ce jour-là avaient la même importance que les célébrations du Nouvel An.
Durant la dynastie Han (206 av. J.-C.-220 ap. J.-C.), Dongzhi était un jour férié impérial marqué par une pause de la plupart des services officiels et militaires, la fermeture des frontières et l’arrêt du commerce. Pour les gens des classes sociales qui travaillaient sans relâche, il représentait un jour de repos bien mérité.
À partir de la dynastie Tang (618-907) et Song (960-1279), Dongzhi est devenu un jour de vénération ancestrale et c’est pourquoi l’empereur a organisé un grand rituel pour présenter ses respects au Ciel. Le Temple du Ciel à Pékin fut construit il y a environ 600 ans pour remplir cet office. Dans le Quing Jia Lu, un document datant de la dynastie Qing (1644-1911), Dongzhi et les rituels ayant lieu ce jour-là avaient la même importance que les célébrations du Nouvel An.
Vénérer le Ciel est une conception centrale des croyances chinoises traditionnelles. Elle souligne l’importance de suivre la voie céleste et de respecter les lois naturelles. Alors que l’hiver à son apogée entrait dans une nouvelle période, c’était un moment de réflexion et de pause qui s’offrait à tout l’empire.
L’acte de rituel, auquel Confucius adhérait clairement, jouait un rôle central dans l’esprit des anciens empereurs chinois et de leurs sujets. En s’inclinant humblement devant la grâce infinie et la puissance du royaume céleste, l’ancien monarque et son peuple remerciaient le Ciel et reconnaissaient la place de l’humanité au sein de la nature.
Dongzhi est traditionnellement célébré en mangeant de la nourriture telle que les boulettes de pâte et les raviolis chinois qui maintiennent la chaleur du corps. La grandeur du territoire chinois induit des traditions différentes d’une région à une autre – dans le nord glacial, plus d’importance est acccordée à la consommation de viandes et de boissons considérées comme « chaudes » dans la médecine chinoise traditionnelle, alors que les coutumes du Sud se concentrent sur les tangyuans (des plats sucrés et collants).
Les Neuf d’hiver
Dongzhi est le jour le plus court, il marque la fin de l’hiver. Cependant, il n’est pas le jour le plus froid. Comme l’illustre le dicton, « il n’y pas de grand froid tant que Dongzhi n’est pas passé ». Bien que les jours deviennent plus longs, il faut encore plusieurs semaines pour que l’ensoleillement se fasse sentir dans l’hémisphère nord.
Il est reconnu dans les traditions populaires chinoises que la fin de l’hiver survient neuf fois neuf jours ou 81 jours après Dongzhi, chaque période de neuf jours représentant une étape différente de la saison.
Pour marquer le cheminement des Neuf, une peinture de prunier portant 81 bourgeons sans couleur est accrochée et, chaque jour, une nouvelle fleur est peinte en rouge. Quand le printemps arrive, la peinture est complète et trouve très bien sa place au milieu des véritables fleurs qui s’épanouissent à l’extérieur.
Une autre activité apaisante associée à Dongzhi est la calligraphie. Les érudits composent des couplets pour illustrer l’hiver qui passe, à l’image du saule pleureur, attristé de supporter le froid dans l’attente du printemps.
Cette période de 81 jours prend la forme d’une chanson, Les Neuf d’hiver :
Si froids sont le premier et le second Neuf,
Que nous n’osons pas tendre nos mains
Durant les troisième et quatrième Neuf,
L’eau gèle, nous nous déplaçons sur la glace
Quand le cinquième et le sixième Neuf apparaissent,
Sur la lointaine berge de la rivière, les saules verdissent
La rivière dégèle durant le septième Neuf,
Le huitième accueille les oies sauvages,
L’hiver arrive à sa fin durant les neuf derniers jours,
Quand les bourgeons et les fleurs sourient au printemps.
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