Vidéo de L214 : de jeunes veaux abattus sans étourdissement encore conscients dans un abattoir en Dordogne

Par Epoch Times avec AFP
20 février 2020 10:45 Mis à jour: 21 février 2020 10:06

Sa viande est certifiée Label Rouge, bio, Saveurs du Périgord ou encore le veau du boucher.

L’association de défense des animaux L214 a dévoilé jeudi 20 février une nouvelle vidéo sur un abattoir de veaux en Dordogne. Elle dénonce de « multiples violations de la loi, concernant tout autant l’abattage rituel que l’abattage standard », notamment « des signes de conscience ou sensibilité » des animaux. Dans cet abattoir, « 3 400 veaux sont tués chaque semaine, à une cadence d’environ 90 veaux à l’heure », explique L214 dans un communiqué.

Face à ces infractions, L214 porte plainte auprès du procureur de la République de Périgueux pour sévices graves envers des animaux et demande la fermeture d’urgence de l’abattoir, « qui présente de graves problèmes structurels et des pratiques d’abattage grandement déficientes ».

La vidéo ci-dessous, diffusée dans la nuit de mercredi à jeudi, a été tournée en novembre-décembre derniers à l’abattoir Sobeval de Boulazac, du groupe néerlandais VanDrie, un abattoir habilité pour les types d’abattage standard, qui concerne 70% de son activité, ainsi que casher et halal (30%). Sa viande est certifiée Label Rouge, bio, Saveurs du Périgord ou encore le veau du boucher.

Attention, âmes sensibles s’abstenir

Un abattage sans étourdissement « quasiment jamais pratiqué »

« Concernant les abattages casher et halal, la plupart des veaux sont tués sans étourdissement », indique l’association, assurant que l’abattoir Sobeval ne met pas en place de contrôle systématique de la perte de conscience des veaux et que « l’étourdissement d’urgence imposé par la règlementation n’est quasiment jamais pratiqué ». « De nombreux veaux présentent des signes de conscience et/ou de sensibilité avant et après avoir été suspendus à la chaîne d’abattage », souligne L214.

« Il arrive que des veaux soient saignés en position debout sans être immobilisés, ce qui accentue grandement leurs souffrances », ajoute l’association, qui indique aussi que « de nombreux animaux vomissent le contenu de leur estomac par leur œsophage sectionné ».

« De nombreux tirs mal ajustés doivent être répétés »

D’après L214, la cadence d’abattage de l’abattoir Sobeval est facilitée par l’utilisation d’un « pistolet d’étourdissement de type « pneumatique » qui n’a pas besoin d’être rechargé entre chaque animal ». Mais pour l’association, « ce pistolet est très volumineux et, présenté face à l’animal, induit des réactions de peur et d’évitement. Pour contrer les mouvements de fuite, il est obligatoire de bloquer la tête des animaux lorsqu’un tel outil est utilisé mais contrairement à l’obligation réglementaire, à l’abattoir Sobeval la tête des veaux n’est jamais immobilisée au moment de leur étourdissement ».

L214 rajoute que « de nombreux tirs mal ajustés doivent être répétés, blessant les animaux sans les rendre inconscients. Les contrôles de l’inconscience et de l’insensibilité des animaux étant quasi inexistants, de nombreux veaux reprennent conscience au moment de leur saignée ».

(Photo : crédit L214)

Pour Sébastien Arsac, cofondateur de L214, « des élevages intensifs à l’abattage industriel, des milliers de veaux tués à l’abattoir Sobeval n’auront connu que l’enfer. Le pire reste l’abattage sans étourdissement. Halal ou casher, les animaux peuvent agoniser en toute conscience pendant de longues minutes ».

M. Arsac rappelle qu’il est urgent de « mettre un terme à l’abattage sans étourdissement. Mais il ne faut pas se voiler la face, l’abattage standard n’est pas en reste. Là aussi, les cadences et les ratés, qui ne manquent pas d’arriver, causent une souffrance sans nom aux animaux. Il y a urgence à fermer cet abattoir et, au-delà, à s’interroger sur la légitimité à continuer d’abattre des animaux sans nécessité ».

Le lieu de vie des élevages intensifs

L’enquête de L214 dénonce également des élevages intensifs en Dordogne, « encouragés par le groupe Van Drie ». « Les veaux sont entassés par centaines dans des bâtiments fermés, chacun ayant pour seul espace une cage individuelle de 80 cm de large par 150 cm de long les huit premières semaines de leur vie », précise L214.

(Photo : crédit L214)

L’association affirme que ces veaux « sont engraissés en groupe, dans des enclos au sol dur, sans paille, sans jamais d’accès à l’extérieur ». « Pour supporter ces conditions d’élevage, ils reçoivent nombre de produits médicamenteux, dont des antibiotiques et certains sont périmés », affirme l’association dans son communiqué.

Aucun cas de souffrance pour la préfecture

Selon la préfecture, ces images spectaculaires « notamment celles des animaux suspendus ne reflètent en aucun cas une souffrance ou un état de conscience de l’animal (…) Ces mouvements ne sont que des réflexes musculaires ou des spasmes post-mortem ».

Elle rappelle que l’abattoir en question « est agréé pour la pratique de l’abattage » traditionnel ou rituel, a des opérateurs « habilités et formés au respect du bien-être animal » et « fait l’objet de contrôles permanents par une équipe de huit agents de l’État dont deux vétérinaires ».

L’abattoir de Sobeval, joint, n’a pas souhaité communiquer.

 

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