Roquettes, drones, fusils d’assauts, mines etc, font partie de l’arsenal qui a permis au Hamas et au Jihad islamique palestinien d’attaquer Israël le 7 octobre 2023. Comment ces deux organisations terroristes ont-elles réussi à accroître le nombre d’armes en sa possession au cours des quinze dernières années et quels pays les y a aidé ?
L’arsenal avec lequel le Hamas a mené l’attaque frontale sur le sol israélien le 7 octobre est relativement simple mais la quantité d’armes dont il dispose est impressionnante. Il s’est accru au fil des ans, depuis la création du groupe terroriste en 1991 et plus particulièrement depuis la fin de la seconde intifada en 2005, rapporte le magazine Air&Cosmos.
Selon Wassim Nasr, expert des groupes terroristes et journaliste à France 24, les armes utilisées lors de la récente offensive ne sont pas nouvelles, tout comme les technologies dont ils ont eu recours. C’est en tout cas ce qu’il a observé dans les vidéos qu’il a visionnées. « On a déjà observé toutes ces armes lors d’attaques précédentes contre des cibles israéliennes ou dans les vidéos d’entraînements publiées par le Hamas et les autres groupes islamistes », explique-t-il.
L’Iran directement impliqué ?
D’après cet expert, la plupart des armes utilisées par le Hamas proviennent d’Iran ou encore elles ont été fabriquées à l’intérieur de Gaza « avec le soutien de l’Iran, qui fournit les plans et l’assistance technique de l’extérieur ».
Le chef du Hamas, Yahya Sinwar, a confirmé dans un discours en mai 2019 que tous les missiles du groupe provenaient d’Iran : « Soyons clairs, sans l’Iran, notre résistance n’existerait pas, nous n’aurions pas ces capacités (…), l’Iran nous a aidés en nous fournissant des armes, de la logistique, des formations et un soutien technique.”
L’analyse des vidéos de l’attaque du 7 octobre permet de découvrir plusieurs armes de fabrication iranienne, comme par exemple la roquette antichar Ra’d-T, le mortier M48 avec ses obus de 120 millimètres, eux aussi provenant d’Iran, la roquette MANPADS « Misagh », le fusil anti-matériel Sayyad. Plusieurs analystes attribuent aussi la provenance des drones qui se sont abattus sur Israël à l’Iran.
Afin de permettre à l’armement de rentrer en contrebande dans la bande de Gaza, il existe des réseaux de galeries souterraines. Des itinéraires maritimes une livraison par bateau. Quant à la production locale, elle se fait à partir de matériaux de récupération. Par exemple, parmi les matériaux utilisés pour l’assemblage de la roquette Qassam se trouvent les tuyaux du réseau d’alimentation en eau de la bande de Gaza (en partie financé par l’Union européenne).
Toutefois, nos confrères d’Air&Cosmos concluent que « malgré ces éléments, il est difficile de déterminer si l’Iran est directement impliquée dans l’assaut des brigades al-Qassam ».
« L’Iran soutient le Hamas et le Jihad islamique depuis des décennies, avec de l’argent, des armes, des entraînements et un appui technique », écrit de son côté l’expert Wassim Nasr. « Ces attaques sont-elles commanditées par l’Iran ? Je pense que personne ne le sait. »
D’autres provenances
Des clichés analysés par des experts révèlent que certaines munitions et armes nord-coréennes semblent avoir été utilisées par le Hamas, en particulier des lance-grenades propulsées RPG F7, rapporte RFI. La Corée du Nord nie ce lien malgré le fait que le pays soutient ouvertement le Hamas.
Pour les Observateurs de France 24, une petite partie des armes du Hamas proviennent de la Corée du Nord ainsi que de la Syrie. Selon le journal britannique The Guardian, en 2016, l’équivalent d’environ 1,15 milliards d’euros d’armes étaient livrées au Levant et dans la péninsule arabique par le biais de la Syrie, en provenance de l’Europe.
Et la Chine dans tout ça ?
Suite aux attaques du 7 octobre, des copies de mitrailleuses chinoises ont été trouvées dans le sud d’Israël. On a aussi vu des photos de dizaines d’armes chinoises – des variants de la Type 56 qui ressemblent beaucoup au fusil d’assaut AKM, ou encore des mitrailleuses lourdes Type 80. Tout cela permet de se poser des questions sur le rôle de la Chine dans les récents événements.
Plusieurs institutions américaines et israéliennes continuent d’enquêter pour savoir quels sont les pays qui ont fourni des armes au Hamas et aux brigades al-Qassam récemment.
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