EDF a engrangé au premier trimestre des revenus en hausse de 34,6% par rapport à l’an dernier à la même époque, à 47,8 milliards d’euros, portés par la hausse des prix du marché et en dépit du recul de sa production nucléaire.
« La nette progression du chiffre d’affaires s’explique essentiellement par une hausse des prix de vente de l’électricité et du gaz, résultant de la hausse des prix de marché en particulier en France et au Royaume-Uni », explique le groupe, qui ne livre pas de chiffre trimestriel sur son rendement.
Sur fond de flambée générale des prix de l’énergie, ces trois premiers mois de l’année ont aussi vu EDF gagner en France plus de 200.000 clients résidentiels. La clientèle bénéficiant de l’option Tempo a particulièrement crû (+55% par rapport à fin mars 2022). Les clients souscrivant à cet abonnement sont incités grâce aux tarifs à ne pas consommer en période « rouge », synonyme de très forte tension sur le réseau électrique.
À l’inverse, le chiffre d’affaires d’EDF a pâti ce trimestre du bouclier tarifaire, instauré en France pour limiter la hausse des factures des consommateurs, et d’une baisse de la consommation gazière. Pendant ces trois premiers mois, le groupe a aussi livré 85,2 TWh d’électricité nucléaire en France, soit 6,5 TWh de moins qu’au 1er trimestre 2022. Cette baisse est liée à la moindre disponibilité du parc, du fait d’arrêts imposés par l’examen et les réparations de circuits concernés par un phénomène de corrosion. L’électricien souligne aussi les effets induits par les mouvements sociaux.
L’an dernier, le géant de l’électricité avait subi une perte massive de 17,9 milliards d’euros, creusant son endettement à un niveau également record de 64,5 milliards d’euros, au terme d’une année noire plombée par les déboires de son parc nucléaire, mais aussi par sa contribution forcée au bouclier tarifaire.
La série noire des micro-fissures
Cette semaine, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a approuvé le nouveau calendrier proposé par EDF pour contrôler les soudures à risque de fissures dans ses réacteurs nucléaires.
La série noire avait commencé en octobre 2021 par la découverte d’une micro-fissure dans une des centrales les plus récentes et puissantes, un phénomène appelé « corrosion sous contrainte ». Mais EDF a dû réviser son programme de contrôle après la découverte récente d’une fissure, très importante cette fois, dans une conduite d’un réacteur de Penly (Seine-Maritime).
Pour cette année, EDF garde la même estimation de production nucléaire en France pour 2023, à 300-330 TWh, selon son communiqué de vendredi.
Autre échéance proche pour le groupe en cours de renationalisation complète, une décision de la Cour d’appel attendue mardi sur le recours d’actionnaires minoritaires contre les conditions de son rachat par l’État. L’État détient 95,94% du capital d’EDF.
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