Les annonces du président français sur la mise en place d’un système de quasi-obligation vaccinale pour tout le pays ont été accompagnées de réactions tranchées, une partie de la population saluant des décisions fortes devant permettre de « sortir de la pandémie » et « retrouver les libertés », d’autres dénonçant le début d’une « dictature » et manifestant par centaines de milliers dans toute la France.
Depuis plus d’une semaine, les tribunes médiatiques se succèdent, appelant les « anti-vacc » à la raison ; les chiffres rassurants (« 6% de vaccinés parmi les nouveaux cas de Covid ») s’enchaînent de façon opportune pour contredire les taux élevés de réinfection premièrement constatés à l’étranger. Peu importe que la mythique « immunité collective » soit remise aux calendes grecques, les représentants du gouvernement comme d’une partie de l’intelligentsia font appel à la responsabilité collective, à la concession individuelle pour affronter un possible « tsunami » de variant delta. Questionner les choix du président Macron, s’interroger sur ce qu’ils impliquent sur le long terme pour nos libertés vaut immédiatement emprisonnement forcé dans le camp honni de ceux qui, par excès d’émotion et manque de mesure, ont comparé la vaccination de masse à un crime contre l’humanité.
Ce début juillet 2021, nous venons pourtant de vivre un changement politique possiblement dramatique : la question publique, qui était celle de l’intérêt d’une vaccination indiscriminée plutôt que d’une approche ciblée sur les personnes âgées ou à risque, est devenue celle du choix de notre mode de vie, de notre « système. » Il faut bien sûr d’abord rappeler que chacun de nous, citoyens, se doit de suivre la loi ; que l’on ne peut à la fois demander l’ordre, la sécurité, le retour de l’autorité et se cabrer dès que celle-ci s’applique à nous-mêmes. La vaccination obligatoire, si elle est une atteinte aux libertés individuelles, ne l’est qu’autant que le sont les autres règles et lois de notre société, justifiées par le fait de ne pas nuire à la liberté d’autrui – en particulier à la première de toutes, celle de vivre.
La question du jour n’est donc peut-être pas celle des vaccins anti-Covid eux-mêmes : aussi injustifiés qu’ils puissent être, en particulier pour des personnes jeunes, la loi peut estimer qu’il est légitime de provoquer un risque (celui d’effets secondaires) chez certains pour empêcher d’autres d’en subir un plus grand (celui d’être gravement atteint.) Par solidarité avec les personnes fragiles et par respect de l’autorité, le citoyen peut devoir agir contre ses convictions.
Mais ce sacrifice de l’intérêt personnel doit être équilibré par l’obligation morale de ceux qui exercent le pouvoir d’agir en respectant le pacte citoyen et les valeurs fondatrices de la nation. Or, en 2021 ce droit limité accordé aux gouvernants à exercer la contrainte sur les gouvernés est largement entaillé par les changements de position– et même les mensonges – successifs du gouvernement. Celui-ci avait par exemple juré que jamais « tous anti-Covid » ne deviendrait un dispositif de filtrage social, que seule l’incitation « positive » et les explications seraient utilisées pour promouvoir la vaccination.
Il est donc important de s’interroger sur les implications du « passe sanitaire » qui classera les «bons» et les «mauvais» citoyens, et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce qu’un violent désir de nouveaux outils de contrôle de la population a suivi les manifestations des gilets jaunes en 2019, lesquelles avaient donné à l’administration publique des cauchemars d’insurrection populaire. Parallèlement, parce que les cercles les plus influents du pouvoir français sont contaminés par une fascination morbide pour la puissance chinoise. Cette admiration mêlée de crainte est probablement associée à la honte d’avoir, par un mondialisme naïf et des recherches d’intérêts à court-terme, enfanté le monstre qui veut maintenant engloutir le monde.
« L’efficacité » du modèle chinois, dans lequel un milliard et demi d’humains n’existent que selon le bon vouloir d’un parti qu’ils ont l’obligation de suivre et vénérer, est – de façon effrayante – devenu un exemple à suivre pour une partie des décideurs français. Ce « passe sanitaire » imposé par le discours du 12 juillet n’est que la copie conforme du système de crédit social du régime communiste chinois, aujourd’hui imposé à tout le peuple français sous prétexte d’épidémie, mais avec comme possible ambition de devenir une solution pérenne. S’il n’est pas justifié de parler de dictature dans notre pays, il est risqué de ne pas voir le chemin que trace le gouvernement français et la façon dont, une petite concession après l’autre, notre modèle de société se voit changé. Le totalitarisme est bel et bien au bout du chemin.
Il est vrai que l’histoire a montré que la nation n’est jamais aussi grande que quand elle suit une grande autorité ; celle-ci, cependant ne se décrète pas pour satisfaire des objectifs techniques et sans qu’une réelle grandeur morale lui soit associée. Le vœu d’autorité séculaire du pouvoir français est aujourd’hui contredit par sa faiblesse dans presque tous les domaines, dont son inféodation visible au pouvoir chinois. Si le président Macron a fait effacer les traces de son implication dans la France-China Foundation, outil d’influence du régime communiste chinois dans les sphères du pouvoir français (dont il est un des « young leaders » – tout comme l’est le ministre de la Santé Olivier Véran), le passe sanitaire est un grand révélateur de la proximité de vue que sa garde rapprochée entretient avec le pouvoir chinois.
La question aujourd’hui n’est donc plus tant celle du vaccin mais, à travers les lignes, celle de l’ingérence étrangère dans notre pays, infusée à petites doses quotidiennes pour transformer la nation française en un simple vassal économique, politique et culturel du parti communiste chinois.
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