Pour avoir proféré des insultes envers la députée Sandrine Rousseau, une amende ferme de 1000 euros a été requise ce vendredi à Carcassonne à l’encontre d’un vigneron.
Les faits remontent au 12 juin 2023, date à laquelle la députée écologiste était en déplacement à Ventenac-Cabardès (Aude). Accompagnée ce jour-là de la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier, les deux femmes étaient venues soutenir les opposants à un projet de golf. « Va faire la soupe, sal*pe », avait alors lancé le vigneron à Sandrine Rousseau. Pour ces propos, l’homme comparaissait ce vendredi 28 mars devant le tribunal judiciaire de Carcassonne (Aude).
« En situation de crise, la misogynie n’est jamais la solution »
Le jour des faits, l’atmosphère était électrique entre d’un côté les agriculteurs et les viticulteurs locaux en colère, et de l’autre les deux élues. Ces dernières se rendaient dans un domaine viticole pour rencontrer des militants lorsque ce vigneron a proféré ses insultes à l’encontre de Sandrine Rousseau. Cela a conduit à l’ouverture d’une enquête, le viticulteur étant poursuivi pour « outrage à une personne dépositaire de l’autorité publique », rappelle CNews.
Ce vendredi, Sandrine Rousseau s’est rendue à l’audience, qui s’est déroulée en début de matinée. À la barre, elle a souligné combien il était important « que la justice française puisse être en soutien des élus », afin que le débat démocratique « ne dépasse pas les bornes du délit et de la discrimination », rapporte La Dépêche.
Sandrine Rousseau a également dénoncé « l’intimidation physique » subie ce 12 juin 2023 – alors que des vignerons audois tentaient d’empêcher les deux politiciennes d’accéder à un domaine viticole – et des propos « sexistes » visant notamment à « nier [ses] mandats » et à exclure les femmes du « débat public ». « En situation de crise, la misogynie n’est jamais la solution », a-t-elle enfin déclaré, demandant en réparation de son préjudice moral 1 € symbolique de dommages et intérêts.
Le vigneron a plaidé une très grande fatigue le jour des faits
De son côté, le vigneron de 65 ans a expliqué à la barre que ce jour-là, il ne se trouvait pas dans son état normal en raison d’une fatigue intense. Il a précisé que les insultes proférées ne visaient pas Sandrine Rousseau, soulignant également qu’elles ne reflétaient pas qui il était réellement. « C’est pas des choses à dire. Ce n’est pas bien. Je présente mes excuses à Madame Rousseau, si elle veut bien les accepter », a-t-il demandé.
La procureure Géraldine Labialle, qui a notamment dénoncé des propos « empreints d’un sexisme et d’une misogynie décomplexés » constituant un « outrage à personne chargée de mission de service public », a requis 3000 euros d’amende dont 2000 avec sursis. Le tribunal doit rendre sa décision le 16 mai prochain.
« On sait que ce n’est pas du tout un sexiste »
Juste avant l’audience, séparés par les forces de l’ordre, deux rassemblements opposés étaient venus soutenir chacune des parties devant le tribunal. Les représentants de la Confédération Paysanne appelaient à se mobiliser contre « les propos sexistes proférés à l’encontre d’une représentante politique », alors que les responsables du syndicat des vignerons de l’Aude étaient venus pour « soutenir le prévenu », rapporte Actu.fr.
C’est ainsi qu’une trentaine de personnes ont dénoncé, à l’appel de la Confédération paysanne, « ces insultes misogynes », alors que « la colère » des agriculteurs devrait être « un moteur » pour « défendre une politique agricole qui [leur] permette de vivre dignement de [leur] métier.
De l’autre côté, environ une centaine de viticulteurs s’étaient rassemblés pour « soutenir » leur collègue jugé. « On le connaît très bien. On sait que ce n’est pas du tout un sexiste », a expliqué à l’AFP le président du syndicat des vignerons de l’Aude, Frédéric Rouanet. Il a également assuré que, ce 12 juin 2023, la mobilisation d’une cinquantaine de vignerons s’était « plutôt bien passée » mais « il y a eu quelques mots ». Selon lui, Sandrine Rousseau s’est alors dit : « Pour qu’on parle encore de moi, je vais porter plainte. »
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