« Les enfants, sortez jouer dehors ! » cette phrase, combien d’entre nous l’ont entendue. Les espaces verts, le jardin entourant la maison, ou celui au bas de l’immeuble sont autant d’espaces donnés aux enfants pour se dégourdir les jambes. Le printemps, bientôt là, va amener avec lui l’envie de sortir, de s’installer au soleil, de semer ou de sentir les bienfaits de la nature qui se réveille… Mais pourquoi attendre cette saison pour en profiter et en faire profiter les enfants, même lorsqu’on vit en milieu urbain ?
Les bienfaits de la nature sur les enfants
Une étude espagnole parue en 2015 a établi un lien entre la présence d’espaces verts et la capacité des enfants à mémoriser et à être attentifs. Pendant un an, des chercheurs ont observé l’exposition quotidienne d’élèves aux espaces verts, que ce soit près de leur domicile ou de leur établissement scolaire. Cette étude a ainsi révélé qu’une exposition accrue à la nature augmentait de 5% la capacité de mémorisation des élèves et diminuait de 1% leur inattention en classe. Des progrès ont aussi été observés chez 9% des écoliers qui présentaient des difficultés à mémoriser.
Selon Payam Davdand, coauteur de l’étude, « l’environnement naturel (…) fournit aux enfants des opportunités uniques d’apprentissage que ce soit en matière d’engagement, de prise de risques, de découverte, de créativité, de maîtrise des situations, d’estime de soi. Il inspire une variété d’états émotionnels – comme l’émerveillement – et améliore les aptitudes psychologiques censées avoir une influence positive sur les différents aspects du développement cognitif ». À ces bienfaits sur le plan cognitif qui permettront à l’enfant d’affirmer sa personnalité et sa confiance en soi à travers la prise de risques, notamment, vient s’ajouter le développement sensoriel avec les couleurs et les odeurs de la nature, essentiel pour les tout-petits, entre autres.
Génération « d’intérieur »
Pourtant la réalité semble de plus en plus éloignée de cet état de faits. Dans son livre Comment élever un enfant sauvage en ville, l’auteur américain Scott D. Sampson parle de génération « d’intérieur ». Des enfants calfeutrés dans leur chambre ou devant les écrans de toutes sortes et des parents avec la peur de les laisser jouer dans le jardin ou au parc. Si la peur de l’insécurité est maintenant palpable, faut-il pour autant priver les enfants d’un bienfait considérable pour leur développement ?
Selon l’INVS (Institut de Veille Sanitaire), 39% des enfants ne jouent jamais dehors en période scolaire et seuls 50% des enfants pratiquent des jeux en plein air au moins deux jours par semaine. Alors, les conséquences ne se font pas attendre : troubles de l’attention, surpoids, problèmes de vue… Une étude australienne affirme même que les enfants auraient déjà perdu 25% de leurs capacités cardio-vasculaires en quarante ans.
Une éducation à la nature partout et pour tous
Alors, que faire ? Quand ils ont un jardin, les parents avertis intègrent dans le programme quotidien de leurs enfants, un quart d’heure ou une demi-heure de jeux extérieurs obligatoires après l’école. Après les devoirs, s’il fait beau, obligation de passer un peu de temps au jardin.
En milieu urbain, le jardin étant un luxe, le parc, s’il n’est pas trop éloigné, peut constituer un terrain de jeux même deux ou trois fois par semaine. S’il n’est pas toujours évident de trouver du temps pour les y emmener, les parents peuvent parfois se relayer au sein du quartier pour accompagner des petits groupes d’enfants.
L’environnement naturel (…) fournit aux enfants des opportunités uniques d’apprentissage que ce soit en matière de découverte, de créativité ou d’estime de soi. »
Mais à la maison même, il est aussi possible de créer du lien avec la nature avec des actions simples, telles que des plantations de fleurs, graines de radis, carottes ou herbes aromatiques dans une jardinière. Ou encore, avec le développement du tri sélectif et l’utilisateur du composteur de quartier. Si, au début, votre enfant est « choqué » par les odeurs végétales et les moucherons émanant du composteur, il sera ensuite le premier à vous rappeler de trier et hacher menu les épluchures, les coquilles d’œufs ou encore les filtres à café !
Le traditionnel Salon de l’Agriculture, qui se tient à Paris jusqu’au 5 mars, constitue actuellement un espace privilégié de découverte des animaux d’élevage pour les enfants. S’émerveiller devant un lapin, oser caresser une vache laitière ou un cochon, etc. permet aux enfants de savoir d’où viennent les aliments qu’ils retrouvent dans leur assiette.
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