Effet « Notre-Dame » : l’apprentissage dans l’artisanat d’art a le vent en poupe

Par Epoch Times avec AFP
4 décembre 2024 14:10 Mis à jour: 4 décembre 2024 18:16

Le nombre d’apprentis dans les métiers d’art du patrimoine bâti, comme dans la charpenterie ou la maçonnerie du bâti ancien, a fortement crû entre 2018 et 2023 selon un baromètre publié mardi par l’Institut supérieur des métiers, qui y voit un possible « effet Notre-Dame ».

Le nombre d’apprentis charpentiers a augmenté de 44% entre 2018 et 2023, et a presque doublé pour les maçons du bâti ancien ou les zingueurs.

Des charpentiers travaillent le bois d’une partie de la nouvelle flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris à Briey, dans l’est de la France, le 20 juillet 2023. (JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN/AFP via Getty Images)

Les métiers de niche comme les facteurs d’orgue et les vitraillistes ont également vu leurs effectifs, qui se comptent en dizaine d’apprentis par an, doubler, voire plus, en cinq ans.

Forte augmentation du nombre d’apprentis

L’augmentation du nombre d’apprentis dans les filières d’artisanat d’art s’inscrit dans un phénomène plus large : avec une réforme majeure en 2018 et l’introduction de subventions conséquentes au recrutement, le nombre d’apprentis toutes filières confondues a largement augmenté en France : de 317.000 en 2017 à 853.000 en 2023.

Mais à cette tendance, l’Institut supérieur des métiers et l’assureur Maaf voient s’ajouter un effet Notre-Dame, dont la reconstruction entamée en 2019 a pu faire naître des vocations.

La verrière française Flavie Vincent-Petit travaille au nettoyage et à la restauration des vitraux de la cathédrale Notre-Dame de Paris, dans son atelier de la ville de Troyes, dans le nord-est de la France, le 21 juillet 2022. (FRANCOIS NASCIMBENI/AFP via Getty Images)

« Notre-Dame a pu permettre de beaucoup parler de ces métiers de la création et des métiers d’art », a estimé auprès de l’AFP Catherine Elie, directrice de l’Institut supérieur des métiers, un centre de ressources et d’étude sur l’artisanat et les TPE créé par l’Etat.

Un menuisier de l’entreprise Allot est au travail le 7 octobre 2014 à Loudeac, dans l’ouest de la France. L’entreprise Allot, spécialisée dans le mobilier de luxe depuis 1812, emploie 24 personnes, des menuisiers et ébénistes aux sculpteurs et doreurs. (JEAN-SEBASTIEN EVRARD/AFP via Getty Images)

Le nombre d’apprentis couvreurs (+23% entre 2018 et 2023 pour les CAP), ébénistes (+31%) ou tailleurs de pierre (+40%) a également fortement augmenté.

Un couvreur zingueur français travaille le 24 août 2017 sur un toit en zinc d’un immeuble parisien avec, en arrière-plan, la tour Eiffel. (PATRICK KOVARIK/AFP via Getty Image)

« De nouvelles aspirations » pour ces métiers

« Il y a une crise du travail en France, et ces métiers avec du sens et de la passion correspondent à de nouvelles aspirations », estime Catherine Elie, qui a constaté que ces filières, parfois en tension, attirent de nombreux jeunes en reconversion.

Une tailleuse de pierre taille de nouvelles pierres dans le Stoneyard du Minster à York, dans le nord de l’Angleterre, le 18 avril 2019. – Les histoires de York Minster et de Notre-Dame se sont fidèlement suivies au fil des siècles. La cathédrale a été achevée en 1360 – 15 ans seulement après Notre-Dame – et partage les mêmes matériaux de construction et la même forme que sa cousine parisienne. (OLI SCARFF/AFP via Getty Images)

Les subventions à l’embauche d’alternants en danger

Nombre d’artisans s’inquiètent du projet gouvernemental de réduire les subventions à l’embauche d’alternants, jugeant difficile de recruter sans ces aides et alors même que l’apprentissage est omniprésent dans l’artisanat.

Début novembre, Joël Fourny, le président du réseau national des Chambres des métiers et de l’artisanat, estimait que le risque était « d’avoir des jeunes qui ne vont pas trouver d’emploi et qu’il faudra traiter sur le volet social, ce qui va également coûter de l’argent au lieu d’en économiser en baissant les aides ».

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