Les dates des prochaines élections législatives des 30 juin et 7 juillet prochains posent problème à nombre de Français qui partiront en vacances d’été, mais aussi aux mairies qui n’ont que peu de temps pour s’organiser et financer ces élections.
Dimanche dernier, l’annonce de la dissolution de l’Assemblée par Emmanuel Macron et, de ce fait, la mise en place d’élections législatives, aura fait l’effet d’une bombe, non seulement chez les politiques, mais chez nombre de citoyens qui souhaitent honorer leur devoir civique.
En effet, les dates des 30 juin et 7 juillet correspondent aux périodes de grands départs en vacances d’été pour les Français. Si l’élection présidentielle demeure le scrutin préféré des Français, cette fois-ci, la situation politique et sociale actuelle de la France semble motiver ses citoyens à se rendre aux urnes pour élire leur nouveau député.
Mais, comment faire quand les billets d’avions ou de train, les locations de vacances sont déjà prises, les emmenant loin de leur bureau de vote ?
C’est ainsi le cas de Jean-Luc, la soixantaine, qui part « trois semaines en Italie le 30 juin et tout est réservé », confie-t-il au micro de BFM TV. Estimant que la demande de procuration est trop lourde, le sexagénaire assume sa décision : « Tant pis ! C’est dommage mais je suis un peu déconnecté de la politique de toute façon ».
Juliette elle, sera déjà en vacances le 30 juin. Cette professeure d’histoire-géographie s’est sentie gagner par l’affolement en entendant l’annonce d’Emmanuel Macron : « C’est inconcevable pour moi de ne pas voter, surtout face à une telle urgence », martèle-t-elle sur BFM TV. Aussi, elle n’hésitera pas à écourter ses vacances afin de rentrer voter.
Pourtant, la solution de la procuration existe et a, de surcroît, été facilitée, puisqu’il n’est plus requis de se rendre au commissariat de police ou au tribunal pour faire la démarche, mais depuis son ordinateur, en ligne, si on est détenteur d’une identité numérique certifiée sur France identité.
Parallèlement, pour les personnes ne disposant pas de proches à qui confier leur procuration, il existe maintenant le Plan Procu, plateforme de « rencontres démocratiques », permettant de trouver et sélectionner un citoyen qui se chargera de voter à votre place. L’ONG « A Voté » est à l’origine de la création de cette plateforme qui met en relation des électeurs ayant besoin d’une procuration avec des citoyens prêts à voter à leur place afin de faciliter l’accès aux urnes.
Si l’initiative interroge certains qui craignent que leur procuration ne tombe dans des mains malveillantes, on note tout de même une hausse significative des consultations de la plateforme. « Nous avons observé un pic avec plus de 80.000 connexions et plus de 2000 inscriptions », affirme l’ONG sur Le Parisien.
Des mairies débordées entre mariages, fêtes de fin d’année scolaires et… élections législatives
Dans un communiqué diffusé ce lundi 10 juin, l’Association des Maires de France tire la sonnette d’alarme concernant les conditions d’organisation de ce scrutin. L’AMF « regrette que, ni les modalités pratiques de mise en œuvre de sa décision, ni la pression qu’elle fait peser sur les communes n’aient été prises en compte ».
L’association des édile français alerte ainsi sur « le calendrier choisi », dans un contexte exceptionnel « où les communes sont sollicitées par les activités touristiques estivales, l’organisation de nombreuses manifestations liées aux Jeux olympiques et paralympiques et le début des congés scolaires annuels. »
Dans les faits, depuis lundi, les élections européennes à peine terminées, les équipes municipales doivent s’organiser et adapter leurs programmations pour cette période, habituellement déjà intenses avec les mariages, les fêtes de fin d’année scolaire ou encore l’organisation du début des centres de loisirs dans les écoles ou en mairie.
« Certaines familles ont prévu de réserver des salles municipales qui sont en fait les bureaux de vote, notamment pour des mariages. Ici nous avons donc trois mariages qui sont annulés. Les familles sont dévastées, mais ce sont aussi des conséquences financières, car cela nous coûte beaucoup d’argent. Et cela a aussi des conséquences sur notre emploi du temps, puisqu’en juillet, nos personnels sont souvent en vacances», témoigne Georges Cristiani, maire (SE) de Mimet,et président des maires des Bouches-du-Rhône, sur CNews.
Outre la gestion des événements et les possibles annulations, les maires sont confrontés au problème des assesseurs et bénévoles, chargés habituellement d’assurer le scrutin dans les différents bureaux de vote.
« Les présidents de bureau de vote ont déjà contacté leurs habitués, ils répondront présents », se félicite ainsi Frédéric Augis, maire Les Républicains de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire).
Mais, tous n’ont pas cette chance, comme le déplore Richard Mallié, maire (SE) de Bouc-Bel-Air, dans les Bouches-du-Rhône, sur CNews : « Comme le président de la République a décidé de tuer les partis politiques, nous n’avons plus de militants, donc nous n’avons plus d’assesseurs. Il faut donc qu’on paye des gens pour faire le rôle d’assesseur. On a décidé, en haut, de faire les choses, sans demander aux gens qui eux, ont les pieds dans la glaise, et je trouve cela scandaleux ».
Si les mots « adaptation » et « réorganisation » reviennent dans les mairies, les municipalités l’assurent, elle seront prêtes. « On a la chance d’avoir une belle administration, c’est la magie de la France. Une administration qui s’adapte et qui se dit ‘on va y arriver' », s’enthousiasme ainsi Frédéric Augis.
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