La reprise de l’emploi aux États-Unis est aussi impressionnante que son effondrement attribuable aux mesures du confinement.
En avril dernier, j’ai publié un article indiquant que le marché du travail américain peut reprendre rapidement. Cependant, très peu de gens se seraient attendus à ce que le taux de chômage ne soit que de 8,4 % en août après avoir grimpé à près de 15 % au milieu de la pandémie.
Cela signifie que le taux de chômage américain a été, en août 2020, inférieur à ce que les analystes ont prévu pour la fin de cette année. Même le taux du sous-emploi (U-6) est passé de 22,8 % à 14,2 %.
Depuis la réouverture de l’économie, les États-Unis ont récupéré près de 11 millions d’emplois, le nombre de demandes d’allocations de chômage a rapidement chuté de 25 à 13,25 millions, tandis que l’emploi à temps plein est en forte hausse.
Même en reconnaissant le fait qu’il y a encore beaucoup de travail à faire pour retrouver les niveaux d’emploi record de février 2020, à ce rythme les États-Unis seraient en mesure de revenir à ces niveaux d’emploi record d’ici le premier trimestre 2021 – beaucoup plus vite qu’à la date (2023) estimée par la Réserve fédérale américaine. On pourrait se rappeler que les estimations du chômage de la Réserve fédérale ont été marquées par le pessimisme, en particulier au cours des trois dernières années.
Ce que l’Amérique doit faire pour récupérer les emplois, retrouver la croissance des salaires réels et la voie du plein emploi est à la fois facile et difficile. Les États-Unis doivent réduire la paperasserie et les charges bureaucratiques qui pèsent sur la création de nouvelles entreprises, alléger les charges réglementaires et fiscales qui empêchent la transformation des petites et moyennes entreprises en grandes sociétés, et maintenir un système fiscal attrayant qui incite à l’investissement, au rapatriement des capitaux et stimule la création d’emplois.
Tout le monde peut le comprendre. Alors pourquoi est-ce difficile ? Parce que nous sommes en pleine campagne présidentielle américaine, il y a trop de propositions malavisées de la gauche qui réclament des impôts plus élevés, plus d’interventionnisme de la part du gouvernement et plus de charges réglementaires. Il semble que de nombreux politiciens ne peuvent pas tirer les leçons des erreurs de la zone euro.
Une hausse des impôts et un plus grand interventionnisme ne permettront pas d’améliorer les services publics et de renforcer les finances publiques. La zone euro est la preuve que la hausse d’impôts a conduit la plupart des pays européens à des niveaux d’endettement et de chômage historiquement élevés, alors que les services publics ne se sont pas améliorés. Le problème du déficit budgétaire n’est pas résolu en augmentant les impôts, mais en réduisant les dépenses inutiles. Avec l’augmentation de la charge fiscale, la croissance est plus faible, la création d’emplois est moins rapide et le déficit reste obstinément élevé lors des périodes marquées par une crise, car les dépenses augmentent plus vite que les recettes.
La semaine dernière, lors de la présentation du dernier plan de relance de l’économie française, le Premier ministre français Jean Castex a annoncé « qu’il n’y aura pas de hausse d’impôts ».
« Nous ne reproduirons pas l’erreur de procéder à des hausses de la fiscalité qui affaibliraient notre croissance et enverraient des signaux négatifs tant aux ménages qu’aux entreprises », a-t-il déclaré.
La France a l’une des charges fiscales les plus élevées au monde et souffre de stagnation qui dure depuis deux décennies, de déficits élevés et de réductions constantes de la fonction publique en raison de la non-viabilité de ses finances. Les États-Unis ne doivent pas tomber dans le piège dont la France essaie lentement de sortir.
La meilleure politique sociale consiste en une forte création d’emplois et une augmentation des salaires. Les prestations sociales ne rendent pas une société plus prospère et la conduisent, en fin de compte, à la stagnation.
La reprise de l’emploi aux États-Unis a été une surprise positive pour la plupart des commentateurs, mais l’objectif du plein emploi ne sera pas atteint en freinant la création d’emplois et les investissements. On est dans la période où aucun politicien ne devrait faire autre chose que d’écouter les employeurs, les investisseurs et les entreprises. Copier les erreurs européennes n’est pas seulement inutile, c’est irresponsable.
Le Dr Daniel Lacalle est le principal économiste de la société de gestion d’actifs Tressis et auteur de Freedom or Equality, Escape From the Central Bank Trap et Life in the Financial Markets.
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