Le dirigeant centriste, Benny Gantz, rival du Premier ministre Benjamin Netanyahu, doit être mandaté lundi par le président israélien pour former un gouvernement, et tenter de sortir le pays d’une longue crise politique, au moment il doit faire face à la pandémie du nouveau coronavirus.
Au terme des consultations entamées dimanche avec les représentants des partis élus au Parlement à l’issue des législatives du 2 mars, « 61 députés ont recommandé Benny Gantz, contre 58 députés » pour M. Netanyahu, a indiqué le bureau du président dans un communiqué.
Ce vote est un revers pour le chef du parti de droite Likoud, Premier ministre le plus pérenne de l’histoire d’Israël. Mais il ne signale pas forcément la fin de son règne: dimanche soir, le président Reuven Rivlin a convoqué d’urgence MM. Netanyahu et Gantz et appelé les deux rivaux à former un gouvernement d’union « le plus tôt possible », afin de se concentrer sur la lutte contre la propagation du nouveau coronavirus en Israël, où 250 cas de contamination ont été recensés et où des dizaines de milliers de personnes sont confinées.
Ces discussions n’ont pas abouti et doivent se poursuivre, selon un communiqué commun du Likoud et de « Bleu-Blanc », le parti de Benny Gantz.
Le coronavirus la clé d’un accord
Pour le commentateur politique Nahum Barnea, « le coronavirus est la clé d’un accord ». « Si les prévisions pessimistes sont correctes, la chose intelligente à faire (pour Benjamin Netanyahu) est de prendre acte et de s’asseoir à coté de « Bleu-Blanc » dans un gouvernement ».
En Israël, il est nécessaire d’être soutenu par 61 des 120 membres du Parlement pour constituer un cabinet, et le feuilleton politique dure désormais depuis près d’un an.
A l’issue des précédentes élections d’avril et septembre 2019, aucun bloc n’était en effet parvenu à atteindre ce seuil.
Bien que devancé par le Premier ministre sortant le 2 mars, M. Gantz, un ancien chef d’état-major de l’armée, a obtenu le soutien de la « Liste unie » des partis de la minorité arabe israélienne (15 sièges), qui l’ont recommandé auprès de M. Rivlin, ainsi que celui du parti de droite nationaliste laïque Israël Beiteinou d’Avigdor Lieberman.
Malgré cela, il n’est pas certain que M. Gantz parvienne à former un gouvernement du fait des divergences entre ses soutiens -M. Lieberman a par le passé refusé de participer à un gouvernement soutenu par les partis arabes israéliens.
Dans ce cas, le président Rivlin pourrait chercher « à accentuer la pression » tant sur M. Gantz que M. Netanyahu « pour qu’ils envisagent un gouvernement d’union », selon Gideon Rahat, professeur à l’Université hébraïque de Jérusalem.
Le président prononcera son discours dans un hémicycle vide
A l’issue des deux précédents scrutins, M. Gantz avait refusé de participer à un ouvernement dirigé par M. Netanyahu.
M. Netanyahu appelle lui depuis plusieurs jours à la formation d’un gouvernement d’union nationale sous sa direction, en arguant de la nécessité de répondre à la crise du nouveau coronavirus.
Premier chef de gouvernement de l’histoire d’Israël à être mis en examen en cours de mandat, Benjamin Netanyahu clame en outre son innocence et se dit victime d’une « chasse aux sorcières ».
Son procès, qui devait s’ouvrir mardi, a été reporté de deux mois « au vu de la propagation du coronavirus et selon les instructions limitant le travail des tribunaux », a annoncé le tribunal de Jérusalem.
Une seule chose est acquise: lundi, les 120 membres de la 23e Knesset (parlement) prêteront serment et prendront officiellement leurs fonctions.
La direction de la Knesset a annoncé que les députés prêteraient serment trois par trois et que, conformément aux directives du ministère de la Santé, Il n’y aura « pas plus de 10 personnes en même temps dans la salle plénière ».
Le président Rivlin prononcera son discours dans un hémicycle quasi désert, en présence seulement de Benny Gantz, Benjamin Netanyahu et Yuli Edelstein, le président du Parlement.
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