Disparition volontaire ou inquiétante ? À Maché, petit bourg de Vendée, Karine Esquivillon, 54 ans, n’a plus donné signe de vie depuis bientôt deux mois. Seul son téléphone a été découvert dans un fossé par le maire de la commune.
Les gendarmes de la section de recherches de Nantes ont lancé le 9 mai un appel à témoins pour tenter de retrouver cette mère de cinq enfants, Karine Esquivillon épouse Pialle, qui n’a plus donné « aucune nouvelle » depuis le 27 mars. Ils agissent dans le cadre d’une information judiciaire pour « enlèvement et séquestration » ouverte le 17 avril par le parquet de La Roche-sur-Yon.
Elle aurait quitté « volontairement » le domicile
Le mari de la disparue, Michel Pialle, se dit quant à lui convaincu que la quinquagénaire a quitté « volontairement » leur domicile de Maché. Le couple vit séparé, mais sous le même toit, dans une sorte de colocation selon leur fille. Dans plusieurs interviews, M. Pialle assure que son épouse a profité d’une absence de sa part pour partir, emportant avec elle diverses affaires qu’elle avait préparées à l’avance, notamment de l’argent, son portefeuille, son sac à main et même un livret de famille. Il dit toutefois s’inquiéter qu’elle n’ait pas donné de nouvelles. « Si elle veut faire sa vie, qu’elle nous le dise. Au moins, on sera rassuré, on pourra commencer à travailler », a-t-il ainsi déclaré à Europe 1. Plusieurs enfants ainsi que la sœur de la disparue ont pris la parole dans les médias pour dire leurs doutes et leur inquiétude.
APPEL À TÉMOINS I La gendarmerie recherche activement Madame Karine ESQUIVILLON épouse PIALLE.
Âgée de 54 ans, cette personne a disparu depuis le 27 mars 2023 vers 16 heures 30, lieu-dit La Malnoue à MACHÉ (85). pic.twitter.com/FSZksLmzpa— Gendarmerie des Deux-Sèvres (@Gendarmerie_079) May 23, 2023
« Ça lui ressemble pas »
« Partir volontairement, comme ça, du jour au lendemain, sans prévenir, sans donner de raison, ça lui ressemble pas », a témoigné mercredi sur BFMTV l’une de ses filles, Eva-Louise, qui espère « un signe » de vie de sa mère. Et défend son père, qui se dit l’objet d’une campagne de calomnies sur sa page Facebook et a annoncé son intention de porter plainte pour « harcèlement et diffamation ».
Michel Pialle, interrogé par l’AFP, se dit « épuisé ». Par l’« inquiétude qui est plus forte chaque jour qui passe » et par les nombreuses sollicitations médiatiques. Cet ancien architecte, qui vend des objets d’art en ligne, souhaite faire une « pause médiatique » de une à deux semaines. « J’ai besoin de protéger et de bien m’occuper de mes enfants », plaide-t-il.
Le téléphone portable retrouvé dans un fossé
La disparition de Karine Esquivillon suscite d’autant plus de questions que son téléphone mobile a été retrouvé le 9 avril dans un fossé par le maire de Maché, Frédéric Rager, près d’une aire de covoiturage. L’appareil était encore chargé, mais dépourvu de carte SIM, a expliqué à l’AFP le maire, qui ne croit pas possible qu’il ait pu séjourner à cet endroit pendant près de deux semaines car « il ne portait absolument aucune trace d’humidité ». C’est une photo d’une fille de la famille, découverte glissée dans l’étui au dos du téléphone, qui a permis à M. Rager de faire le lien avec Karine Esquivillon, dont il ignorait à l’époque la disparition.
Une famille sans histoire
La famille Pialle était selon lui sans histoire et ne faisait guère parler d’elle à Maché, où elle était installée depuis 16 ou 17 ans. Dans le bourg, les rares personnes connaissant les Pialle et acceptant de s’exprimer décrivent une famille discrète et peu impliquée dans la vie de la commune.
L’épicier du village, Christophe Beilvaire, dit bien connaître le père de famille. « Je n’ai rien de mal à dire sur lui et ses enfants ont l’air très heureux à ses côtés », témoigne-t-il à l’AFP. « Il faut arrêter d’accuser une personne sans la connaître. »
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