Fin septembre, Nextdoor ouvre un second espace à La Défense, avec 450 colocataires répartis sur 4 200 m2. La filiale de Bouygues part à la conquête du quartier d’affaires, avec l’objectif d’incarner l’alternative à l’immobilier de bureaux standard.
Pourriez-vous présenter Nextdoor ?
L’immobilier tertiaire trop cher empêche beaucoup de jeunes entreprises et d’entrepreneurs de développer leurs activités ; au-delà des loyers trop élevés, des garanties demandées démesurées et de leurs impacts sur la trésorerie, le bail commercial traditionnel ne répond plus à leurs impératifs de flexibilité. Et les acteurs traditionnels de l’immobilier ne font rien pour que cela change. C’est de ce constat qu’est né Nextdoor : nous avons créé une nouvelle génération d’espaces de travail (espaces de coworking, bureaux dédiés, salles de réunions) sur de grandes surfaces (3 à 10 000 m2), très accessibles, au cœur de grandes métropoles.
Dans le détail, nous avons quatre engagements : avant tout la flexibilité, à travers un contrat mensuel par collaborateur qui évolue selon les besoins de l’entreprise ; le service est tout compris pour les colocataires (impôts, taxes, charges, services IT, téléphone, accueil, entretien, …) ce qui permet à nos clients de se consacrer entièrement à leur business ; un prix accessible qui revient en moyenne 30% moins cher par poste que l’offre classique d’un bail traditionnel. Enfin, la convivialité, qui est au cœur de notre offre, avec l’organisation de nombreux événements professionnels et festifs.
Ce dernier point est l’un de nos principaux moteurs de différentiation, un atout business réel pour nos colocataires. Dans nos espaces, la communauté offre un puissant levier de business. Nous mettons tout en place pour favoriser une certaine mixité de profils professionnels et d’entreprises. Mais travailler dans un même lieu ne suffit pas à créer de l’activité : nous avons ainsi une équipe dédiée pour animer en permanence les espaces et multiplier les opportunités de rencontres et d’interactions entre colocataires, susceptibles de créer l’intérêt, la confiance et l’envie de faire des projets ensemble, ainsi qu’avec des grands groupes extérieurs et clients potentiels de nos colocataires.
Au final, de l’avis de nos colocataires, Nextdoor est une nouvelle génération de lieux de vie au travail, à la fois efficaces et professionnels, et en même temps sympas et chaleureux, où il fait bon vivre au travail parce qu’ils réunissent toutes les conditions permettant à un entrepreneur de développer son activité tout en cassant les codes classiques du bureau.
Vous avez ouvert un espace à La Défense début septembre. Ce lieu est-il symbolique ?
Nous avons choisi de nous implanter à La Défense car c’est le plus grand pôle tertiaire d’Europe, beaucoup de grandes entreprises installées souhaiteraient y faire venir leurs écosystèmes d’entreprises partenaires. De plus, beaucoup de TPE, PME et start-up aimeraient pouvoir s’installer à proximité immédiate de leurs clients. C’est également pour nous l’opportunité de démontrer qu’on peut transformer l’image actuelle de La Défense, d’un immobilier statutaire, rigide et froid, en nouveaux lieux de vie au travail, agréables, créatifs, attractifs.
De plus en plus de Français choisissent de travailler en dehors des bureaux de leurs employeurs. Comment réagissent les entreprises à cette tendance ?
Le nomadisme comme tendance sociétale s’est bien installé dans le monde professionnel avec les nouveaux outils de communication et le télétravail. Il y a bien encore quelques réticences de la part des entreprises qui craignent de perdre le contrôle sur leurs salariés. Mais ce phénomène est aujourd’hui une réelle lame de fond et les entreprises ne peuvent pas continuer à imposer à leurs salariés de vieux modèles de travail, parce que leurs salariés ne sont plus les mêmes et leurs attentes ont évolué.
D’un côté, Internet, le portable et les réseaux sociaux ont bouleversé notre emploi du temps qui n’est plus réservé de 8h à 18h exclusivement au travail. On jongle en permanence entre boulot et vie personnelle tout au long de la journée, de telle sorte qu’un cadre de travail qui a tendance à nous couper de nos autres sphères sociales n’est pas fonctionnel et peut même se révéler contre-productif.
D’autre part, le bien-être au travail n’est plus considéré comme un luxe, mais il est devenu une nécessité pour les entreprises qui veulent rester compétitives, attirer et conserver les talents des nouvelles générations. Les entreprises ne peuvent plus ignorer les multiples dimensions de cette tendance (sociétale, technologique, managériale) qui modifient jusqu’à leurs business models. Beaucoup ont commencé à s’adapter. Même si on ne connaît pas encore tous les ingrédients de la recette du « comment », le bâtiment a le devoir d’accompagner cette mutation en évoluant en permanence avec les nouveaux besoins des entreprises. C’est aussi notre mission : contribuer à accompagner en permanence les changements des codes du travail et encourager un esprit libéré de l’entreprise.
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