Le ministre de l’Industrie Roland Lescure a estimé mercredi qu’on n’était « pas à deux semaines près », au lendemain de l’annonce d’un retard dans le chargement du combustible du réacteur EPR de Flamanville, compte tenu des nombreux déboires rencontrés par le chantier de ce réacteur nucléaire de nouvelle génération.
« Ça fait douze ans qu’on l’attend. J’allais dire, on n’est pas à deux semaines près », a lancé le ministre sur France Info, au lendemain des déclarations de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN, gendarme du nucléaire), qui a indiqué qu’elle lancerait « dans les prochains jours » la consultation du public sur le projet de décision de mise en service, pour quinze jours, voire 3 semaines, avant de prendre sa décision.
« Donc on verra d’ici la fin avril quelle est la décision de l’ASN », un préalable pour qu’EDF puisse charger les barres de combustible nucléaire dans le réacteur, « mais voilà, il restait deux semaines de travail, ça fait douze ans qu’on attend… », a déclaré M. Lescure.
« Démarrer une centrale nucléaire, ce n’est pas comme démarrer une Clio »
Jusqu’ici, le groupe EDF avait annoncé le chargement du combustible au 1er trimestre 2024, un objectif plusieurs fois répété. Pour l’heure, la date du « couplage », c’est-à-dire son raccordement au réseau, est maintenue à mi-2024, selon les dernières informations réglementaires d’EDF publiées en décembre 2023. Interrogé sur un maintien de ce calendrier, le ministre s’est montré très prudent : « démarrer une centrale nucléaire, ce n’est pas comme démarrer une Clio ou une 208, ça prend un peu plus de temps », a-t-il répondu.
« Ce qui, normalement, va se passer, c’est qu’on va charger le combustible, donc, si tout se passe bien après la consultation publique, donc d’ici la fin du mois d’avril. Ensuite il y a quelques mois de montée en puissance et ensuite la centrale tourne », a-t-il développé.
Si le démarrage se confirme à l’été 2024, il interviendra avec 12 ans de retard sur le calendrier prévu, pour une facture totale désormais estimée à 13,2 milliards d’euros, selon EDF, soit quatre fois le budget initial de 3,3 milliards d’euros. Interrogé sur un fonctionnement de la centrale avant la fin de l’année, le ministre a répondu : « j’espère bien, en tout cas, après douze ans, je l’espère bien », avant de « voir le verre à moitié plein ». « On l’a attendu pendant longtemps, cet EPR, il va tourner », a-t-il conclu, espérant « apprendre de ces leçons » pour construire les EPR2 prévus par Emmanuel Macron, dans le cadre de la relance de l’atome.
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