Les espions chinois seraient très actifs en Belgique, selon un rapport (pdf) publié cette année par le Service de sécurité belge, le VSSE. La capitale belge, Bruxelles, est le centre administratif de l’Union européenne.
« Les activités de la Chine en Belgique ne se limitent pas à l’espion classique qui vole des secrets d’État ou au pirate informatique qui paralyse une industrie ou un département gouvernemental essentiel depuis son PC », peut-on lire dans le rapport gouvernemental.
Au contraire, de nombreux collecteurs de renseignements chinois s’engagent « dans une zone grise entre le lobbying, l’ingérence, l’influence politique, l’espionnage, le chantage économique et les campagnes de désinformation ».
L’agence de sécurité soulève le problème de l’association étroite du régime communiste avec les intérêts des entreprises dans le pays. Il est donc extrêmement difficile d’identifier les capacités de renseignements susceptibles d’être exploitées.
« Cela crée un réseau complexe d’interactions, avec de nombreux acteurs étatiques et non étatiques qui entretiennent des liens avec la Chine », indique la VSSE. « C’est un jeu auquel la Chine est extrêmement habile. L’emprise que le gouvernement chinois et le Parti communiste chinois exercent sur les entreprises leur permet de les intégrer dans leur stratégie à long terme. »
Selon l’étude, de nombreux agents de renseignement du PCC ne sont pas du tout des employés du régime communiste, mais plutôt des particuliers chinois qui servent le gouvernement par affinité avec ce dernier, ou grâce à une persuasion et une manipulation subtiles de la part des autorités de l’État.
Les politiciens expriment leur inquiétude
Les conclusions de l’enquête ont suscité l’inquiétude de certains hommes politiques belges, comme le député flamand Kristof Slagmulder, du parti nationaliste flamand Vlaams Belang, dans la région néerlandophone de Flandre.
« Quand on pense aux espions, on pense souvent à des films comme James Bond, mais ce n’est pas vrai », écrit Kristof Slagmulder dans un récent article publié sur le site web du Vlaams Belang. « Il s’agit souvent de diplomates, de lobbyistes, de journalistes, d’employés, d’entreprises ou même d’étudiants qui recueillent activement des informations à transmettre à un agent de renseignement. »
« La Chine développe activement un réseau pour assurer son influence en Europe », poursuit-il. « Il n’est donc pas inconcevable que des étudiants soient également utilisés à cette fin. »
Le député flamand demande une enquête sur le rôle potentiel que les étudiants chinois en Belgique pourraient jouer dans les efforts d’espionnage du PCC. Il fait remarquer que les autorités négligent souvent ce type de ressortissants chinois.
« Cela peut sembler innocent et subtil, mais en période de conflit, toutes les armes peuvent être utilisées pour mettre un pays à genoux. Nous devons donc veiller à la sécurité de nos connaissances et œuvrer activement en faveur d’un enseignement supérieur flamand plus sûr en optimisant, voire en renforçant, les procédures applicables aux étudiants chinois. »
Aucun poste de police chinois
En septembre 2022, un article de Safeguard Defenders indique que des agents du régime chinois opèrent clandestinement dans des pays du monde entier, utilisant des postes de police secrète comme base d’opérations pour surveiller les dissidents chinois, et même contraindre les expatriés chinois à retourner en Chine.
Un rapport actualisé intitulé « Patrol and Persuade » (Patrouiller et persuader), publié en décembre 2022, met davantage en lumière l’ampleur du réseau et la manière dont les accords conjoints ont permis au régime chinois d’étendre ses activités policières transnationales dans le monde entier.
Ce dernier rapport montre qu’il existe quelque 102 postes de police à l’étranger gérés par la Chine dans 53 pays du monde. Certains postes ont même été mis en place avec l’aide des pays hôtes.
Toutefois, la Belgique ne figure pas actuellement sur la liste des pays européens où des postes de police chinois sont en activité.
Démantèlement du dispositif du PCC à l’étranger
Après la publication du premier rapport, le régime a nié l’existence de postes de police non déclarés à l’étranger et a qualifié ces allégations de tentative de salir la réputation de la Chine.
Cependant, les défenseurs des droits de l’homme ont déclaré que, bien que Pékin ne soit pas directement responsable de ces postes, « certaines déclarations et politiques commencent à montrer une orientation plus claire de la part du gouvernement central en encourageant leur création et leurs politiques ».
Le rapport initial a suscité des enquêtes dans au moins 14 pays à ce jour.
L’Irlande et les Pays-Bas ont fermé les postes de police chinois découverts sur leur territoire, et des enquêtes sont en cours en Espagne. Le Canada a déposé des plaintes officielles auprès de l’ambassadeur de Chine à la suite d’informations faisant état de l’existence de postes de police chinois non officiels au Canada.
En avril, deux hommes ont été arrêtés à New York pour avoir prétendument exploité un poste de police secret à Manhattan pour le compte du régime communiste chinois. Ces arrestations s’inscrivent dans le cadre de plusieurs affaires mettant en cause plus de 40 agents chinois pour leur participation présumée à diverses opérations d’intimidation et de propagande transnationales du régime communiste.
Selon les documents judiciaires, les deux hommes qui ont été arrêtés avaient géré une association chinoise locale qui organisait des bus remplis de partisans pro-Pékin pour se rendre à Washington et servir de contre-manifestants lors du voyage de Xi Jinping en 2015.
« L’arrestation des agents du Parti communiste chinois impliqués dans la mise en place du poste de police illégal du PCC à New York est une petite mais importante victoire pour la souveraineté américaine et les dissidents fuyant l’oppression qui ont fait de l’Amérique leur maison », a déclaré le représentant Michael Gallagher (Parti républicain, Wisconsin) à Epoch Times.
« Les tactiques mafieuses du PCC – surveillance, harcèlement, chantage, agression et persécution des parents âgés, des conjoints et des enfants en Chine – ne peuvent être tolérées en Amérique. »
« Les États-Unis doivent rester un refuge contre la persécution, et non un terrain de chasse pour les dictateurs. »
Eva Fu a contribué à cet article.
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