Première grande vedette de l’AS Saint-Étienne, Rachid Makhloufi a été l’une des figures fondatrices du football algérien qu’il a contribué à lancer sur la scène internationale. Il a quitté la France en 1958 pour constituer une équipe du FLN.
Ce meneur de jeu et buteur, originaire de Sétif, est alors en lice pour partir à la Coupe du monde en Suède, où l’équipe de Raymond Kopa et Just Fontaine prendra la troisième place. Champion du monde militaire avec la France en 1957, il a déjà été sélectionné quatre fois avec les A.
Mais au printemps 1958, il décide de passer clandestinement la frontière suisse. L’équipe qu’il aide à fonder dispute des matches amicaux à travers le monde pour appuyer la cause algérienne jusqu’à son indépendance en 1962.
Dans l’Hexagone, Makhloufi, mort à l’âge de 88 ans, a été l’un des grands acteurs de la montée en puissance de l’AS Saint-Étienne, où il est arrivé à l’âge de 18 ans, en 1954, sur la recommandation de l’entraîneur de l’époque, Jean Snella (1950-1959).
Il obtient trois fois l’Étoile d’or France-Football de meilleur joueur
Rapidement reconnu comme l’un des grands espoirs du club, il joue un rôle important dans le premier titre stéphanois en 1957 en marquant 25 buts. Premier buteur de l’histoire européenne des Verts à Ibrox Park contre les Glasgow Rangers (1957), il forme alors un trio offensif efficace avec le Camerounais Eugène Njo Lea et le Néerlandais Kees Rijvers.
Après l’époque FLN, Makhloufi joue pour le Servette Genève entre janvier 1961 et juin 1962 et gagne un titre de champion de Suisse, puis il revient en décembre 1962 à Saint-Étienne, alors en D2.
Il remporte trois autres championnats (1964, 1967, 1968) avec les Verts et la Coupe de France en 1968, contribuant cette année-là au premier doublé Coupe-championnat du club stéphanois. Il obtient trois fois l’Étoile d’or France-Football de meilleur joueur du championnat (1964, 1966, 1967).
Rachid Makhloufi termine son parcours de joueur à Bastia (1968-1970).
Il devient ensuite sélectionneur de l’Algérie à trois reprises en 1971-1972, de 1975 à 1979 et au Mondial-1982, au cours duquel les Fennecs battent l’Allemagne (2-1) avant d’être éliminés injustement de la compétition, en raison notamment du « match de la honte » arrangé entre l’Autriche et l’Allemagne.
Makhloufi a continué à oeuvrer pour son sport au sein de la Fédération algérienne de football, dont il a été brièvement président, et de la Confédération africaine (CAF). Il a notamment participé à la création de plusieurs écoles de football.
Les larmes stéphanoises coulent.
Un grand homme, un immense footballeur s’en est allé.Rachid Mekhloufi n’est plus, mais son héritage ne nous quittera jamais. 🖤 pic.twitter.com/kKmcPcDwec
— AS Saint-Étienne (@ASSEofficiel) November 8, 2024
En 2013, il avait été nommé « ambassadeur à vie » de l’AS Saint-Étienne, dont il reste le deuxième buteur avec 152 buts, derrière Hervé Revelli (213).
« Pour l’éternité, Rachid Mekhloufi a rejoint Robert Herbin, Georges Bereta, André Fefeu, Salif Keita et Kees Rijvers, enlevés dernièrement à l’affection des leurs, autant de joueurs, exemplaires et talentueux tout à la fois, qui auront laissé une trace indélébile dans la mémoire collective du Peuple Vert », souligne l’AS Saint-Etienne dans son communiqué diffusé vendredi soir en hommage à cet « esthète du ballon rond ».
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