Hospitalisé pour une maladie rare à l’hôpital Clemenceau de La Garde, un homme est décédé le 26 décembre dernier et son épouse n’a pas pu l’accompagner jusqu’à la fin, en raison des mesures sanitaires draconiennes de l’époque. Aujourd’hui, elle cherche surtout à comprendre la situation.
En raison d’une amylose (une maladie rare attaquant tous les organes) détectée il y a neuf ans, Jean-Pierre, un octogénaire, a dû subir de nombreuses hospitalisations. Il avait été transféré à l’hôpital Clemenceau de la cité provençale de La Garde, spécialisé en gériatrie. Si tout allait bien au départ, après un changement de médecin, « tout s’est gâté », raconte son épouse à Var-Matin. D’ailleurs, durant l’hospitalisation de son mari, elle n’a jamais vu le médecin en question.
« Mon mari est mort, ligoté sur son lit »
« Le personnel était formidable et il l’est resté jusqu’au bout », tient à préciser auprès de Var-Matin Michèle, la femme de Jean-Pierre. Pour autant, elle déplore la manière dont les événements se sont déroulés et cherche à comprendre. Michèle explique au quotidien régional que mi-décembre de l’année dernière, l’état de santé de son époux s’est subitement dégradé et « elle n’a plus accès à sa chambre individuelle de l’hôpital », en raison du Covid.
Même si « tout le monde » était triplement vacciné, « il a fallu se battre ferme », mais l’hôpital avait alors expliqué à Michèle « que seul un état ‘en fin de vie’ justifiait une visite ». Or, elle considérait que c’était le cas et souhait simplement « accompagner son époux dans ses derniers jours ». Elle s’est donc demandé à juste titre pourquoi cet état de fin de vie « a-t-il été nié par le médecin ».
Mais l’hôpital rétorque à Michèle que « tout était maîtrisé ». Malheureusement, elle est rapidement appelée pour se rendre au chevet de son mari en toute hâte, l’état de ce dernier s’étant subitement dégradé. « Je le découvre les yeux clos. Il ne pouvait ni parler, ni manger, ni boire. Finalement, mon mari est mort, ligoté sur son lit, alors que, cinq jours plus tôt, il était considéré dans un ‘état maîtrisé’ », s’est indigné la femme de l’octogénaire.
« C’est de la maltraitance, voire de la cruauté »
Jean-Pierre est décédé le jour de ses 83 ans, le 26 décembre 2021, et Michèle et les siens n’ont reçu aucun mot de réconfort de la part du médecin qui s’occupait alors de son mari. Mais ce que veut la veuve par-dessus tout, c’est comprendre ce qu’il s’est réellement passé et de quel traitement son mari a bénéficié.
Michèle a donc réclamé une copie du compte rendu d’hospitalisation de Clemenceau, étant donné que ni elle, ni le médecin traitant de son mari, n’y ont eu accès. Décidée à « partir en guerre », elle compte se mettre en lien avec des élus ainsi que l’ARS.
Michèle déplore le fait que les personnes malades, « qui sont en hôpital gérontologique », se retrouvent « privées de tout contact humain en dehors de celui des soignants ». « Ces personnes, souvent en détresse, et pour certaines constamment alitées, sont condamnées en période Covid à ne voir aucun membre de leur famille. Ainsi, on leur évite sans doute de mourir de la Covid, mais on les condamne, comme on l’a fait dans les Ehpad précédemment, à mourir dans la solitude, l’ennui et le chagrin », s’est encore désolée Michèle, qui considère cela comme de la « maltraitance, voire de la cruauté ».
Des visites évaluées en fonction du « rapport bénéfices-risques »
Le centre hospitalier qui gère l’établissement gérontologique de La Garde a quant à lui avancé une période Covid « terrible pour tout le monde ». Il a en outre expliqué que les visites, qui « se déroulent dans un cadre très strict », sont autorisées. « Quant au compte-rendu d’hospitalisation, il suffit d’une demande écrite et motivée au directeur pour l’obtenir. C’est une obligation qui s’ajoute à la réglementation et fait partie d’un pan de l’évaluation de la haute autorité de santé. Nos établissements sont d’ailleurs certifiés A », a-t-il encore stipulé, ainsi que le rapporte Var-Matin.
Et si les visites sont automatiques dans le cas de « fin de vie », elles sont néanmoins fondées sur « une appréciation médicale et une évaluation du rapport bénéfices-risques par rapport à la personne hospitalisée et les autres résidents » et chaque médecin apporte son appréciation personnelle. Le porte-parole de l’hôpital a encore indiqué que l’établissement faisait peut-être face à un cluster à ce moment-là. « Nous subissons beaucoup d’impondérables liés à la pandémie. Mais nous comprenons que cela soit très mal vécu lorsque l’on est impacté à titre personnel », a-t-il conclu.
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