La contamination du président Trump, son hospitalisation, la manière scandaleusement partiale dont les médias, pour la plupart, couvrent l’actualité des États-Unis, ont occulté quelques nouvelles économiques importantes. D’abord, les chiffres de l’emploi. L’économie américaine a créé 877.000 emplois nouveaux (en septembre) et le taux de chômage a baissé de 8.4 % à 7.9 % (fin septembre) ce qui constitue une assez forte réduction dans le contexte de l’ouverture (après confinement) de plusieurs États. On le voit dans les différences de taux de chômage qui vont du simple au double : Phoenix (5,9%) et Dallas (6,3%) contre Los Angeles (15%), New York City (13 %) ou Chicago (11,7%). Le taux de chômage a baissé dans 41 États et les salaires ont augmenté dans 40. A souligner aussi le rebond impressionnant de l’indice de confiance des consommateurs, un record depuis 17 ans !
Même si les créations d’emplois ont été moins importantes qu’au mois d’août (1.5 millions), la reprise économique est considérée comme forte et devrait le rester à condition que le pays ne reste plus confiné et continue à s’ouvrir complètement. Le chômage serait probablement encore plus bas si plusieurs États démocrates ne maintenaient pas leur économie fermée, telle la Californie où le parc Disneyland vient d’annoncer le licenciements de 28 000 employés, alors que le parc de Floride, lui, fonctionne normalement. Rappelons qu’en France, depuis les années 1990, un taux à 7.9 % est considéré comme pratiquement un succès !
Selon l’enquête de la @federalreserve, l’économie américaine de 2016 à 2019 sous @realDonaldTrump n’a pas du tout profité aux riches mais aux ménages américains modestes et moyens, d’où la réduction des écarts de richesses. #Trump
https://t.co/tjr5ZyOI5t— Nicolas Lecaussin (@N_Lecaussin) October 6, 2020
D’autres statistiques auraient dû (aussi) attirer l’attention des journalistes et des observateurs. La Réserve fédérale a publié lundi son enquête sur les revenus des consommateurs, enquête qu’elle publie tous les trois ans. Elle donne un aperçu de la dette, du revenu et de la richesse des ménages américains dans tous les groupes démographiques. Principales informations : les revenus réels médians ont augmenté de 5% de 2016 à 2019. Entre 2016 et 2019, ceux des ménages blancs, riches et diplômés d’université ont connu une croissance relativement moindre que ceux des autres groupes. La Fed observe que « plus généralement, les écarts de revenus entre les familles titulaires d’un diplôme universitaire et celles qui n’en ont pas ont diminué ». Le revenu médian réel a augmenté de 9% pour les Américains qui n’ont pas terminé leurs études secondaires et de 6,3% pour ceux qui ont un diplôme d’études secondaires. Il a diminué de 2,3% pour ceux qui ont un diplôme d’études supérieures. La Fed souligne également une richesse croissante chez les Américains à faible revenu. La valeur nette (actifs moins dette) a augmenté de 32,5% dans le quintile de revenu le plus bas et de 30,7% dans le deuxième plus bas, tout en diminuant légèrement dans le quintile supérieur.
La hausse des revenus a rendu l’accession à la propriété plus abordable. Dans l’ensemble, l’achat de logements a diminué pendant la présidence Obama malgré des taux d’intérêt proches de zéro, mais il a augmenté de 1,4 point de pourcentage de 2016 à 2019, y compris chez les Hispaniques (1,8 point) et les Noirs (2,3 points). La croissance économique et le boom des entreprises ont contribué aussi à l’augmentation des participations dans les entreprises, en particulier chez les Noirs (+ 138%), les Hispaniques (+ 63%) et les Américains sans diplôme d’études secondaires (+ 104%).
Selon l’enquête de la FED et contrairement aux clichés, l’économie américaine de 2016 à 2019 (avant la pandémie) n’a pas du tout profité aux riches mais aux ménages américains modestes et moyens, ce qui a contribué à la réduction des écarts de richesses.
Article de Nicolas Lecaussin avec l’aimable autorisation de l’IREF
Directeur de l’IREF, Nicolas Lecaussin est diplômé de Sciences-po Paris, ancien président de l’iFRAP (Institut Français de Recherche sur les Administrations Publiques), fondateur de l’association Entrepreneur Junior et auteur de plusieurs ouvrages sur le capitalisme, l’Etat et les politiques publiques.
Auteur de plusieurs ouvrages dont : Cet Etat qui tue la France (Plon, 2005), L’absolutisme efficace (Plon, 2008), Au secours, ils veulent la peau du capitalisme ! (First Editions, 2009), A quoi servent les riches, coauteur (Lattès, 2012), L’obsession antilibérale française, Anti-Piketty, coauteur (libréchange, 2015).
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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