Selon un sondage EuroTrack réalisé par OpinionWay pour Les Échos, le Rassemblement national serait crédité de 28% des voix si les élections européennes avaient lieu ce dimanche.
À un peu plus de six mois des prochaines élections au Parlement européen, la liste du RN menée par Jordan Bardella caracole largement en tête avec 28% des intentions de vote.
Dans ces intentions de vote, elle est suivie, 9 points derrière, de la majorité présidentielle avec 19% des voix, bien que celle-ci n’ait pas encore fait connaître sa tête de liste.
Une « élection de mi-mandat »
« Ce n’est pas très étonnant car l’année 2023 a été difficile pour l’exécutif avec la réforme des retraites et les popularités d’Emmanuel Macron et d’Élisabeth Borne sont basses », décrypte ainsi Bruno Jeanbart, le vice-président d’OpinionWay, sur Les Échos.
Le quotidien rappelle qu’en 2019, à la veille des scrutins européens, l’écart entre le RN et Renaissance n’était que d’un point (23,34 % pour le premier contre 22,42 % pour le second).
En septembre dernier, Jordan Bardella comparait déjà ce scrutin, qui se tiendra en juin 2024, à une « élection de mi-mandat » et « l’unique occasion pour les Français de sanctionner le gouvernement et de préparer l’après-Emmanuel Macron » avant l’élection présidentielle de 2027.
Dans cette optique, le chef de file du RN sait cependant qu’il devra rallier les voix des plus aisés, cadres et chefs d’entreprises. En effet, même si les les intentions de vote de cette catégorie demeure en-dessous de la moyenne (22%), elles dépassent tout de même celles en faveur de la majorité présidentielle.
Il faut aussi noter le score du parti Reconquête dont la liste européenne est menée par Marion Maréchal. Avec 6% des intentions de vote lors d’un précédent sondage, Reconquête grappille 1 point de plus, établissant un score comparable à celui réalisé par Eric Zemmour lors des présidentielles en 2022.
Toujours à droite, mais chez les Républicains cette fois, les scores stagnent avec 8% des intentions de vote, comparable aux 8,5% réalisés en 2019.
Une gauche désunie manquant de dynamisme
À gauche, la désunion des partis et la fragilisation de la Nupes ne manque pas de s’exprimer, entre autres, avec des scores qui stagnent eux aussi en dessous de 10%.
Avec 9% des intentions de votes, les Socialistes devancent Europe Écologie-Les Verts (8 %), La France insoumise (7 %) et les communistes (3 %).
« C’est difficile pour LFI qui n’arrive pas à rééditer les performances électorales de Jean-Luc Mélenchon. Quant aux écologistes, ils sont beaucoup plus bas qu’en 2019 car ils n’arrivent pas encore à mobiliser l’électorat jeune », estime Bruno Jeanbart.
En conclusion, il faut aussi signaler les 22% de sondés qui n’expriment pas d’intentions de votes, signe que les élections européennes demeurent encore trop éloignés des préoccupations de certains Français.
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