Juriste et fondatrice du collectif Action Palestine France
L’activiste Rima Hassan figure en 7e position sur la liste annoncée la semaine dernière par le parti de Jean-Luc Mélenchon, derrière la cheffe de file, Manon Aubry, des eurodéputés LFI sortants et un ancien coordinateur du mouvement de Benoît Hamon, Génération.s.
Si les insoumis réalisent un score supérieur à 5 % au moins de juin, elle peut obtenir un siège au Parlement de Strasbourg ; une aubaine pour la jeune de 31 ans dont le parcours débute dans les années 1990 au Moyen-Orient. Elle naît en 1992 dans un camp de réfugiés palestiniens dans la ville de Neirab en Syrie. 9 ans plus tard, elle arrive en France à Niort et obtient la nationalité française en 2010 à l’âge de 18 ans.
Juriste en droit international de profession, elle va travailler jusqu’en 2023 au sein de la Cour nationale du droit d’asile. Très tôt engagée pour l’accueil des réfugiés et la cause palestinienne, elle fonde en 2019 l’Observatoire des camps de réfugiés et en octobre 2023 le collectif Action Palestine France, un collectif visant à « mobiliser l’ensemble des personnes désireuses de s’engager pour la paix et la justice en proposant des actions sous différents formats tout en relayant des actualités, des ressources et des informations utiles à la compréhension des enjeux de la question palestinienne ». Rima Hassan a également été mise à l’honneur l’été dernier dans le classement 2023 des « 40 femmes d’exception » publié par le magazine américain Forbes.
Des propos polémiques après les attaques du 7 octobre
La militante pro-palestinienne a pris des positions controversées et a tenu à plusieurs reprises des propos polémiques au sujet du conflit israélo-palestinien et plus précisément de la guerre opposant depuis 5 mois l’État hébreu aux terroristes du Hamas. Elle accuse régulièrement Israël « d’apartheid » sur les réseaux sociaux et dans un entretien publié par Mediapart en octobre, elle a dénoncé le « génocide » des Palestiniens.
Plus radicale que la France insoumise qui milite pour la création d’un État palestinien, elle soutient l’instauration d’un « État binational » qui irait de la « mer au Jourdain », une expression que beaucoup jugent antisémite puisqu’elle est souvent scandée par les partisans du Hamas et qu’elle implique la disparition d’Israël. Au mois de novembre, dans le cadre d’une interview au média Le Crayon, à la question « Le Hamas mène-t-il une action légitime ? », elle a répondu « vrai ». D’après nos confrères du Monde, faisant l’objet de menaces de mort à la suite de ses propos sur la guerre entre Israël et le Hamas, elle décide de quitter la France pour le camp de réfugiés où elle est née en Syrie.
Mais les déclarations et prises de positions de Rima Hassan ne semblent pas perturber l’état-major de LFI. « Fierté immense que Rima Hassan soit candidate sur notre liste conduite par Manon Aubry. Pour qu’elle soit élue députée européenne, rendez-vous dans les urnes le 9 juin ! », a publié sur son compte X la semaine dernière la présidente du groupe insoumis à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot. Pour le coordinateur du parti d’extrême-gauche, Manuel Bompard, la présence de l’activiste franco-palestinienne sur la liste LFI des européennes est « un honneur ».
La classe politique indignée par sa présence sur la liste insoumise
D’une partie de la gauche jusqu’au Rassemblement national, la candidature de Rima Hassan ne passe pas. « Elle porte un projet qui n’est pas du tout le nôtre […] qui n’est pas porteur d’une solution politique et de paix », a déclaré ce dimanche sur l’antenne de Cnews le secrétaire national du PCF Fabien Roussel.
De son côté, la macronie, par la voix du président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale Sylvain Maillard a qualifié de « honte absolue » la candidature de la jeune femme et a reproché à la France insoumise de vouloir séduire « un électorat clairement antisémite ».
Le président du RN et tête de liste de son parti pour les élections européennes, Jordan Bardella a, quant à lui, estimé que « la présence de la militante pro-Hamas Rima Hassan sur la liste LFI en dit long sur une gauche prête à toutes les compromissions et tous les extrémismes ».
Même avant que le parti de Jean-Luc Mélenchon annonce sa présence sur sa liste, la jeune femme s’était déjà attirée les foudres d’autres personnalités, notamment l’animateur de télévision Arthur et le président du Crif Yonathan Arfi. Fin janvier sur le réseau social Instagram, Arthur avait dénoncé la nomination de la militante pro-palestinienne dans le classement 2023 des « 40 femmes d’exception » de Forbes.
« Si vous voulez apparaître dans le prochain classement Forbes France, le plus simple est de faire l’apologie du Hamas et d’être une antisémite patentée », avait-il écrit. Le président du Crif avait estimé à la même période que « l’activiste Rima Hassan ressemble à une progressiste, parle comme une progressiste mais suit l’agenda des intégristes du Hamas et justifie les exactions du 7 Octobre »
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