Le dollar taïwanais émerge rapidement comme la première monnaie de financement en Asie, dépassant le yuan chinois grâce à sa stabilité, sa faible volatilité et son attrait lors des opérations de portage, dans un contexte caractérisé par les interventions monétaires agressives du Parti communiste chinois (PCC).
Le dollar taïwanais s’impose rapidement comme la principale monnaie de portage en Asie, surpassant le yuan pour sa stabilité accrue et son risque réduit de fluctuation des taux d’intérêt et des taux de change. Dans les opérations de portage, les investisseurs empruntent à des taux d’intérêt peu élevés dans une devise pour financer des investissements dans des actifs à plus haut rendement ailleurs, et les analystes suggèrent que la liquidité supérieure du dollar taïwanais et les coûts d’emprunt moins élevés en font le choix préféré. Au cours du mois dernier, il s’est classé au deuxième rang des devises asiatiques en termes de rendement corrigé du risque, selon le ratio de Sharpe, témoignant de l’attrait croissant qu’il exerce sur les investisseurs.
L’abandon du yuan au profit du dollar taïwanais reflète la perte de confiance dans la monnaie chinoise. Cette situation s’explique par le ralentissement de la croissance économique en Chine, l’intervention accrue de l’État et les tensions géopolitiques, qui devraient s’aggraver sous la seconde administration Trump. En revanche, la gouvernance stable de Taïwan, ses performances économiques solides et son intégration dans les marchés mondiaux renforcent l’attrait du dollar taïwanais comme monnaie d’investissement et de financement.
Le contraste frappant entre les politiques monétaires des deux banques centrales est un facteur clé qui explique la préférence pour le dollar taïwanais. Contrairement au yuan, qui est fortement influencé par les stratégies politiques et économiques de Pékin, la monnaie taïwanaise évolue dans le cadre d’une approche non interventionniste de la banque centrale, permettant à sa valeur d’être déterminée par les forces du marché libre. Cette politique, soutenue par l’économie taïwanaise axée sur les exportations et les flux de capitaux – en particulier ceux issus des investissements sur son marché boursier fondés sur l’intelligence artificielle – crée un environnement d’emprunt stable. L’intervention minimale de la banque centrale garantit une faible volatilité des taux d’intérêt et de la valeur de la monnaie, renforçant ainsi l’attrait du dollar taïwanais.
En revanche, la banque centrale de Chine, la Banque populaire de Chine (PBOC), intervient activement pour soutenir le yuan. Elle fixe des taux de change artificiellement élevés, restreint les flux monétaires et émet des produits financiers en yuan sur les marchés étrangers. Ces mesures permettent d’éviter que la monnaie ne perde trop de valeur, notamment en période de tensions mondiales ou de conflits commerciaux, comme ceux qui pourraient survenir sous la nouvelle présidence de Donald Trump.
Toutefois, ce système, dans lequel la PBOC contrôle étroitement la valeur des devises et les conditions d’emprunt, est souvent source d’instabilité. Il peut entraîner des hausses soudaines des coûts d’emprunt, ce qui complique la planification financière et accroît les risques pour les investisseurs.
Par exemple, le 15 janvier, les coûts d’emprunt au jour le jour pour les banques chinoises ont grimpé à 16 % en raison d’une pénurie de liquidités à l’approche du Nouvel An lunaire. Bien que la PBOC ait injecté 959,5 milliards de yuans (127 milliards d’euro) dans le système, son approche globalement prudente a entraîné une circulation d’argent inférieure aux besoins, poussant les taux d’emprunt à court terme à leur niveau le plus élevé depuis octobre 2023. De tels épisodes ont fait du yuan l’une des monnaies les plus volatiles d’Asie ces derniers mois.
Le 10 janvier, la PBOC a interrompu ses achats d’obligations du Trésor, provoquant d’importantes secousses sur le marché financier. Les banques centrales achètent généralement des obligations pour injecter des liquidités et maintenir les coûts d’emprunt stables, mais l’arrêt de ces achats réduit la demande, entraînant une baisse du prix des obligations et une hausse des rendements (taux d’intérêt). Avec un rendement des obligations à 10 ans de seulement 1,6 %, bien en deçà des coûts d’emprunt à court terme plus élevés, les obligations sont devenues moins attrayantes pour les investisseurs. Cette réduction des liquidités a fait grimper les taux d’intérêt, rendant les emprunts plus coûteux et créant des difficultés pour les banques, les entreprises et les gouvernements locaux pour accéder à des crédits abordables.
Ces événements soulignent que les politiques monétaires interventionnistes du PCC finissent par devenir contreproductives, érodant la confiance des investisseurs dans les obligations d’État. En revanche, le système de marché du dollar taïwanais offre une certaine stabilité, ce qui en fait un choix privilégié pour les opérations de portage qui reposent sur une faible volatilité et des conditions d’emprunt cohérentes. Alors que d’autres monnaies asiatiques sont confrontées à des défis tels que la hausse des taux d’intérêt ou une plus grande volatilité, le dollar taïwanais se distingue comme une monnaie de financement fiable et rentable, reflétant la résilience économique et la solidité du système financier taïwanais.
Cette évolution met en évidence des changements plus vastes dans la finance régionale. Le dollar taïwanais gagne en importance à mesure que la domination du yuan s’affaiblit sous l’effet des politiques interventionnistes du PCC et de l’évolution de la dynamique du commerce mondial. Les tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine et les efforts de découplage accélèrent encore cette tendance, les investisseurs privilégiant de plus en plus la stabilité et la prévisibilité du dollar taïwanais par rapport au yuan.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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