En moins de deux ans, le Japon, jusque-là nation pacifiste, s’est transformé en puissance militaire majeure, avec la volonté et les aptitudes de se défendre lui-même et ses alliés. Une nouvelle proposition de loi devrait confirmer cette nouvelle position. La Chine en est le principal déclencheur.
Ces changements ne signifient pas que le Japon va immédiatement déployer son armée dans le monde, mais cela pourrait bientôt arriver : le pays sera en mesure de se joindre aux missions de paix des Nations unies, de défendre ses alliés – comme les États-Unis – et même étendre ses capacités défensives dans l’espace.
Autrefois, le Japon était restreint par l’Article 9 de sa Constitution, lequel rejetait absolument la guerre comme moyen de résoudre les disputes. Mais en novembre 2013, le régime chinois a créé une zone de défense aérienne au-dessus de la mer de Chine orientale, incluant les îles Senkaku, qui se trouvent sous contrôle japonais et pourtant revendiquées par le régime chinois.
Le régime chinois n’en est d’ailleurs pas resté là. Il a menacé de représailles militaires quiconque pénétrerait sa zone de défense sans autorisation et a commencé à envoyer navires et avions dans le territoire concerné. Le Japon ne s’est pas incliné.
Selon une analyse de l’Alliance de défense Japon-États-Unis du Service non partisan de recherche au Congrès, le gouvernement japonais est en train de mettre la dernière main à sa proposition de loi concernant de nouvelles mesures de sécurité qui pourraient réécrire le rôle du Japon dans les opérations militaires dans le monde.
Selon ce rapport, le débat sur la proposition de loi qui pourrait même permettre au Japon de participer à des missions de paix des Nations unies « révélera la volonté du Japon à s’impliquer dans des conflits dans le seul but d’aider les États-Unis et le point de vue des Japonais sur l’environnement sécuritaire en Asie orientale. »
Les citoyens japonais sont de plus en plus conscients du climat militaire. Un récent sondage d’opinion a montré que 64 % des Japonais pensent que la Chine représente une menace militaire, ce qui, précise le rapport, « pourrait amener le Japon à se défaire encore davantage de ses restrictions pacifistes. »
Les changements induits par la proposition affecteront les Directives de défense mutuelle co-rédigées par le Japon et les États-Unis en 1978 et mises à jour en 1997. Le rapport indique : « Les nouvelles Directives expliquent les développements en termes de technologie militaire, les améliorations dans l’interopérabilité des forces militaires américaines et japonaises et la nature complexe des menaces à l’encontre de la sécurité au 21e siècle. »
S’il est adopté, ce nouveau document permettrait au Japon de coopérer avec les États-Unis en matière de cyber-sécurité, d’accès à l’espace à des fins défensives et de défense par missiles balistiques. Selon le rapport, « sous la bannière d’une auto-défense collective, les forces militaires japonaises seraient en mesure de défendre des vaisseaux et avions américains, de fournir un soutien logistique non-combattant aux troupes américaines et de s’engager dans des opérations de déminage. »
Les changements proposés établiront également un « Mécanisme de coordination de l’Alliance » permanent qui impliquera des agences gouvernementales américaines et japonaises. D’après le rapport, « ce nouvel organisme de coordination élimine ’la frontière’ séparant guerre et paix qui avait jusque là inhibé la coordination de l’alliance en temps de paix, comme lors des opérations de secours après le tremblement de terre et le tsunami de 2011 dans le nord-est du Japon.
Le document affirme que la « décision de permettre une défense collective facilitera l’implication du Japon dans davantage de conflits américains par des moyens plus significatifs » et offrira davantage d’opportunités aux deux pays grâce à une alliance approfondie.
Version originale : China Is Accidentally Turning Japan Into a Global Military Power
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