Dans la course à la mise au point d’un vaccin pour le Covid-19, certains professionnels de la santé et politiciens préconisent l’utilisation d’une méthode controversée appelée « Études de défis humains » (Human Challenge Studies, HCS), dans laquelle des volontaires sains se voient injecter un vaccin candidat ou un placebo suivi d’un virus du PCC* atténué.
Les partisans du HCS affirment que plus le temps nécessaire au développement d’un vaccin efficace sera long, plus il y aura de pertes de vies humaines. Trente-cinq législateurs dirigés par les représentants Bill Foster (Démocrate-Illinois) et Donna Shalala (Démocrate-Floride) ont envoyé une lettre (pdf) au département de la Santé et des services sociaux et à la Direction générale de l’alimentation et des médicaments le mois dernier, pour demander que toutes les options soient prises en compte afin d’accélérer le développement et le déploiement d’un vaccin, car « l’énorme coût humain causé par l’épidémie du Covid-19 modifie l’optimisation des analyses des risques/bénéfices en faveur d’une approbation et d’un déploiement plus rapides ».
« Nous vous écrivons pour vous assurer que le Congrès comprend qu’un processus de développement plus tolérant des risques est probablement approprié dans le cas d’un vaccin contre le Covid-19 », ont écrit M. Foster et Mme Shalala dans la lettre.
« Dans le cas d’essais accélérés sur l’homme, des risques justifiables peuvent être pris en testant en parallèle plusieurs niveaux de doses, en progressant plus rapidement d’une phase à l’autre et éventuellement en procédant à des essais de mise au défi qui consistent à infecter délibérément des volontaires qui ont reçu des vaccins candidats ou des placebos afin de vérifier l’efficacité de ces vaccins et qui présentent un risque très faible de contracter une maladie grave à la suite de l’infection. »
Le Dr Rajeev Fernando, spécialiste des maladies infectieuses et intervenant technique dans trois hôpitaux de New York, soutient le HCS s’il peut accélérer le processus de recherche d’un vaccin. « Je soutiens vraiment ce genre d’essais en ce moment », a-t-il déclaré au journal Epoch Times. « En fait, si je le pouvais, je serais plus qu’heureux de participer à ces essais. »
Rajeev Fernando, qui est également le fondateur de Chiraj Charities, a déclaré que « le risque est toujours présent et les avantages, limités ». Les gens devraient donc être autorisés à évaluer eux-mêmes et à prendre « une décision intelligente » quant à leur participation aux études de défi contre le virus du PCC (Parti communiste chinois).
« La vertu d’un test de défi humain est qu’il va droit au but, pour ainsi dire, avec 100 % de personnes exposées dans l’étude », a déclaré Kirk Allison, membre de la faculté des sciences humaines de la santé à l’université Saint Scholastica College et professeur adjoint de théologie à l’Université de Saint Thomas, enseignant des cours de bioéthique, dans un courriel à Epoch Times.
Selon Kirk Allison, le nombre de participants nécessaire à une étude de défi dans le groupe de vaccination et le groupe placebo est « moindre pour obtenir un résultat statistiquement significatif ». C’est un avantage, car « un résultat défavorable à la suite de l’exposition se manifesterait par un nombre beaucoup plus faible d’individus exposés au vaccin que dans une étude d’efficacité traditionnelle de phase 3 ».
Les opposants au HCS, cependant, affirment qu’il y a des préoccupations éthiques à prendre en compte, car il y a encore beaucoup d’inconnues sur le nouveau virus du PCC. « Lorsque vous allez administrer volontairement un virus à un individu, vous voulez vraiment connaître le fonctionnement de la maladie afin de vous assurer que ce que vous faites est un risque raisonnable », a déclaré à Science Magazine Mathew Memoli, qui a mené de nombreuses études de défi et qui est immunologiste à l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses.
Le Dr Janette Nesheiwat, collaboratrice médicale de Fox News, l’a déclaré plus crûment sur la chaîne Fox News : « Nous demandons sciemment à des volontaires de s’injecter un agent pathogène mortel qui pourrait potentiellement les tuer. »
Janette Nesheiwat s’interroge sur la nécessité d’effectuer des études de défi, car les premiers tests de vaccins sont déjà en cours à un « rythme extraordinairement rapide » pour pouvoir lancer un vaccin en 18 mois. Traditionnellement, il faut environ « 10 à 15 ans pour mettre un vaccin sur le marché et cela coûte des millions de dollars » car les vaccins doivent passer par trois phases d’essai différentes.
Dans les phases d’essai standard, le Dr Rajeev Fernando explique qu’au cours de la première phase, « probablement moins de 100 personnes » sont soumises à une évaluation clinique des effets indésirables et à une confirmation de la sécurité du vaccin candidat avant de passer à la deuxième phase, qui implique plusieurs centaines de sujets. « La dernière, c’est la vraie, qu’il faut surveiller de très près », a déclaré M. Fernando. Des milliers de personnes sont suivies sur une longue période afin d’étudier l’efficacité du vaccin.
Pour répondre à la préoccupation concernant la durée normale de développement d’un vaccin et la manière de le mettre plus rapidement à la disposition du public, le Dr Deborah Birx, coordinatrice principale du groupe de travail de la Maison-Blanche sur les coronavirus, a déclaré sur Fox News Sunday que plusieurs vaccins candidats différents étaient étudiés simultanément, tout en « faisant des essais comprimés de phase un, de phase deux et de phase trois qui se chevauchent, en avançant lorsque vous disposez de bonnes données de sécurité et d’immunogénicité, mais pas avec autant de périodes de pause que pour le développement d’un vaccin classique ».
Pour savoir si un vaccin sera disponible d’ici janvier prochain, Mme Birx affirme que cela va dépendre de « la possibilité de le mettre en œuvre et de le distribuer dans le monde entier, car il faut aussi, pour la phase 3, qu’il y ait une transmission virale active dans la communauté pour en étudier l’efficacité ».
Les opposants affirment que l’on ignore trop de choses sur le Covid-19
Les études de défi humain ont été menées depuis longtemps, depuis leur première expérimentation en 1796, lorsqu’Edward Jenner a inoculé à un jeune garçon en bonne santé le pus d’une plaie de variole, mais seulement après lui avoir administré pour la première fois le supposé « vaccin » qui se composait de pus provenant d’une plaie de variole sur des coupures situées sur le bras du garçon. Le garçon n’est pas tombé malade.
Le HCS a évolué depuis lors, permettant aux scientifiques de mieux connaître certaines maladies et leurs traitements. Ils sont notamment utilisés pour tester des vaccins contre une maladie qui dispose de traitements thérapeutiques ou qui peut être guérie.
Il est profondément inquiétant pour les opposants aux études de défi menées contre le virus du PCC alors qu’il reste encore beaucoup d’inconnues sur le virus et que les médecins continuent de découvrir de nouveaux éléments sur ce dernier. En outre, il n’existe actuellement aucun traitement ou remède contre la maladie dans le cas où un volontaire consentant développerait une forme grave de la maladie.
Selon Kirk Allison, pour faire face aux effets indésirables qui pourraient résulter de l’étude du vaccin dans un essai standard ou un HCS, les participants aux études devraient être « couverts pour toutes les dépenses et les coûts découlant de la participation (y compris pour tout résultat médical indésirable) ».
Il ajoute que l’indemnisation « pourrait être prise en charge par le gouvernement fédéral, à l’instar du Programme national d’indemnisation des victimes de vaccins administré par l’Administration des ressources et services de santé ».
Ce programme a été mis en place en 1988 pour indemniser les enfants victimes d’un vaccin figurant sur le tableau des dommages causés par les vaccins (pdf). Le programme a été étendu pour indemniser les adultes victimes du vaccin contre la grippe, puisque le même vaccin est administré aux enfants et figure sur le tableau des dommages causés par le vaccin.
* Epoch Times désigne le nouveau coronavirus, responsable de la maladie du covid-19, comme le « virus du PCC », car la dissimulation et la mauvaise gestion du Parti communiste chinois (PCC) ont permis au virus de se propager dans toute la Chine et de créer une pandémie mondiale.
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