Certains diront qu’elle regarde le passé avec des lunettes teintées de rose. D’autres qualifient cette tendance de régression pour les droits des femmes, évoquant l’époque où les épouses étaient « soumises » à leur mari.
Quoi qu’il en soit, la tendance Tradwife – épouse traditionnelle – est en train de devenir virale sur Instagram et compte plusieurs personnes dévouées au rôle traditionnel de la femme au foyer.
Chaque jour, Estee Williams, âgée de 25 ans, femme au foyer, se lève, enfile une tenue d’époque, se coiffe et se maquille en prévision d’une journée de cuisine et de ménage. Croyant aux valeurs traditionnelles, elle assume son rôle.
Les épouses telles qu’Estee Williams, de Richmond, en Virginie, ont accepté la perspective de renoncer à l’université et à une carrière pour rester à la maison, préférant les vertus du « service » à leur mari.
Parmi ces vertus, Estee mentionne : « la loyauté et l’amour ».
Femme à l’esprit moderne au départ, Estee Williams a suivi des études de météorologie à l’université, mais a dit qu’elle « n’était pas très heureuse » et qu’elle « s’est sentie obligée de choisir ». Après presque deux ans d’études, elle a quitté l’université lorsqu’elle a rencontré son futur mari, Conner, en 2020.
Estee et Conner partagent les mêmes opinions bibliques. Ensemble, ils ont décidé qu’il valait mieux qu’elle reste à la maison.
« Lors de notre premier rendez-vous, Conner m’a dit qu’il aimerait que sa future femme soit une épouse et une mère au foyer », a dit Estee, une blogueuse et Tradwife, à Epoch Times. « Ma famille a d’abord pensé que j’étais folle, mais elle voit que je suis exactement là où je devrais être. »
C’est ainsi qu’elle a rejeté l’idée de poursuivre une carrière et de devenir une « boss babe » – et qu’elle a rejeté encore plus les programmes « woke » extrêmes qui imprègnent la société d’aujourd’hui.
« C’est tellement important de faire passer son conjoint avant soi », a-t-elle dit. « Et mon mari fait de même, ainsi notre mariage est heureux et épanouissant. »
Une journée dans la vie d’Estee Williams commence par un café et un petit-déjeuner qu’elle prépare pour son mari. « Je range ensuite la cuisine et je passe aux soins de la peau et au maquillage », a-t-elle dit. « J’aime porter des robes tous les jours et j’en ai une pour faire le ménage et la cuisine et d’autres pour des occasions plus agréables. »
Entre les tâches ménagères, le déjeuner, la lessive et la préparation des repas à congeler, elle s’assure d’avoir du temps pour les bains moussants, la lecture, la dégustation d’une tasse de café et la production de ses blogs Tradwife sur Instagram.
(Avec l’aimable autorisation d’Estee Williams)
Elle consacre son blog à la présentation d’un « style de vie simple et agréable en tant qu’épouse traditionnelle, afin d’inspirer d’autres femmes à trouver le bonheur » comme elle l’a fait. « Je sais qu’il y a d’autres femmes qui sont poussées par la société à être des femmes de carrière, mais qui désirent secrètement cette vie et qui ont peut-être peur d’être rejetées par les autres », a-t-elle dit. « C’est ce qui me motive. »
Elle décrit ainsi leur soirée : « Je prépare le repas pour mon mari après le travail et nous nous détendons et profitons de la soirée ensemble avant d’aller à la salle de sport et d’étudier la Bible le soir. »
En tant qu’épouse traditionnelle, Estee vit selon quelques règles simples :
– Pas d’amitiés avec des personnes de sexe opposé ;
– Nous allons à la salle de sport ensemble ;
– Nous partageons les mêmes lieux et je ne quitte pas la maison seule après la tombée de la nuit ;
– C’est lui qui a le dernier mot ;
– Je fais tous les travaux intérieurs de la maison ; il s’occupe des grillades et du jardinage ;
– Je m’habille et me coiffe comme il aime.
Pour le meilleur ou pour le pire, la Tradwifery est devenue une sorte de tendance.
Une tendance Tradwife « extrémiste ultradroite » ?
Si les années 1950 ont été un « âge d’or » pour la mode des femmes au foyer, les Tradwives comme Estee s’habillent à la perfection en portant des robes vintage à la maison et en se coiffant à la « Marilyn Monroe ». La vie à la maison n’a jamais semblé aussi rétro, voire rétrograde.
Pourtant, la Tradwifery est plus qu’une tendance de mode. Elle épouse des valeurs « ultraconservatrices » qui semblent renvoyer aux années 1950, ce que toutes ne considèrent pas comme une bonne chose.
Les épouses traditionnelles comme Estee se sont attiré les foudres des progressistes qui les ont traitées de choses pires que de « rétrogrades » – les étiquettes « extrémiste d’ultradroite » et « suprémaciste blanche » ont été empilées.
Certains ont tenté d’expliquer cette tendance, arguant que « tout le monde ne sera pas satisfait » des changements sociaux progressistes, tels que l’égalité des sexes, mais certains préféreront des « temps plus simples » en échange de moins de liberté.
« La liberté présente des avantages évidents tels que le choix, l’opportunité et la réalisation de soi, mais c’est un travail difficile », a dit Noam Shpancer, professeur de psychologie à l’université Otterbein de l’Ohio, à l’hebdomadaire Today. « Il faut de la maturité, de la discipline et une capacité à tolérer l’ambivalence et l’incertitude. »
« L’être humain a besoin de structure et de clarté pour bien fonctionner et pour que l’histoire soit cohérente », a-t-il ajouté. « Dans l’esprit humain, tout ordre est préférable au chaos. »
Ajoutant à la critique, The New York Post, Political Research Associates affirme que la tendance à l’épouse traditionnelle s’aligne sur l’église catholique traditionaliste. Le groupe de recherche sur la justice sociale écrit :
« Dans certains cercles, être une tradwife – ‘épouse traditionnelle’ – signifie également être une chrétienne fondamentaliste et accepter que la femme ne devrait pas travailler, ne devrait pas avoir le droit de vote, et devrait se soumettre entièrement à leur mari et à leur foi pour vivre une vie heureuse de femme au foyer. »
La rédemption de l’épouse traditionnelle ?
À l’ère du « wokeness », les Tradwives comme Estee se sont réfugiées dans leurs racines traditionnelles, revenant au foyer comme le fils prodigue. Ce n’est pas une si mauvaise idée, selon un lauréat du prix Nobel.
L’économiste et philosophe Frederick Hayek, aujourd’hui décédé, a tiré une conclusion qui mérite d’être ravivée : les normes traditionnelles, transmises par imitation, ont permis à la civilisation de survivre.
« Si nous détestons tant ces contraintes [les traditions], on ne peut pas dire que nous les ayons sélectionnées ; ce sont plutôt ces contraintes qui nous ont sélectionnés : elles nous ont permis de survivre », a-t-il écrit.
Il a ajouté : « Et bien que cette morale [tradition] ne soit pas justifiée par le fait qu’elle nous permet de faire ces choses, et donc de survivre, elle nous permet de survivre, et il y a peut-être quelque chose à dire en sa faveur. »
Peut-être qu’à l’ère du wokeness, ce que recherchent les Tradwives, c’est de rester en vie. Ce n’est peut-être pas si mal. Mais si la survie est une chose, le bonheur en est une autre. Seule Estee peut attester du sien.
« Cette vie est incroyable et simple », a-t-elle confirmé à 7News. « Les rôles sont parfaitement répartis, alors qu’il est hors du foyer pour s’occuper de nous, je m’occupe de la maison. C’est un mode de vie très simple et humble, et nous sommes très heureux. »
Estee révèle également un fait surprenant : malgré son air des années 1950, elle a imité une culture bien plus ancienne et le bonheur dont elle a été témoin chez ces femmes ; elle s’est inspirée de la communauté indienne traditionnelle environnante quand elle grandissait – une communauté qui a préservé les rôles des hommes et des femmes depuis des temps immémoriaux.
« J’ai observé les mères porter des vêtements traditionnels et s’occuper de leur famille », a confié Estee à Epoch Times. « Ces femmes représentaient ce que je qualifierais de véritable féminité : elles étaient calmes, attentionnées et obéissantes à leur mari, et leurs enfants semblaient toujours heureux. »
« Avec le recul, je me suis prise d’affection pour ces femmes. »
En revanche, elle se souvient de sa mère célibataire qui s’occupait d’elle pendant son enfance, travaillant le jour tout en essayant de lui fournir des repas frais et de garder la maison propre. Estee a vu le stress que cela représentait et n’a pas voulu vivre la même chose.
Les rôles traditionnels des hommes et des femmes offrent une belle solution alternative en répartissant les responsabilités, explique Estee Williams. En tant que soutien de la famille, son mari électricien « n’a pas à lever le petit doigt » à la maison, car il travaille de longues heures à des tâches physiques au travail ; c’est elle qui s’occupe de la cuisine et du ménage. Il lui propose parfois de l’aider, ce qu’elle accepte volontiers.
Cela rend la vie simple et la survie possible.
Mais Estee a d’autres choses à dire sur son rôle de « Tradwife ».
« Je lui prépare ce qu’il veut manger », dit-elle, ajoutant que les femmes qui veulent leur « salade verte et leurs smoothies » peuvent les avoir, mais ne doivent pas forcer leurs maris à manger de cette façon.
De plus, contestant la notion de « femme heureuse, vie heureuse », elle s’habille et se coiffe de la manière qui plaît à son mari.
Aussi contrôlant que cela puisse paraître, elle nous assure que ce n’est pas oppressif.
Au contraire, « c’est une question de respect mutuel », dit-elle en invoquant la règle d’or.
« Lorsque vous pensez à votre partenaire, quel que soit son sexe, et que vous le faites passer avant vous, tout ce que cela fait, c’est qu’il a encore plus envie de vous offrir la vie que vous aimeriez », a-t-elle dit à 7News. « Et c’est ce qu’il fait. Je ne demande rien, il me gâte à outrance. »
« C’est parce que je le fais passer en premier et qu’il me fait passer en premier. »
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