Le nouvel avocat du conjoint d’Élisa Pilarski entend demander au juge d’instruction en charge du dossier « d’accélérer le processus des expertises » génétiques réalisées sur 67 chiens, afin que la communication des résultats permettent « de fermer la porte à des conjectures et des fantasmes ».
Il y a quelques semaines, Christophe Ellul annonçait que Maître Caty Richard, avocat de la famille d’Élisa Pilarski, ne défendait plus ses intérêts. Une information rapidement confirmée par l’intéressée.
« Je tiens à préciser que je ne suis plus l’avocat de Christophe. Je reste aux côtés de la maman d’Élisa et de son oncle, qui m’ont renouvelé leur confiance », écrivait ainsi Me Richard dans un billet publié sur sa page Facebook le 22 janvier.
C’est Maître Alexandre Novion, avocat au barreau de Bordeaux, qui a repris le dossier et défend dorénavant les intérêts du compagnon d’Élisa Pilarski.
« J’ai repris l’affaire il y a quelque temps et je suis le seul dans la procédure pour Christophe Ellul », souligne Me Novion.
S’il précise que son « cabinet était présent lors des opérations de mercredi » – le 12 février, le juge d’instruction a organisé un transport sur les lieux du drame qui a rassemblé les enquêteurs, le compagnon de la victime ainsi que le maître d’équipage du Rallye La Passion –, Alexandre Novion n’a pu prendre connaissance du dossier que très récemment.
« Je l’ai en ma possession depuis 24 heures et je commence le chantier d’exploration. Ce dossier est déjà bien épais », a expliqué l’avocat dans le cadre d’un entretien publié sur le site de L’Union le 14 février.
Accélérer le processus des expertises génétiques
Me Novion espère désormais que les résultats des prélèvements génétiques ordonnés par le parquet de Soissons sur 67 chiens – les cinq animaux d’Élisa Pilarski et de son conjoint ainsi que les 62 chiens de l’équipage Le Rallye Le Passion – seront rapidement connus.
« Il y a beaucoup de choses qui ont été dites et cette attente interminable du retour des expertises ADN ouvre la porte à beaucoup de conjectures. Il me tarde que les propos constants sur cette triste histoire dont Christophe a fait la relation puissent être confortés par le retour de ces analyses. Les prélèvements ont été faits au tout début de l’affaire, très vite après le drame, et on s’explique mal, trois mois après, de ne pas en avoir le retour. Cela coûte cher, mais cela ne me paraîtrait pas une bonne raison pour ne pas les mettre en œuvre et ne pas faire feu de tout bois. Une famille souffre et je dirais qu’une grande partie des Français souffre aussi un peu avec Christophe », observe le conseil de l’Axonnais.
Mort d’Elisa Pilarski, tuée par des chiens dans l’#Aisne : l’avocat de son compagnon demande à la juge d’accélérer les analyses #ADN https://t.co/mWowOiI7fC pic.twitter.com/9nZpG4E0yT
— L’Union-L’Ardennais (@UnionArdennais) February 15, 2020
Si Me Novion admet ne pas détenir d’informations quant à l’état des analyses ADN et salivaires réalisées à la demande du parquet, il entend toutefois demander des précisions au juge d’instruction : « […] Je prends contact avec la juge d’instruction par une première demande d’acte : lui demander d’accélérer le processus de ces expertises. »
« […] J’insiste sur l’importance de la réalisation de ces expertises au regard du déchaînement des passions qu’on a pu voir un peu partout. Effectivement, avoir l’apport et le retour scientifique de ces prélèvements permettrait de fermer la porte à des conjectures et des fantasmes », poursuit l’avocat.
« J’ai l’intention d’être une sentinelle vigilante des intérêts de Christophe Ellul et un rempart solide de manière à permettre à cet homme dans la douleur – qui a fait un récit très précis et extrêmement circonstancié depuis le début – de pouvoir offrir la vérité à la personne qu’il aimait. Il faut quand même se rappeler qu’il a dit et répété qu’à 13 heures et quelques minutes, il est au téléphone avec Élisa et qu’elle lui dit qu’elle est attaquée par des chiens. Il entend des cris et après… conversation interrompue. C’est important de le redire. Il n’y a peut-être que des hasards et peut-être des hasards qui sont des rendez-vous qui se télescopent alors qu’ils ne le doivent pas. Ce qui est sûr, c’est qu’on a une mort abominable par morsures de chien », ajoute-t-il.
Plusieurs chiens à l’origine du décès selon l’avocat
Interrogé sur les circonstances de la mort de la jeune femme enceinte de six mois, Me Novion a indiqué que les traces de morsures retrouvées sur son corps étaient selon lui l’œuvre de « plusieurs chiens ».
« Ma conviction, c’est que c’est un carnage de plusieurs chiens. Pour qu’on aboutisse à de tels dégâts, avec des plaies aussi profondes, aussi pénétrantes, réparties sur autant d’endroits, ce spectacle de calvaire que découvre Christophe, ça m’étonnerait qu’un seul chien puisse faire ça en un moment », affirme Me Alexandre Novion.
« J’espère qu’on va avancer et s’il y a peut-être une seule chose sur laquelle je suis d’accord avec l’avocat des chasseurs, c’est qu’il faudrait que le procureur fasse un communiqué et lève un certain nombre de doutes. Nous devons lui laisser la priorité d’expression. Ça aiderait à apaiser la douleur de ce garçon qui n’a pas dans les médias l’image aussi lisse qu’il devrait avoir parce qu’on s’est beaucoup aventuré à parler de son chien qui l’a découvert sur place. Curtis n’avait jamais été agressif auparavant. Il n’y avait jamais eu de problème. On a beaucoup parlé des réactions post-traumatiques de Curtis mais il a peut-être assisté à un spectacle terrible ou a été pris à partie. Quoi qu’il en soit, il a été au milieu de quelque chose d’extrêmement violent et perturbant et cela peut expliquer ses réactions qu’il n’avait jamais eues », conclut l’avocat.
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