Après avoir été le chouchou de Spiderman pendant des années et avoir franchi une étape supplémentaire avec la série Dune, Zendaya, avec Challengers, s’est offert de quoi devenir une star qui devrait l’enraciner solidement dans la « A list » d’Hollywood pour les années à venir. La jeune femme est d’une beauté peu commune, et elle sait jouer la comédie – j’en suis heureux pour elle.
Cependant, comme je l’ai souvent dit, chaque fois que les critiques s’emballent pour un film, il est probable que le film ne le mérite pas. Challengers est actuellement à 89% de critiques positives. Ce n’est pas un film particulièrement bien construit, mais c’est vrai qu’il retiendra votre attention. Mais en ce qui me concerne, j’avais hâte de sortir.
Doubles, pardon, triples de tennis
Challengers met en scène un triangle amoureux impliquant trois joueurs de tennis sur une période de 13 ans, de 2006 à 2019. Zendaya incarne Tashi, une star montante du tennis au lycée et à l’université, dont la blessure au genou, qui met fin à sa carrière, l’oblige à devenir entraîneuse.
Les autres personnages sont deux jeunes champions de tennis qui sont les meilleurs copains, anciens camarades de dortoir, qui se connaissent depuis l’âge de 6 ans et qui sont comme des frères. L’un d’eux s’appelle Art, le timide, le blond, le gentil garçon (Mike Faist) qui devient une grande star du tennis et finit par épouser Tashi.
L’autre est Patrick, le richissime mauvais garçon aux cheveux bruns et au sourire dévastateur (Josh O’Connor). Patrick a une liaison à distance avec Tashi avant qu’elle n’épouse Art. Sa carrière erratique et fulgurante comporte des pépites de brillance mais il finit par glisser vers une existence de plus en plus miteuse ; il joue des matchs obscurs, se prive parfois un peu de nourriture, a des rendez-vous galants pour trouver un endroit où dormir pour la nuit et vit dans sa voiture.
Lorsque, après une longue séparation, Patrick croise à nouveau Art et Tashi, celle-ci est devenue l’entraîneuse de son mari, et Patrick peut voir qu’elle en a de plus en plus assez de voir son mari perdre match après match. Après avoir dû faire face à sa propre blessure, elle est furieuse devant l’incapacité d’Art à se remettre de ses blessures. Existe-t-il un terrain plus fertile pour une épouse infidèle ?
Le désir de Tashi pour Patrick est ravivé à l’hôtel où ils séjournent tous pour un tournoi Challenger (d’où le titre). Art et Patrick s’affrontent pour Tashi et finissent par jouer le match final l’un contre l’autre. Qui remportera le prix ? Euh, les deux prix ? Parce que vous avez compris que l’un des prix sera Tashi.
En gros, il y a tout un tas de pression sportive, de complexité émotionnelle, de rivalité, d’amitié, de trahison et de coups de poignard dans le dos, présentés dans une narration non linéaire très (mais alors très) pénible, avec des retours en arrière et des sauts dans le futur à n’en plus finir. Vous finirez par jeter votre coca sur l’écran dès qu’apparaitra le sous-titre de trop : « 7 ans plus tôt », « 2 semaines plus tard ».
Tous ces sauts dans la chronologie sont censés ajouter une sorte d’énergie cinétique à une situation fondamentalement statique, à savoir que les deux garçons-hommes, bien qu’alphas sur le court de tennis, s’engagent dans des hostilités passives-agressives, faites de fragilité et de vindicte l’un envers l’autre, à propos de la femme dont ils semblent tous deux être fous. Tout cela a un air de soap-opera. Mais il y a une raison plus profonde à l’incapacité des hommes à s’élever et à s’emparer du trophée, sur laquelle on reviendra plus tard.
La musique originale de Trent Reznor et Atticus Ross, membres de Nine Inch Nails, peut être agaçante par moments, tout comme les slo-mo à la Spike Lee de ses débuts, ces ralentis aléatoires dont le but est de styliser le film et rien d’autre. Il est clair que l’argument de vente du film est qu’il est censé être érotique et passionné, avec de nombreuses scènes de sexe avec diverses combinaisons des trois protagonistes. A l’exception de scènes impliquant les deux hommes-garçons, tout y est.
Ce qui nous amène au point central : Le réalisateur italien Luca Guadagnino, qui a attiré l’attention du public en 2017 avec « Appelez-moi par mon nom », qui mettait en vedette Timothée Chalamet et Armie Hammer, réalise ce triangle amoureux comme une excuse pour que le récit sous-jacent porte sur l’attirance inexprimée et inconsciente entre les deux protagonistes masculins. Le symbolisme homoérotique sans fin ne pourrait pas être plus lourd. Il est clair que le réalisateur Guadagnino, à l’instar de Gus Van Sant, fait partie des réalisateurs gays d’Hollywood d’un certain âge qui prennent plaisir à faire faire des choses gays à de jeunes acteurs hétérosexuels.
Il s’agit d’une ruse et d’une manipulation flagrantes visant à normaliser les images dans lesquelles des hommes se rencontrent. Le but est de mettre le public à l’aise avec ce genre d’images. Le fait que les deux garçons grandissent ensemble pose les bases d’une proximité et d’une familiarité extrêmes – le type de confort et de confiance en matière de proximité physique, de nudité et de vulnérabilité émotionnelle qu’il faut des années aux hommes hétérosexuels pour développer, par le biais de longues amitiés d’enfance, d’équipes sportives ou militaires.
Cet état de confiance particulier, que les hommes hétérosexuels apprécient, honorent et considèrent comme presque sacré parce qu’ils en connaissent la rareté et la difficulté d’accès, est ensuite, par un habile tour de passe-passe, basculé dans l’homosexualité et présenté comme une évidence. L’effet final peut parfois sembler un peu similaire, alors qu’en fait, les liens hétérosexuels ne pourraient pas être plus éloignés de l’interprétation gay qui en est faite.
Hollywood tente de normaliser et d’endoctriner subrepticement les gens. Je pense que Challengers ne réussira pas forcément à convaincre la majorité silencieuse récalcitrante à ce genre de message, mais le score sur Rotten Tomatoes est … parlant.
Challengers est actuellement à l’affiche.
Challengers
Réalisateur : Luca Guadagnino
Avec : Zendaya, Mike Faist, Josh O’Connor
Classement MPAA : R
Durée : 2 heures, 11 minutes
Date de sortie : 22 avril 2024
Note : 2,5 étoiles sur 5
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