De nombreuses tragédies bien documentées ont contribué à façonner nos vies aujourd’hui, alors que les histoires d’horreur de la Première et de la Seconde Guerre mondiale sont racontées de nouveau lors de certains événements comme les célébrations de la fête de la victoire ou de l’armistice de 1918.
En février 2019, une fosse commune non documentée a été découverte lors des travaux de construction d’un immeuble résidentiel de luxe et d’un centre commercial dans la ville de Brest, en Biélorussie. Selon un reportage d’Euro News, des restes humains ont été trouvés jusqu’à 4 mètres de profondeur par endroits, dans deux fosses de 20 mètres de long.
L’ampleur du massacre et de l’inhumation de masse au cœur de la ville biélorusse a été surprenante.
L’existence d’un lieu de sépulture à cet endroit était connue depuis 1999. « Il y a même eu un article sur cette fosse commune dans le journal local de Brest en 1999 », a déclaré Regina Simonenko, directrice du Musée de l’Holocauste à Brest, à ABC News. « La seule surprise, c’est le grand nombre de restes humains qui ont été mis au jour. »
La Biélorussie abritait avant la Seconde Guerre mondiale une communauté juive nombreuse et dynamique, et la découverte des restes d’au moins 1 214 personnes a choqué de nombreuses personnes qui sont encore marquées par les souvenirs de l’Holocauste. Le Belarus Holocaust memorials project (le projet de monuments commémoratifs de l’Holocauste en Biélorussie) a déclaré sur Internet qu’à la fin de l’occupation nazie en 1944, seuls 19 Juifs avaient survécu alors que la communauté d’avant-guerre comptait environ 26 000 personnes.
« Les peuples d’Ukraine et de Biélorussie, principalement les Juifs mais pas seulement eux, sont ceux qui ont le plus souffert car ces terres faisaient partie de l’Union soviétique dans les terribles années 1930, et ont subi les pires répressions allemandes dans les années 1940 », a écrit en 2009 Timothy Snyder, auteur et historien américain spécialisé en histoire de l’Europe centrale et orientale, également spécialisé dans l’Holocauste. Il a aussi ajouté que l’Allemagne nazie occupait la Biélorussie et que des milliers de Juifs avaient été tués par les nazis. La ville de Brest, maintenant biélorusse, faisait partie de la Pologne avant la guerre.
Le gouverneur de la Biélorussie, Alexander Rogachuk, a déclaré au journal britannique The Sun qu’il ne laisserait rien construire sur les os des gens.
On a fait appel à des soldats pour exhumer les ossements et les préparer afin qu’ils soient enterrés dignement dans un cimetière voisin.
Dmitry Kaminsky, un soldat biélorusse qui participe aux fouilles, a déclaré à la BBC qu’il y avait « des impacts de balles évidents dans les crânes ». Son équipe militaire cherche habituellement les ossements des soldats soviétiques. Ici, à Brest, on a trouvé des petits crânes d’adolescents, ainsi qu’un squelette de femme tenant les restes d’un bébé, comme si elle le berçait.
Le 22 mai, les ossements des 1 214 personnes tuées ont été placés dans 120 cercueils bleus portant l’étoile de David. Ils ont ensuite été déposés côte à côte sur deux niveaux dans une tombe géante d’un cimetière municipal au nord de la ville biélorusse de Brest. La cérémonie a été dirigée par un rabbin juif local.
Environ 300 personnes, dont l’ambassadeur d’Israël en Biélorussie et des membres de la communauté juive, ont assisté aux funérailles. Celles-ci ont également été saluées par des soldats biélorusses, selon Reuters.
« J’ai des sentiments mitigés », a déclaré Regina Simonenko, membre de la communauté juive, après les funérailles. Elle a expliqué qu’elle avait été ébranlée par l’horreur pure et simple des événements, mais qu’il était important qu’on s’en souvienne.
« Si nous ne nous en souvenons pas, ce genre de choses risque de se reproduire », a-t-elle ajouté.
ABC News a indiqué que la communauté juive de Brest a demandé que la tombe originale soit reconnue comme un mémorial officiel de l’Holocauste. Une pétition a été signée en février par 492 personnes pour demander la création d’un parc commémoratif afin de remplacer le projet de développement résidentiel et de centre commercial.
Le seul musée de l’Holocauste de la ville biélorusse de Brest est une salle située dans un sous-sol, où sont exposées les histoires miraculeuses de quelques survivants juifs qui se sont cachés pendant des mois sous un faux plancher ou derrière des murs dans leurs maisons. Il est géré par la petite communauté juive locale.
En mai, les promoteurs immobiliers et la Ville de Brest ont proposé un compromis. Les bâtiments ne seront pas construits sur le site, mais à côté. Le site actuel sera transformé en parc avec un panneau expliquant ce qui s’y est passé.
Le 27 janvier est la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste. Ensemble, nous devons tirer les leçons de ce génocide pour un avenir meilleur.
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