“On prend le T4”, murmure un policier dans son téléphone. En tee-shirt, jeans et baskets, armes et menottes dans leurs sacs à dos, quatre policiers de la sécurité des transports se fondent discrètement parmi les passagers d’un tramway lyonnais.
“L’objectif, c’est le flagrant délit », explique le brigadier-chef Sébastien qui dirige les opérations cet après-midi. « Mais c’est difficile. Donc, on peut interpeller sur une simple tentative de vol.”
Autour de la gare de Lyon Part-Dieu, les quatre policiers traquent les voleurs pendant deux heures. “Le petit, il bosse avec la main sous une espèce de drap blanc”, prévient Sébastien.
L’équipe le prend en filature et traverse la gare à toute vitesse, mais finit par perdre de vue le suspect.
Multiplication des patrouilles dans les transports en commun : rassuré ? ?
? Barbara Lefebvre : « Si tu as de la racaille qui arrive dans un bus pour en découdre, ce n’est pas un seul policier qui va pouvoir faire quelque chose ! » #GGRMC pic.twitter.com/dZsrStxQGL
— Les Grandes Gueules (@GG_RMC) August 6, 2020
Peu après, les policiers s’intéressent à une bande de jeunes filles qui rôdent autour d’un distributeur de billets. L’équipe décide de les suivre dans une rame de tramway.
“On est monté pour voir si ce groupe de filles originaires des pays d’Europe de l’Est allait tenter un vol. Mais elles ne sont pas montées dans le tramway, car elles n’ont sans doute pas réussi à voir le code de la carte en amont”, décrypte le brigadier-chef.
Aucune interpellation ne sera effectuée pendant ces deux premières heures de surveillance.
“Cela nous a permis de confirmer leur technique de vol. Notre vacation dure jusqu’à une heure du matin. On va donc les recroiser plus tard dans la soirée”, positive Sébastien, avant de filer avec son équipe à un exercice de tir.
Les quelque 70 fonctionnaires du SISTC de Lyon, le Service interdépartemental de sécurité des transports en commun, ne travaillent pas tous en civil.
Ce matin, dans cette même gare de tramway, sept policiers en uniforme bleu marine participaient à une opération de lutte contre la fraude et le non-respect des mesures sanitaires.
“Depuis le déconfinement, il y a eu dans la métropole lyonnaise environ mille verbalisations pour non-respect du port du masque, dans le secteur police”, note la commandante Jocelyne Massocco, cheffe du SISTC lyonnais.
Travailler avec la police
Ses subordonnés viennent cette fois assister les contrôleurs de l’entreprise Keolis, exploitant du réseau local de transports en commun, les TCL.
“Travailler avec la police ça nous sécurise et ça rassure les clients”, expose avec le sourire Azzedine Bougueffa, 51 ans, agent de contrôle depuis 15 ans.
Depuis qu’il est devenu obligatoire dans les transports, le port du masque de protection est parfois source de tensions, à l’issue parfois dramatique. Le 10 juillet à Bayonne, un chauffeur de bus, Philippe Monguillot, est mort après avoir été frappé par deux hommes dont il exigeait qu’ils portent un masque.
“On s’est rendu compte que les personnes qui n’ont pas de masque n’ont généralement pas de titre de transport non plus”, remarque Didier Clapot, 57 ans, chef du groupe de contrôleurs.
Une tendance qui ne se confirme pas toujours : “En une heure, nous avons verbalisé 34 personnes, mais aucune pour une absence de masque”, fait savoir Didier Clapot.
“On est aussi amené à faire parfois de la pédagogie”, indique la commandante Massocco. “Les gens ne savent pas toujours que dans les zones d’attente des transports, sur les bancs, le masque est aussi obligatoire. On fait preuve de discernement”, assure la cheffe du SISTC.
Créé en 2005, le SISTC est implanté dans trois grandes villes de province : Lyon, Lille et Marseille.
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